Liberté de la presse : Le Sénégal classé à la 94ème place, en zone orange (RSF)

Liberté de la presse : Le Sénégal classé à la 94ème place, en zone orange (RSF)

De la 104ème place au classement mondial de la liberté de la presse 2023, le Sénégal sort de la zone rouge et gagne timidement 10 places. En effet, le Sénégal est placé 94ème en 2024. Une évolution dans les rangs et non dans le score qui reste à 55/100. « C’est une évolution trompe l’œil comme on dit qui parce que la question sécuritaire au Sénégal est importante. Le score sécuritaire a chuté de 13 places . Il est passé de 111 en 2023 à 124 en 2024», a précisé Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporters Sans Frontières (RSF), lors d’une conférence de presse ce vendredi 3 mai.

Au Sénégal, les interpellations et les arrestations liées aux tensions politiques sont devenues fréquentes selon Reporters Sans Frontières. En effet, « si 2022 a été marquée par une recrudescence des arrestations et de la violence (menaces verbales et physiques) contre les professionnels des médias, au moins une dizaine de journalistes ont été arrêtés en 2023 », indique le rapport publié en cette journée dédiée à la liberté de la presse.

Les autorités sénégalaises sont appelées à considérer le nouveau classement du Sénégal. « Il est important que le pays redevienne ce fleuron de la liberté de la presse qu’il a été. C’est un pays qui, ces dix dernières années a fondamentalement chuté et c’est grave pour un pays qui en Afrique oscillait entre la 36ème, 40ème et 46ème place. Les autorités doivent mettre en place un dispositif de sécurité pour les journalistes », dit M. Marong.

Évoquant les conditions de travail des journalistes, M. Marong salue le travail accompli par la Convention des Jeunes Reporters et suggère un environnement de travail adéquat pour les reporters, un « environnement où on ne verra plus les questions de retard de salaire », préconise-t-il.

En Afrique subsaharienne, RSF révèle que le journalisme s’exerce entre répression et pressions en contexte électoral. Les périodes électorales ont causé beaucoup de violences contre les journalistes et les médias de la part des acteurs politiques et de leurs soutiens. Cela a été le cas au Nigeria classé à la 112è place, où près d’une vingtaine de reporters ont été attaqués début 2023.

À Madagascar (100ème), une dizaine de journalistes ont été pris à partie par les forces de sécurité et des militants politiques lors de manifestations pré-électorales. Par ailleurs, « lors des séquences électorales, les acteurs politiques tentent également d’utiliser les médias comme instruments d’influence et de pouvoir. Une méthode observée au Sénégal (94e), en RDC et au Nigéria, où des personnalités politiques ont parfois même créé leurs propres médias », constate Reporters Sans frontières.

En 2024, le classement mondial de la liberté de la presse place la Norvège en bon élève avec la 1ère place. L’Egypte (170e), la Somalie (145e) et le Soudan (149) sont en zone rouge.

Pour rappel, le thème de la journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai 2024 est consacré à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle. En 15 ans, près de 750 journalistes couvrant les questions écologiques ont été victimes de menaces, d’intimidations, voire d’attaques physiques. Selon l’Unesco, 44 ont été tués.

Amouradis

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