Sénégal-Gambie: Les leçons d’une coopération

Sénégal-Gambie: Les leçons d’une coopération

Le 3ème Conseil présidentiel entre le Sénégal et la Gambie s’est tenu hier à Banjul. Macky Sall, qui s’est réjoui des progrès enregistrés à la suite des deux précédentes rencontres du genre, a appelé à continuer dans cette dynamique en assurant la libre circulation des personnes et des biens sur le Pont Sénégambie 24/24, en veillant au parachèvement de la délimitation et de la démarcation de la frontière, entre autres points.

Parmi les autres défis à relever, le Président Sall a évoqué «le parachèvement de la délimitation et de la démarcation de la frontière». Sur ce point, le chef de l’Etat estime qu’avec «le soutien du Secrétariat permanent, la Commission mixte sénégalo-gambienne de gestion des frontières devrait intensifier ses efforts sur ce dossier dont l’enjeu est aussi sécuritaire». Et d’expliquer : «Une frontière clairement délimitée et démarquée faciliterait en effet la collaboration entre nos Forces de défense et de sécurité en matière de pa­trouilles mixtes dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière.» En ce sens, avec son homologue Adama Barrow, ils «ont exhorté leurs gouvernements respectifs à accélérer le processus de déploiement effectif des pa­trouilles conjointes ou combinées le long des frontières, l’échange de renseignements et la formation». De même, ils ont demandé aux «autorités des Forces de défense et de sécurité (Fds) des deux pays de collaborer étroitement en vue d’une réglementation et d’une mise en œuvre harmonieuses et efficaces du protocole opérationnel sur le droit de poursuite transfrontalière et les patrouilles conjointes ou combinées».

Conseil présidentiel
La question de la préservation des ressources naturelles et du trafic de bois a été également abordée. Le Président Sall a relevé que «la coupe et le trafic de bois continuent de décimer nos forêts et de mettre en péril les conditions de vie de nos populations». D’après lui, il faut «poursuivre sans cesse la lutte contre ce fléau». Et d’avertir : «Si nous baissons les bras, les dommages seront irréparables. C’est toute notre biodiversité qui va disparaitre. A la place de la forêt, nous aurons le désert.» Le chef de l’Etat, qui veut mettre fin à ce problème, menace les auteurs. «Je redis fermement aux trafiquants et à leurs complices que nous ne leur laisserons aucun répit. Nous continuerons de mobiliser tous les moyens nécessaires pour mettre fin à leurs pratiques criminelles.» Il faut noter qu’à cet égard, les deux chefs d’Etat «ont renouvelé leur appel aux deux gouvernements à mettre en œuvre, de manière concertée et sans délai, l’accord sur la gestion des ressources forestières et fauniques».
Lors de ce Conseil présidentiel, la signature de 7 textes a été finalisée. Entre autres, il y a la «Convention de non-double imposition et de prévention de l’invasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu, la Convention de coopération judiciaire en matière civile et commerciale, l’accord sur les transports aériens, le mémorandum d’entente sur la domestication du corridor aérien Dakar-Banjul».

Par ailleurs, lors de cette rencontre, le Président Sall a plaidé pour des discussions permanentes entre les deux pays. Il dit : «Si la tenue des conseils présidentiels nous offre des occasions ponctuelles de faire le point sur notre coopération et tracer la voie du futur, la particularité de nos relations exige une concertation permanente entre nos gouvernements à tous les niveaux.» Ainsi, soutient-il, «nos ministres doivent continuer à se concerter et agir au quotidien sans trop s’encombrer de formalisme protocolaire.

C’est l’esprit-même de la Sé­négambie qui le commande, et c’est la meilleure façon de construire l’avenir commun que nous voulons pour les générations actuelles et futures de la grande famille sénégambienne».
dkane@lequotidien.sn

Amadeus

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