Grève de la faim au Sénégal: Un moyen efficace pour sortir de prison ?

 Grève de la faim au Sénégal: Un moyen efficace pour sortir de prison ?

De nos jours, bon nombre d’acteurs politiques de l’opposition et de la société civile emprisonnés au Sénégal, usent de la grève de la faim pour protester contre leur détention.  Cette stratégie semble payante car pouvant conduire à une libération. N’est-ce pas là un mobile suffisant pour observer une diète même au prix de sa vie ? Radioscopie des partisans de la grève de la faim…

Ils sont nombreux ces Sénégalais qui croupissent en prison. La prison est devenue dans notre pays le refuge des hommes et des esprits libres. Combien sont-ils ces activistes,  hommes de média, acteurs politiques, intellectuels engagés et religieux qui sont en prison ? Ils sont légion. Certains d’entre eux entament la grève de la faim qui pour eux, constitue une forme de protestation se considérant « injustement embastillés ». En interrogeant l’histoire de la politique sénégalaise, on se rappelle de la grève de la faim entamée par Wade qui l’a stoppée suite au ndigel de Serigne Saliou Mbacké. Abdoulaye Bathily a lui aussi usé de la grève de la faim pour se faire entendre. Karim Wade lors de son procès pour enrichissement illicite en 2015, a observé cette forme de lutte. Sur  instruction de son guide , Serigne Sidy Moctar Mbacké, il a arrêté son refus de se nourrir.

La grève de la faim en vogue

Ousmane Sonko est depuis plus de dix jours en diète de même que bon nombre de ses militants qui avaient répondu à son « appel ». Ses avocats soutiennent que cela lui a occasionné  un « début d’insuffisance rénale ».

Ousmane SONKO toujours hospitalisé à l’hôpital Principal de Dakar. Il poursuit sa grève de la faim qu’il a entamé depuis 11 jours.  Ses avocats l’ont rencontré ce mercredi à l’hôpital Principal. Il ressort de cette visite que le leader des  Patriotes se dit * » déterminé  à poursuivre  sa grève de la faim jusqu’au bout »* selon Me Khoureyssi BA.   Après Hannibal NDJIM, le rappeur NIIT DOFF admis à l’infirmerie après 11 jours de grève de la faim.  ■ Cheikh Barra Ndiaye est  toujours admis en Réanimation.

L’activiste humanitaire, #Hannibal_NDJIM vient d’être évacué en urgence à l’hôpital Principal. Son état de santé s’est dégradé selon sa famille. Il observe une grève de la faim depuis 12 jours. 

D’après des sources de Walfnet, à cause de la diète, plusieurs détenus ont été internés. Sur la liste des plus célèbres, en plus du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, on peut citer, Modou Dièye, membre de Pastef, Beyna Guèye, membre de Nittou Deug des valeurs, Mouhamadou Ndiaye Sonko, Pastef, Maïmouna Dièye, Pastef, Pape Abdoulaye Touré, Falla Fleur…Le maire de la Patte D’oie, récemment placée sous mandat de dépôt, a été directement acheminée au pavillon spécial. «Maïmouna Dièye traine plusieurs pathologies. Elle est maladive. Elle ne peut pas supporter la vie carcérale», nous renseigne-t-on.

Cas de Pape Alé Niang

Les autorités ont fini par  libérer le journaliste Pape Allé Niang suite à une grève de la faim ponctuée  par un refus de soins pour quelqu’un qui a une santé fragile. Certainement, elles ne veulent pas prendre de risques. En tout état de cause, Pape Alé Niang peut bénéficier d’un contrôle judiciaire car offrant des garanties de représentation et ayant une santé précaire. Quant à Hannibal Ndjim, il persiste dans la radicalité : « je préfère mourir qu’arrêter la grève de la faim », a-t-il lâché.

L’activiste humanitaire, Hannibal_NDJIM a été  évacué en urgence à l’hôpital Principal. Son état de santé s’est dégradé selon sa famille. Il observe une grève de la faim depuis 12 jours. 

Après Hannibal NDJIM, le rappeur NIIT DOFF admis à l’infirmerie après 11 jours de grève de la faim. C’est dans le même état d’esprit que se meut le chroniqueur et tradipraticien Bara Ndiaye. Ce dernier persiste à ne pas manger et pire encore, refuse des soins.

Ousmane Sonko va-t-il cesser sa grève de la faim ?

Hospitalisé dans la soirée du 6 août 2023, l’opposant sénégalais refuse toujours de s’alimenter. Plusieurs de ses proches tentent de le faire changer d’avis.

« Avec vous à nos côtés, nous resterons mobilisés et déterminés à mener le combat pour la démocratie, pour la sauvegarde de la République, la restauration de l’Etat de droit et le respect des droits et libertés fondamentaux, la gouvernance vertueuse de nos économies, la juste  redistribution des richesses de nos nations à l’ensemble des segments de nos peuples et la souveraineté des peuples africains », lui ont lancé  des membres de la société civile qui  veulent  Ousmane Sonko à leurs côtés pour continuer les combats.

Outil de protestation pacifiste, la grève de la faim est un mode d’action qui s’est intensifié au XXe siècle pour mettre en lumière une cause ou un engagement. Au Sénégal, beaucoup d’acteurs politiques ont usé de la diète mais finissent par renouer avec la nourriture face à un gouvernement insensible à leurs complaintes. Dans cette armée des grévistes de la faim, il existe parmi eux ceux qui ont tiré leur épingle du jeu en se faisant libérer. Une chose est sûre : ne leur dites surtout pas que Dieu ne bénit pas cette forme de lutte. Sacrilège Ils vous répondront tout de go ; « c’est notre moyen de faire face à un « régime dictatorial ».

« Quand on n’a ni relais, ni soutien, ni expertise, ni groupe avec soi, il reste le corps », analyse Johanna Siméant-Germanos, professeure de sciences politiques à l’École normale supérieure (1).

Quels qu’en soient l’usage et la finalité, « une grève de la faim, c’est d’abord une épreuve, insiste Johanna Siméant-Germanos. Elle met toujours en avant une cause, un droit, une dignité et permet d’alerter l’opinion. En cela, la première réussite est déjà qu’on en parle. »

Même en dehors des prisons, des Sénégalais courant derrière un dû depuis des années , optent pour la grève de la faim. L’exemple des ex travailleurs de la Sotrac et de Ama Sénégal  est là.

Amadeus

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