Suppression de la CREI : Thierno Alassane Sall septique…
Le projet de loi portant suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a été voté par les parlementaires en plénière, dans le cadre de la première session extraordinaire de l’Assemblée nationale, en fin de semaine. Elle est remplacée par le Pool judiciaire financier. Pendant la séance, Thierno Alassane Sall, député non-inscrit, s’est abstenu de voter cette loi. Devant le « Jury du dimanche » il a expliqué que la CREI a été mise en place parce que la corruption et l’enrichissement illicite sont des crimes difficiles à établir. Parce que le corrupteur et le corrompu n’ont pas intérêt à aller se dénoncer. «Ce qui me préoccupe, c’est que l’Assemblée nationale a été au chômage technique de janvier à mi-mars. On était en hibernation, sans rien faire. Aujourd’hui, on nous a réveillés pour une ou deux lois sur la santé. À la veille d’un changement de régime, on nous dit qu’il y a urgence absolue à réformer la CREI. On peut donc se poser la question pourquoi maintenant ?».Toutefois, il reconnaît que la CREI souffre d’un handicap, parce que ses décisions sont sans appel. Cependant, la mise en place d’une nouvelle juridiction nécessiterait un débat de fond, dit-il. «Vous pensez que c’est parce que la CREI n’a pas beaucoup fonctionné qu’elle doit être dissoute ? Si c’est ça, on devrait supprimer certains cours et tribunaux. Ce n’est pas la CREI qui est en cause, mais c’est le manque de volonté politique. Il y a une sorte de rébellion de la part de la population. Avec les émeutes qui sont passées par là, pourquoi les gens ont saccagé avec autant de violence ? C’est parce qu’ils se disent qu’il y a de grands voleurs à col blanc en haut qui s’enrichissent et qui ont de belles voitures. Cette rage dans ce pays est née du fait que les gens se sentent volés sans que rien ne leur arrive. «Si on veut que le dispositif change, il faut que les cours et tribunaux soient rendus plus puissants pour prendre de l’initiative. Il faut également que les personnes publiques qui gèrent les deniers publics aient un minimum de valeur, un minimum d’éthique», conclut le président de La République des valeurs.