Proximité avec Prigojine, activisme : Le système Kémi Séba décrypté
L’influenceur politique et orateur chevronné, Kemi Seba a fait du panafricanisme sa poule aux œufs d’or. Omniprésent sur les réseaux sociaux et dans les médias francophones, l’activiste franco-béninois ne cesse de prôner la haine de la France. Il cherche à exporter la détestation du pays où il est né et habite la majorité de l’année, à travers l’Europe et au-delà, jusque dans des destinations bien exotiques : la Colombie, le Panama et Cuba. Comment justifie-t-il auprès de ses banquiers russes ses dépenses dans des hôtels de luxes et autres plaisirs superflus ?
Kemi Seba n’a pas toujours été l’influenceur politique qu’il est aujourd’hui. Fils de médecin, le petit Gilles Robert Capo Chichi, patronyme moins vendeur et accrocheur qu’une référence au kémitisme ou à l’empathie, la bienveillance et la susceptibilité attribuées à ce prénom, a grandi dans un environnement bourgeois. Cela n’était pas très vendeur sur un CV et il a donc très vite choisi la petite délinquance et la violence comme marque de fabrique.
Très vite, il trace sa route : condamné plusieurs fois pour incitation à la haine raciale, il devient membre de l’organisation Nation of Islam fondée aux Etats-Unis. Bien inspiré, il prend goût à l’autorité et la violence et créé son propre mouvement baptisé Tribu Ka, d’obédience kémite et prônant la ségrégation raciale. Fini l’empathie et la bienveillance !
Là apparaît la première contradiction : militant d’une organisation musulmane, défendant l’Islam et ses valeurs à travers le monde, le petit Robert devenu Kemi devient un adepte du kémitisme, un ensemble de croyances américains des années 1970 s’inspirant de l’Egypte
antique. A partir de là, il rejette catégoriquement les trois religions monothéistes qu’il considère comme incompatible avec l’histoire du peuple noir. Jamais, l’activiste n’a évoqué ce changement de cap soudain, jamais il ne s’exprime clairement sur le sujet, jamais personne ni journaliste, ni militant ne lui ont demandé des explications. Pas vendeur. Mais ce silence a été rompu : il y a quelques mois de cela, sur le site de son organisation Urgences Panafricanistes, Kemi Seba postait une critique féroce et malhonnête à l’encontre de l’imam Dicko, tinté de son venin islamophobe. Conscient que cette prise de parole pouvait lui fermer les portes du Mali, pays dans lequel Kemi Seba aime se déplacer de temps à autre afin de récolter des fonds auprès de la junte au pouvoir, l’activiste a préféré fermer son site et invoqué l’excuse classique mais efficace du « piratage informatique ».
Adepte du double langage, l’activiste panafricaniste 2.0 qui revendique aucune allégeance entretient une relation intime avec la Russie, premier bailleur de fond de ses activités. Et c’est qu’il a raison de s’accrocher à sa mamelle. Celui qui se vante d’avoir rencontré Evgueni Prigogine, le fossoyeur des richesses africaines et docteur ès « fracasseur » de crânes a reçu de ce dernier plus de 400 000$ afin de mener à bien ses activités ou plutôt « ses déplacements professionnels », parfois bien éloignés du continent africain.
Prônant l’indépendance et le panafricanisme, il profite allègrement de ses maîtres marionnettistes russes sans que ses « frères » africains ne voient la couleur du moindre billet. Celui qui dénonce les chefs d’Etat sénégalais et ivoiriens reste aveugle sur l’autoritarisme de Touadéra. Celui qui prône le pouvoir au peuple et la souveraineté, défend la prise de pouvoir des militaires au Mali et au Burkina Faso et le pillage des ressources par les milices de Wagner qui tuent les africains. Ainsi Kemi Seba a donc laissé l’intégrité aux autres…
Pourtant, le pantin du Kremlin a récemment fait une vidéo où il déclare qu’il serait le premier à condamner et critiquer la Russie, au péril de sa vie, si des exactions étaient commises par Wagner … Cette situation apparaît comme schizophrénique … Mais le massacre de Moura et les exactions de Wagner en Centrafrique n’exigent-ils pas une réponse du chantre de la panafricanité ?
Apparemment Kemi Seba ne doit pas lire les articles de presse africains relayant les exactions quotidiennes commises par les russes au Mali et en Centrafrique. Non, il préfère parcourir ses relevés de comptes bancaires. Visionner les vidéos de massacres ? Non plus, il préfère les piscines des hôtels 5 étoiles et les conférences.
Kemi Seba s’éloigne le plus possible de l’Afrique qu’il prétend défendre pour mener une existence confortable en Russie, en Amérique latine, en France. Et on peut le comprendre : qui critiquerait la main qui te nourrit ?