10 Août 1895 : Arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba à Djewol, le point de départ de l’exil  de Serigne Touba au Gabon

10 Août 1895 : Arrestation de Cheikh Ahmadou Bamba à Djewol, le point de départ de l’exil  de Serigne Touba au Gabon

Le 10 août 1895 (correspondant au 18 Safar de l’année 1313 de l’hégire) vers 14 heures Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (rta) fut arrêté par l’administration coloniale alors qu’il était au Djolof, précisément à Djéwol, et fut conduit à Saint Louis, Cette date marque le début de l’exil de Sëriñ Tuubaa au Gabon. Plusieurs biographes et historiens ont décrit cet événement, compris le Cheikh lui-même au début de son œuvre «Jaza u Shakur» (Les Dons du Digne de Reconnaissance). Retour sur un pan important de l’histoire du Mouridisme.

« Sache, Ô toi le vertueux frère ! – puisse DIEU le TRES-HAUT nous préserver du préjudice de tout persécuteur (crue !) – , que : Je suis sorti le Samedi 4ème jour du mois de Safar en l’an 1313.h de la demeure que j’avais édifiée sur la terre du Djoloff, après avoir reçu la convocation du Gouverneur de Saint-Louis, lequel s’accomplit entre lui et moi la Volonté Divine », avait déclaré le Saint homme. Et ce dernier de poursuivre : « Je rencontrai alors son Vizir (précisément l’administrateur Leclerc) qui conduisait sa troupe vers cette demeure bâtie exclusivement pour étudier et enseigner, dans l’après-midi du même jour, dans une localité appelée Djéwol ».

« Et nous nous quittâmes après notre rencontre, par la Volonté de DIEU, le TRÈS-HAUT, le TRÈS SAVANT ; j’ai passé la nuit du Dimanche (du crépuscule à l’aube). dans cet endroit (Djéwol) sur l’Ordre de CELUI Qui est DIEU, le TRÈS-HAUT, l’UNIQUE », raconta Cheikh Ahmadou Bamba.
« Je partis alors de là-bas après la prière du matin ; ce jour-là, je récitais le Coran et priais sur Celui dont la Prière sur Lui est le Plus Grand des Profits. J’ai passé la journée dans une localité appelée Kokki, chez Cheikh Mukhtâr qui, à son époque, fut le Maître de tout membre de la Communauté de notre Seigneur MOUHAMMAD, le Choisi par Excellence, dans cette partie de la Terre de DIEU le TRÈS-HAUT, dite Kajoor – sur Lui, sur sa Famille et sur ses Compagnons, les deux Saluts de CELUI Qui me préserve de tout injuste ».

Besoin de versifier les noms des gens de Bedr

« Je sentis ce jour-là le besoin de versifier les noms des Gens de Bedr – sur eux l’Agrément de Celui Qui, grâce à eux, m’a préservé de tout traître – et de prier sur notre Seigneur et notre Maître MOUHAMMAD l’Effaceur de l’affliction qui n’a jamais cessé d’être un Océan de Générosité et un Lion dans les Batailles, sur Lui, sur sa Famille et sur ses Compagnons, les deux Saluts de CELUI (DIEU) à Qui je me suffis en dehors des sultans, comme je me suffis au Prophète – Paix, Salut et Bénédiction de DIEU, le TRÈS-HAUT, sur Lui – en dehors de tous les autres intermédiaires », révèle Cheikh Ahmadou Bamba qui renseigne : « Je quittai cette localité bénite dans la nuit, accompagné d’une foule de gens, et ce fut comme si je marchais seul, sans associé nous arrivâmes peu avant l’aube dans le cercle dit de Louga ».

