Corruption, mal-gouvernance, menaces sur les libertés fondamentales…le bilan de Macky, au pouvoir depuis 11 ans
La corruption, la mal-gouvernance, l’échec des élites politiques, les menaces sur les libertés fondamentales, entre autres, tels sont les mots du réseau Africtivistes pour décrire le bilan du régime en place. Ce tableau alarmant du bilan du Président Macky Sall au pouvoir depuis 11 ans met en évidence les tensions politiques au Sénégal et soulève des questions sur l’indépendance de la justice, la liberté d’expression et le respect des droits de l’homme dans le pays.
L’échec des élites politiques : Selon l’organisation, l’une des principales menaces à la démocratie sénégalaise réside dans l’échec des élites politiques à incarner et à mettre en œuvre les principes démocratiques. En quête de pouvoir, ces élites deviennent souvent des praticiens de l’autocratie une fois élus, sapant ainsi les institutions et les mécanismes de contrôle et de redevabilité qui sont essentiels au fonctionnement d’une démocratie saine.
La corruption et la mal-gouvernance : La corruption et la mal-gouvernance sont également des facteurs qui contribuent à la fragilisation de la démocratie sénégalaise. Les affaires de détournement de fonds publics et de mauvaise gestion, ainsi que l’absence de poursuites contre les responsables, nourrissent un climat de méfiance entre les citoyens et les institutions de l’État. Ce sentiment d’absence d’une justice équitable et indépendante alimente des frustrations et révoltes.
Velléités de confiscation du pouvoir : La limitation des mandats présidentiels est un élément clé pour assurer un renouvellement démocratique et prévenir la monopolisation du pouvoir. Malheureusement, au Sénégal comme dans d’autres pays africains, les acteurs politiques défendent le principe de limitation des mandats lorsqu’ils sont dans l’opposition. Cependant, une fois élu, ils cherchent à contourner ou à modifier les règles pour se maintenir à vie au pouvoir, mettant ainsi en péril la stabilité démocratique. Abdoulaye Wade l’a déjà fait et aujourd’hui, tous les signaux envoyés par Macky Sall font douter de sa volonté de respecter ce “verrou constitutionnel” qu’il a lui-même proposé dans la Constitution sénégalaise lors du référendum de 2016.
La menace sur les libertés fondamentales : La restriction des libertés de la presse, d’expression et de manifestation représente une autre menace pour la démocratie sénégalaise. Ces entraves sont souvent justifiées par des raisons de sécurité ou d’ordre public, mais elles pourraient en réalité servir à museler l’opposition et à empêcher les citoyens de s’exprimer librement sur les questions d’intérêt public. Elles témoignent aussi d’une justice à deux vitesses car au moment où certains sont arrêtés et envoyés en prison pour une publication sur Facebook, d’autres continuent à jouir de leur liberté après avoir publiquement proféré des appels au meurtre. Après plusieurs arrestations de journalistes, des menaces contre certains médias et contre les réseaux sociaux, l’ONG Reporter Sans Frontières dénonce un contexte inquiétant envers les journalistes et médias.
Que faut-il faire ?
Pour Africtivistes, il est urgent d’adopter des mesures pour renforcer la démocratie et protéger les acquis démocratiques. Un simple appel au dialogue politique ne peut pas être la solution. Ce dialogue doit faire suite à un préalable et non des moindres, celui de respecter les règles du jeu démocratique gage d’une alternance démocratique et d’une stabilité politique au Sénégal. Le président Macky Sall a hérité d’un Sénégal stable et démocratique. Il est donc de sa responsabilité historique, de son attachement aux valeurs républicaines ainsi que de son devoir moral de préserver nos acquis démocratiques fruits de plusieurs années de lutte et de sacrifice.
Il incombe donc au président Macky Sall, à qui le peuple souverain a donné la mission de lui assurer une vie paisible et la défense de ses textes et de ses droits de poser les fondements pour un dialogue constructif.
Cependant, ces fondements ne peuvent pas être établis en dehors des points suivants : Le respect de la limitation des mandats présidentiels comme le stipule l’article 27 de la Constitution du Sénégal, afin d’éviter au Sénégal ce qui pourrait-être l’une de ses pires crises politiques.
Le rétablissement d’un État de droit en garantissant et en renforçant la liberté d’expression et la protection des droits des citoyens y compris la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement. Ces droits doivent être respectés et protégés. Les arrestations d’activistes, de journalistes et d’opposants politiques doivent cesser.
L’organisation des conditions d’un dialogue inclusif et constructif en commençant par une annonce officielle du fait qu’il n’est pas candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2024. Puis, s’engager à organiser des élections libres et transparentes. Les divisions et les provocations ne doivent pas prendre le pas sur la recherche de solutions communes.
La mise en place des conditions pour que son successeur puisse mettre en œuvre des réformes politiques et institutionnelles pour garantir une indépendance des institutions et la séparation des pouvoirs. Ces dispositifs doivent être renforcés pour garantir des élections transparentes et équitables.