Ousmane Sonko passe sa troisième nuit en Prison: La « Rue Publique »  échappe-t-elle à son « Président » ?

Ousmane Sonko passe sa troisième nuit en Prison: La « Rue Publique »  échappe-t-elle à son « Président » ?

Suite au placement sous mandat de dépôt de Ousmane Sonko suivi dans la foulée la dissolution du parti Pastef par décret rendu public par le ministère de l’Intérieur, on craignait que le pays allait connaître une nouvelle ère d’instabilité. Ce n’est pas encore le cas. Des manifestations sporadiques ont éclaté dans certains endroits de Dakar notamment dans banlieue et à Ziguinchor même si des morts sont enregistrés. La « Révolution » de Ousmane Sonko qui devait se terminer à Dakar n’a pas prospéré.

A Pikine, c’est la mairie de Pikine Est dirigée par Issakha Diop ministre de l’Eau et de l’Assainissement, chargé de la Gestion des inondations qui a été l’une des cibles des manifestants. On nous renseigne aussi que les locaux de la Senelec ont également subi la furie des manifestants. Un jet de coktail Molotov dans un bus Tata  a fait deux morts. Paradoxalement , les artères de Dakar et de l’ Intérieur du pays connaissent l’accalmie. L’opposition quant à elle n’est pas très présente sur le théâtre des opérations. La Plateforme F24 de même que la coalition « Yewwi Askan Wi » et d’autres segments politiques  se sont juste limités à un communiqué de dénonciation. Ces entités étaient tellement promptes à organiser des marches de protestation pour la libération d’un des leurs.  Pourquoi cette posture ? Est- ce le calme qui précède la tempête ?

Le Pastef « décapité »

Si on observe bien le Pastef , on se rend compte que les principaux lieutenants de Ousmane Sonko sont en prison. Diomaye Faye (Sg) , El Hadji Malick Ndiaye sous bracelet électronique, Fadilou Keita (

concepteur du Nemekou Tour), les patrons de la mafia Kacc Kacc ( en prison et le cerveau en cavale), Birame Souley Diop vient de sortir d’une terrible épreuve. Toussaint Manga et Ngagne Demba Touré sont en garde à vue. Sans compter les récentes arrestations des maires respectivement des Parcelles Assainies et de Patte d’ Oie que sont Jamil Sané et Maty Dieye.  A cela viennent se greffer les nombreux coordonnateurs locaux du Pastef en détention et plusieurs centaines de militants sous mandat de dépôt. C’est dire que le Pastef vit les heures sombres de sa marche vers le pouvoir. Qui pour porter le combat pour la libération et de leur leader et la réhabilitation du Parti Pastef dissous ? Cette conjonction de facteurs  a tempéré les ardeurs débordantes des éléments de Pastef fortement atteints. Est-ce la raison de la mollesse de la réaction des militants de Pastef qui avaient promis l’apocalypse à celui qui emprisonnerait Sonko ? On se rappelle que Me Wade du temps de sa plénitude, à chaque fois qu’ il était emprisonné, ses hommes rendaient le pays « ingouvernable ». La rue jouait pleinement son rôle en le libérant. Sonko a bénéficié de la pression de la « Rue Publique » en 2021 dans l’affaire Adji Sarr et dans les événements de Juin 2023. Présentement, le pays ne s’est pas embrasé. Par ailleurs, l’opposition qui avait bâti sa stratégie politique sur le troisième mandat a été déroutée par la non-candidature du Président Macky Sall. Le F24 qui en avait fait son cheval de bataille devra trouver une nouvelle orientation. La troisième candidature de Macky Sall aurait fédéré toutes les énergies au sein de l’opposition. Sa non prise en compte a refroidi la verve de l’opposition. Le pouvoir en contraignant Ousmane Sonko à une « résidence surveillée » qui ne dit pas son nom pendant 53 jours, n’a-t-il pas neutralisé Pastef et son chef ? Pourtant, ses souteneurs ont tenté plusieurs fois de  «lever le blocus» de son domicile mais ont échoué.

En tout état de cause, à chaque fois que Sonko était en difficultés, les jeunes envahissaient la rue mettant le pays sens dessus, sens dessous.

Cette fois-ci les artères de la capitale et des villes de l’intérieur ne sont pas bruyantes. La rue n’a pas encore exigé la libération  de son « Président », Ousmane Sonko. Ce dernier semble  avoir perdu le  contrôle de  son régiment mal en point. Au fond de sa cellule, il se demande certainement : « qu’est-ce qui arrive à cette jeunesse devenue amorphe face à mon incarcération » ? Son tweet est révélateur du malaise intérieur qu’ il rumine : « Si les Sénégalais me laissent avec le régime actuel, je m’en remets à la volonté divine ». Que reste-t-il du phénomène Sonko ?En attendant , les Sénégalais

vaquent à leurs occupations même si certains groupuscules tentent de jouer la « symphonie du désordre ».

MRD

Amadeus

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