Football : Pourquoi le Brésil est dans le collimateur de la Fifa et pourrait être privé de Mondial ?

Football : Pourquoi le Brésil est dans le collimateur de la Fifa et pourrait être privé de Mondial ?

Après l’éviction du président de la Fédération brésilienne de football le 7 décembre dernier par la justice, la Fifa menace d’exclure le pays de ses compétitions pour ingérence. L’instance internationale reproche notamment au Brésil de s’immiscer dans les affaires sportives du pays.

Le 7 décembre dernier, Ednaldo Rodrigues, président de la Fédération brésilienne de football, a été évincé après une décision de justice, laquelle a invalidé un accord passé avec le parquet de Rio en 2022. Une décision qui irrite la Fifa, estimant qu’il s’agit d’ingérence de la part du Brésil.

L’instance internationale envisage même de sanctionner la sélection brésilienne si Ednaldo Rodrigues n’est pas réintégré.

Une télénovela au sein de la Fédération

Mais pour trouver la source de ce conflit ouvert entre le Brésil et la Fifa, il faut remonter quelques années en arrière. En 2017, la CBF, à l’occasion d’une assemblée générale, modifie le mode de scrutin pour élire son président. Une décision contestée par le ministère public de Rio de Janeiro puisque la décision a été prise sans l’aval des clubs.

Malgré la désapprobation de l’institution brésilienne, Rogério Caboclo est élu président de la Fédération en 2019, jusqu’à son éviction en juillet 2021 pour des accusations de harcèlement.

C’est à ce moment qu’Ednaldo Rodrigues entre en scène. L’homme de 69 ans devient le premier président noir de l’histoire de la Fédération brésilienne de football. S’il n’est qu’intérimaire, Rodrigues devient titulaire pour un mandat de quatre ans en signant un accord avec le parquet de Rio, entraînant des contestations au sein même de la CBF.

C’est précisément cet accord avec le parquet de Rio qui vient d’être rendu caduque par la justice brésilienne, entraînant le départ de Rodrigues. Déjà, en 2022, Dino Gentile avait déposé un recours pour faire annuler sa nomination, invoquant « une faute juridique » dans l’accord entre le parquet et le nouveau président.

La Fifa menace le Brésil

Le président Rodrigues mis sur la touche par la justice de son pays, c’est au tour de la Fifa de rejoindre le casting de cette télénovela. La plus haute instance du football goutte peu les façons de faire de la justice brésilienne, laquelle met son nez dans les affaires sportives.

En représailles, la Fifa agite donc la menace d’une suspension. Le Brésil serait alors privé de Copa America 2024 mais aussi de Coupe du monde 2026 si les nouvelles élections se tiennent, comme prévu, le 8 janvier prochain.

Mauro Martins, l’un des trois juges ayant voté pour éjecter Rodrigues, se défend d’ingérence au micro de O Globo  : « Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une ingérence extérieure au sein de la CBF. Nous nommons quelqu’un de la justice sportive et non quelqu’un d’extérieur (José Perdiz, membre du STJD (Tribunal arbitral du sport au Brésil) est nommé pour organiser ces nouvelles élections).

On ne peut donc pas considérer qu’il s’agisse d’une interférence extérieure ». En somme, la justice civile a nommé un acteur sportif, tel un intermédiaire, pour organiser les nouvelles élections, s’apparentant ainsi à une ingérence indirecte.


Avec Ouest-France

Amadeus

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