Pénurie de sucre : la colère noire de la Compagnie sucrière sénégalaise contre les grossistes
A ceux qui pensent qu’il y a une pénurie de sucre au Sénégal, détrompez-vous et pour cause ! Joint par téléphone, Louis Lamotte, directeur conseiller du groupe Mimran lève toute équivoque : «Il y a du sucre en pagaille. On produit beaucoup et on vend beaucoup. Pour notre part, on distribue deux fois plus que ce qu’on a l’habitude de faire. Quand on faisait 400 à 500 tonnes par jour, cela pouvait couvrir tous les besoins du marché et on se retrouvait à la fin du mois avec 16 à 17 mille tonnes au maximum quand tout se passait bien. Aujourd’hui, il ne passe pas un mois sans qu’on ne distribue 24.000 tonnes. On a pratiquement doublé le tonnage puisque qu’on est aujourd’hui à 1300 tonnes livrées par jour».
Ceci étant, Louis Lamotte crève l’abcès : «Je pense qu’il faudrait chercher le blocage auprès des grossistes. Ils viennent et achètent par camion. Les grossistes sont les distributeurs. A côté d’eux, il y a les sous-grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Ce sont eux qui assurent l’approvisionnement dans les marchés et autres boutiques».
Seulement, il fait noter un constat non moins désolant : «cette année à la faveur de la rareté du sucre au plan international, les besoins sont exprimés par d’autres marchés y compris ceux des pays limitrophes. On a constaté que les grossistes préfèrent vendre aux ”baana-baana” guinéens et maliens, parce qu’ils payent plus cher. Le sucre est vendu plus cher dans les pays limitrophes. Ils ont de meilleurs bénéfices en vendant aux étrangers».