Souvenir de l’auteure Marièma Bâ: Une si belle plume  au service de sa communauté…

Souvenir de l’auteure Marièma Bâ: Une si belle plume  au service de sa communauté…

Le mois de mars qui  a pris fin il  y a une semaine a été consacré à la femme. Votre canard préféré s’en était fait l’écho. Cet article portant sur l’écrivaine Mariama Bâ en faisait partie. Certaines contingences ont fait qu’il n’a pas été publié. Nous profitons du long week-end pour nous rappeler de cette  brave qui a servi Dieu en servant l’humanité et singulièrement ses sœurs sénégalaises. Plongée dans une vie dédiée à la noble cause.

Mariama Bâ, née le 17 avril 1929 à Dakar, et rappelée à Dieu dans la même ville le 17 août 1981, est une femme de lettres sénégalaise. Elle est issue d’une famille Lébou musulmane. Dans son œuvre, elle critique les inégalités entre hommes et femmes dues à la tradition africaine. Féministe, elle milite pour une meilleure prise en compte des questions féminines. Elle est notamment fondatrice et présidente du Cercle Fémina. Elle est membre de la Fédération des associations féminines du Sénégal1 (FAFS). Mais aussi de l’Amicale Germaine Legoff, regroupant toutes les anciennes normaliennes.

Biographie

Elle est née à Dakar au Sénégal en 1929 dans une famille fortunée. Son père était fonctionnaire de l’État.

Après la mort prématurée de sa mère, elle est élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman traditionnel2. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 19573.

Elle intègre une école française où elle se fait remarquer par ses excellents résultats. Après son certificat d’études primaires obtenu à 14 ans, elle entre en 1943 à l’École normale de Rufisque, qu’elle quitte munie d’un diplôme d’enseignement en 1947. Elle enseigne pendant douze ans puis demande sa mutation au sein de l’Inspection régionale de l’enseignement pour raison de santé2.

De son premier mariage, avec Bassirou Ndiaye, elle a trois filles, et du second mariage avec Ablaye Ndiaye une fille Seynabou M.Ndiaye ; elle obtient le divorce de son troisième mari, le député et ministre Obèye Diop, avec qui elle a eu cinq enfants. À la suite de son expérience du mariage, Mariama Bâ s’engage pour nombre d’associations féminines en prônant l’éducation et les droits des femmes2. À cette fin, elle prononce des discours et publie des articles dans la presse.

Mariama Bâ à l’École normale de Rufisque

En 1979, elle publie aux Nouvelles éditions africaines son premier roman, Une si longue lettre, dans lequel, la narratrice, Ramatoulaye, utilise le style épistolaire pour faire le point sur sa vie passée après la mort de son mari. Ce livre manifeste l’ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. Dès sa sortie, le roman connaît un grand succès critique et public ; elle obtient le prix Noma de publication en Afrique à la Foire du livre de Francfort en 19802. En plus d’Une si longue lettre, elle promeut les droits des femmes, particulièrement des femmes mariées. Elle prononce des discours et elle a écrit des articles sur la vie des femmes, notamment sur celles dont la vie était défavorisée. En 1979, Mariama Bâ a publié son premier roman, « Une si longue lettre », qui est rapidement devenu un best-seller et est maintenant considéré comme un classique de la littérature africaine. Le roman est écrit sous la forme d’une lettre d’une femme sénégalaise nommée Ramatoulaye à son amie Aissatou, et il explore les thèmes de la polygamie, de l’éducation et des droits des femmes au Sénégal.

Le deuxième roman de Mariama Bâ, « La fonction politique des religions au Sénégal », a été publié à titre posthume en 1981. Dans cette œuvre, Mariama Bâ examine le rôle de la religion dans les sociétés africaines et soutient qu’elle a été utilisée comme outil d’oppression par ceux qui détenaient le pouvoir.

Tout au long de sa carrière, Mariama Bâ a été une défenseure active des droits des femmes et a dénoncé les normes patriarcales qu’elle observait dans sa société. Elle a fondé l’Association des femmes sénégalaises et a travaillé pour promouvoir l’éducation et l’alphabétisation des femmes.

Mariama Bâ est décédée en 1981, à l’âge de 52 ans, peu de temps après la publication de son deuxième roman.

Elle meurt peu après d’un cancer, avant la parution de son deuxième roman, Un chant écarlate, qui raconte l’échec d’un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l’égoïsme de l’époux et des différences culturelles2.

Un lycée de Gorée (la Maison d’éducation Mariama Bâ) est nommé en son honneur.

Portrait dessiné de Mariama Bâ

Conditions sociales de son entourage  décrites

Ses œuvres reflètent principalement les conditions sociales de son entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes qui en résultent : polygamie, castes, exploitation des femmes pour le premier roman ; opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux pour le deuxième.

Notoriété

Amicale des Legoffiènnes (Mariama Bâ à gauche) dans les années 1970.

L’artiste sud-africaine Lerato Shadi mentionne Mariama Bâ dans son œuvre-performance Seriti Se [en tswana, dignité, aura, ombre], 2015-2021, présentée lors de l’exposition Ce qui s’oublie et ce qui reste à Paris, au musée de l’histoire de l’immigration. Cette œuvre questionne l’effacement historique de ces femmes dont les noms peints en rouge ou noir sur le mur sont amenés à être progressivement effacés par les spectateurs, à qui l’artiste laisse la responsabilité de s’informer sur leur identité et leur parcours.

Publications

Son héritage continue d’inspirer les lecteurs et les féministes à travers l’Afrique et le monde, et son travail reste une voix importante dans la lutte continue pour l’égalité des sexes et la justice sociale.

Après avoir terminé ses études, Mariama Bâ est devenue enseignante et plus tard administratrice au ministère des Affaires étrangères sénégalais. Elle a épousé un homme politique sénégalais et a eu neuf enfants, mais elle a divorcé de lui après avoir réalisé qu’il ne partageait pas ses opinions féministes.

Amadeus

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