Toujours selon le Cheikh : « Et cette nuit-là, je fus quant à moi, parmi ceux qui ne penchent que vers DIEU, le TRÈS-HAUT ; j’y ai passé la journée en récitant la Meilleure Mention et en priant sur Celui par la Grâce de qui je suis préservé de toute machination ».
« Je partis de là-bas, puis j’ai effectué la prière de l’après-midi à la gare, pour la Face de DIEU, qu’Il soit Béni et Exalté, LUI Qui m’a favorisé d’une Bonté Pieuse ; puis-je pénétrai dans le train où j’ai loué (DIEU) dans mes propos et communiqué par amour ceci : “J’exalte la SAINTETE de CELUI Qui, sur terre et sur mer, fait mouvoir toutes les machines et les maîtrise ensemble”

Il poursuit : “J’exalte la GLOIRE de CELUI Qui, dans le train, m’a favorisé du Service du Seigneur de Médine.J’exalte la PURETE de CELUI Qui fait pénétrer dans le jour la nuit et les mystères dans les

C’est à Djéwol où tout avait commencé avec son arrestation le 10 août 1895 par un détachement de 120 spahis de l’armée coloniale français. Arrestation suivie de son incarcération dans la cellule n°12, pendant 25 jours, avec l’épreuve du Lion préparé pour lui ruer dessus dans le jardin Botanique, avant d’être traduit devant le Conseil privé, siégeant au Palais du gouverneur de Saint-Louis.

Mais le Cheikh Ahmadou Bamba était assisté par son talibé-cuirassier, Mame Cheih Ibra Fall, les compagnons du Prophète à Badar, Abubakr, Ousmane, Omar et Alioune et par les anges de l’assistance divine.

A lui seul, Cheikh Ahmadou Bamba représentait un bataillon

C’est dire donc qu’à lui seul il représentait tout un bataillon, tout un régiment, toute une garnison, toute une armée pour pouvoir être pris, exilé, isolé et placé en résidence surveillée. C’était bien une mission. Il se rendit de lui-même à saint louis sans être amené de force.

Lors de sa comparution devant le Conseil privé au palais du gouverneur général, à Saint-Louis, il s’agissait de statuer sur son sort, le 5 septembre 1895. Le Conseil, à l’unanimité des 10 juges, décida ainsi donc de déporter Serigne Touba dans cette colonie d’Afrique centrale (le Gabon) en lui allouant une pension alimentaire d’un montant de 50 francs métro dont il ne touchera jamais d’ailleurs.

Célébration à Saint- Louis le 5 Septembre des deux raakas

C’est ainsi qu’on célèbre tous les 5 septembre à Saint Louis les deux raakas que le saint homme a accompli sur les lieux à la différence des autres religieux présents à la séance s’est tenue devant eux. On peut presque dire, que par dessus tout c’est cette défiance à l’autorité du Conseil privé qui a influé sur la sentence mentionnée dans le Procès verbal n°1, délibération n°16 portant à son objet la question unique de la déportation décidée du Cheikh au Gabon. L’histoire raconte, pour que ce départ soit effectif, il a fallu moult négociations, échanges de propos courtois parfois discourtois avec le sieur Chaudié Jean Baptiste, ci -devant gouverneur général de l’AOF lui-même. Et entre les membres du Conseil privé de l’Aof et son frère Mame Thierno Birahim.

C’est quinze jours après, c’est-à-dire le 18 septembre 1895, que la déportation du «Marabout Ahmadou Bamba» est confirmée par une lettre du Commissaire général du gouvernement français au Gabon. Cette notification, en application de la décision prise par le Conseil privé de l’Aof réuni à Saint-Louis, sous la houlette du gouverneur deux semaines auparavant, fait ressortir l’accusation portée contre le «Serviteur du Prophète» (Psl) en ces termes : «Ses agissements et ceux de ses talibés menacent de troubler la tranquillité du bas Sénégal». Ainsi, la condamnation est exécutée sans délai et Mame Bamba est transféré à Dakar par train, d’où il entamera son exil vers le Gabon.



MRD avec(Édition de Jaza u Shakur et Internet)

Amadeus

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