Violences à l’école : Macky sort la cravache
C’est certainement l’un des discours les plus longs délivrés par le président de la République lors de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Concours général. Macky Sall, qui ne va pas présider cette cérémonie l’année prochaine, a saisi cette occasion pour dénoncer les saccages et pillages qui n’ont pas épargné les écoles et universités lors des manifestations de juin dernier.
A cause du contexte socio-politique, la cérémonie de la remise des prix du Concours général a été une occasion pour le chef de l’Etat d’assener ses vérités aux «casseurs». Macky Sall a ainsi profité de cette fête de l’excellence pour regretter les violences notées depuis un certain temps et qui n’ont pas épargné les écoles et universités. M. Sall a exprimé «sa grande préoccupation devant une certaine tendance pernicieuse qui consiste à détourner l’école de sa vocation d’éducation et de formation». Et le chef de l’Etat de regretter : «C’est très grave qu’un enseignant, censé être un éducateur, abuse de l’ascendance et de l’autorité qu’il a sur ses élèves pour inciter à la violence dans les manifestations de rue. La violence, sous toutes ses formes, n’a pas sa place dans la société, encore moins à l’école. L’école et l’université ne sont pas une arène de gladiateurs, leur vocation est d’éduquer et de former des citoyens éclairés et responsables, des bâtisseurs, non des casseurs.» Le Président Sall, qui veut être ferme sur cette question, a fait savoir que «ces actes irresponsables ne resteront pas impunis». En s’adressant aux lauréats, le président de la République a tenu aussi à insister sur certains points en rapport avec le contexte. «Soyez humbles, l’humilité est le défaut majeur des intellectuels à cause de cette maladie qu’on appelle l’égocentrisme. Soyez humbles, cultivez le savoir-faire sans jamais oublier le savoir-être. La tenue et la retenue, c’est ce qui fera de vous de grands hommes et de grandes dames», a-t-il conseillé. M. Sall, qui est en fin de mandat, a rappelé que l’année prochaine, il ne présidera pas cette cérémonie. Mais, promet-il, «je serai toujours là, de tout cœur avec l’école sénégalaise, parce qu’elle forme nos enfants, le devenir de notre Nation». Et de lancer un appel : «Toutes et tous continuons de soutenir notre école, pour réaliser le Sénégal de nos rêves, le Sénégal des grands esprits lumineux et cultivés, et non le Sénégal des casseurs qui ternit l’image de notre pays.» Attaché à la promotion de la citoyenneté, M. Sall ajoute : «Le Sénégal des esprits ouverts et tolérants, qui dialogue et se concerte, un Sénégal de l’esprit citoyen et républicain, qui respecte les lois et les institutions, des esprits bâtisseurs qui ne brûlent pas nos maisons, nos commerces, nos moyens de transport, nos lieux de culte, nos écoles, nos universités.»
Classes préparatoires aux Grandes écoles : Le Président Sall annonce le recrutement de professeurs qualifiés
Fidèle à son principe que les meilleurs élèves doivent continuer leurs études au Sénégal, Macky Sall a réitéré sa volonté de doter le pays des moyens nécessaires. Ainsi, après le lancement depuis «l’année dernière, des Classes préparatoires aux Grandes écoles», le président de la République informe qu’il a été entamé le recrutement de professeurs étrangers qualifiés, qui vont collaborer avec des professeurs sénégalais. «Je viens de signer d’ailleurs un contrat d’assistance, j’ai recruté les anciens proviseurs du Lycée Louis Legrand et d’autres grands professeurs de lycées préparatoires pour accompagner ces classes préparatoires, mais aussi pour accompagner les classes de Première et de Terminale S pour en faire des S plus. Je ne souhaite pas que notre élite s’envole pour des destinations moins prestigieuses, parce que tout simplement il s’agit d’aller à l’étranger. Parfois, j’ai le regret de constater que de brillants lauréats quittent pour aller faire des études moins prestigieuses que celles qu’ils pouvaient faire ici (…)», a-t-il déclaré.
Hommage au Général Mansour Seck : L’Académie de l’aviation va porter son nom
Par ailleurs, lors de cette cérémonie, le chef de l’Etat a rendu hommage au Général Mansour Seck. Selon lui, il «mérite que son nom soit donné à l’Académie des métiers de l’aviation civile et de l’école de l’air». Dans la même dynamique, il a souligné avoir failli «introduire l’éducation militaire à l’école», mais promet toutefois de voir «les formes les plus adéquates pour que l’enseignement civique soit véritablement pratiqué dans nos écoles». Le chef de l’Etat est convaincu que «c’est seulement comme ça que nous pouvons préparer nos meilleurs citoyens de demain».
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