Assemblée-Éligibilité de Khalifa et Karim: Les risques de blocage

Assemblée-Éligibilité de Khalifa et Karim: Les risques de blocage

Des membres de la coalition au pouvoir souhaitent secrètement que l’Assemble nationale fasse capoter les textes de loi qui pourraient rendre leur éligibilité à Khalifa Sall et Karim Wade. Ces gens estiment que ce n’est pas au moment où il annonce son départ que le Président Macky Sall devrait leur léguer des adversaires aussi puissants.

Le président de la Répu­blique l’avait annoncé le lundi 3 juin dernier, et le gouvernement l’a concrétisé hier : les textes portant révision de la Constitution et modification du Code électoral, destinés à permettre le retour dans le jeu électoral de Khalifa Ababacar Sall et Karim Meïssa Wade, comme cela avait été acté lors du dialogue national. L’étape suivante, toujours selon les desiderata du Président Macky Sall, sera l’approbation par l’Assemblée nationale de la nouvelle configuration.

A première vue, en regardant la composition de la 14ème législature, au sein de laquelle la Coalition Benno bokk yaakaar a environ 82 députés et Wallu, émanation du Pds, en a 24, auxquels on pourrait ajouter les 17 députés membres de la Coalition Yewwi askan wi, mais qui sont des membres de Taxawu Senegaal de Khalifa Sall, on pourrait se dire que la loi pourrait passer comme un email sans spam.

Car déjà, comme noté dans de nombreux médias, la renonciation de Macky Sall a laissé un gros vide auprès de ses partisans, et menace fortement les équilibres au sein de la coalition au pouvoir.

Beaucoup de cadres ne se gênent pas pour murmurer dans le revers de leur boubou, que Macky Sall est en train de leur faire un bébé dans le dos. Certains parmi ces gens se sont ouverts au journal Le Quotidien sur leurs états d’âme : «Macky Sall n’a jamais voulu affronter, durant toutes ses mandatures, ni Karim Wade ni Khalifa Sall. Il s’était arrangé pour invalider leurs candidatures. Et il attend le moment où il s’en va, pour nous mettre ces deux adversaires dans les pattes», se lamentent certains. Ces responsables se demandent si, au moment où la coalition au pouvoir ne sait même pas encore quel champion va porter ses couleurs pour la prochaine Présidentielle, s’il serait sage de lui opposer gracieusement deux poids lourds comme adversaires.

Déclarant vouloir traduire la pensée de leurs collègues députés, ces personnes, qui ont été parmi les plus bruyantes pour demander à Macky Sall de se représenter pour un nouveau bail, affirment qu’il y a parmi leurs élus, ceux qui réfléchissent sérieusement à ne pas voter le projet de loi modifiant le Code électoral. A la remarque selon laquelle ce serait un camouflet infligé à leur leader, ces apéristes rétorquent qu’ils ne lui doivent plus grand-chose : «Nous lui avons toujours été fidèles quand il a eu besoin de nous pour diriger. Mais nous ne pouvons concevoir qu’il nous crée des problèmes au moment où il annonce son départ. Ce n’est pas cohérent.» En français facile, tout cela signifie que la prochaine session parlementaire, chargée de voter le projet de loi que présentera le gouvernement, sera à surveiller attentivement.
mgueye@lequotidien.sn

Amadeus

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