Croisade contre les « délinquants » fonciers à Mbour: Le Président Diomaye Faye déterre les « Racines du Mal »
Le Chef de l’Etat est bien déterminé à régler le problème de l’accaparement illicite du foncier par certains pontes de l’ancien régime. Après l’arrêt des constructions sur le littoral, le Pr Bassirou Diomaye Faye s’est rendu ce mercredi 01 mai 2024, sur le site de Mbour 4 afin de s’enquérir de la situation. Sur les lieux, le Président de la République s’est indigné de la situation avant de prendre des mesures fortes pour mettre fin à cette forfaiture.
« Comment un citoyen Thiessois qui n’a rien fait d’exceptionnel, peut se faire octroyer 13 ha, pendant que la ville n’a été créditée que de 3 ha soit 120 parcelles, à distribuer à ses citoyens ? Et comment cette personne puisse-t-elle se sentir à l’aise, au point même de demander à ses concitoyens leurs suffrages, pour présider aux destinées de la ville ?», s’est indigné le Président de la République après une visite inopinée sur le site de Mbour 4. M. Bassirou Diomaye Faye s’est interrogé sur l’acquisition de terrains de certains responsables de l’ancienne république sur ces sites, avec plusieurs hectares à leur compte.
« J’avais une idée de ce qui se passe ici. Déjà en prison, j’ai eu des informations faisant état de personnes qui étaient membres de l’ancien régime et d’autres à qui on a attribué des dizaines d’hectares. Au même moment, j’avais entendu le maire de la ville de Thiès dire qu’on lui a donné que 120 parcelles de 200 mètres carrés à distribuer à ses concitoyens. Ce sont des pontes de l’ancien régime et des hommes d’affaire qui lui sont proches qui se sont partagés ce lotissement de Mbour 4. Certains se sont retrouvés avec 3, 5, 10, 30, 50 ha, il y a même un qui a reçu 200 ha, à cause de sa proximité avec l’ancien régime. Il y a un autre, qui sait que c’est à lui que je parle, qui a eu 40 parcelles à lui seul », dénonce -t-il.
A l’en croire, certains habitants de la ville de Thiès peinent à construire alors que ledit projet pèse 3000 hectares. Pour le cas de Keur Moussa, le chef de l’Etat révèle que « la commune s’est retrouvée avec seulement 15 parcelles sur un lotissement de 2 000 ha ». Alors que dit-il : « il pouvait en bénéficier plus au profit de la population ».
Poursuivant il précise que « quand l’alternance est arrivée le 24 mars 2024, certains attributaires se sont empressés pour avoir un titre foncier, avant le changement de régime afin de sécuriser le droit foncier, dont ils savent qu’il est irrégulièrement acquis. D’autres ont commencé à vendre, après avoir obtenu un morcellement. Dans l’objectif de mettre l’Etat devant le fait accompli. Raison pour laquelle nous avons pris ces mesures conservatoires », martèle-t-il.
Le Président de la République a tenu à l’occasion à apporter des éclaircissements à la population sur la suspension de toutes les opérations sur les terrains de Mbour 4 et sur tous les terrains présentant des situations similaires. Selon lui, ces décisions sont motivées par une volonté de respecter l’équité entre les citoyens. Mais également de mettre fin à toutes ces forfaitures qui transcendent la loi.
A. FAYE
