Gouvernance de la pêche : Babacar Diop promet de noyer les accords
En tournée de massification et d’implantation de son parti, le Dr Babacar Diop a évoqué les accords de pêche et la mal gouvernance comme étant les principales causes de l’émigration clandestine.
Le chef de file du parti Forces démocratiques du Sénégal (Fds-Les Guelwaars), candidat déclaré à la Présidentielle de février 2024, a promis de renégocier les accords de pêche liant le Sénégal à des pays étrangers, une fois élu. Dr Babacar Diop s’est présenté à Saint-Louis comme le futur Président des pauvres.
Ce dernier a entamé une tournée dans l’axe nord depuis samedi. Babacar Diop s’exprimait ainsi après avoir rencontré plusieurs groupes de femmes et de pêcheurs au quai de pêche de Saint-Louis.
Après Sagata, Ndande, Kébémer, Dara et Guéoul, entre autres localités dans la région de Louga, le leader des Fds-Les Guelwaars a séjourné à Saint-Louis, où dans la journée du mardi, il a mené plusieurs activités dont des rencontres de proximité dans la commune de Saint-Louis et un meeting dans la commune de Gandiol. L’objectif de ce déplacement, qui le mènera également à Dagana, Richard-Toll, Podor et Matam, est, selon Babacar Diop, la massification et l’implantation de son parti dans le but de préparer les parrainages en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Le maire de Thiès, candidat déclaré à cette joute électorale, a en effet révélé s’être fixé pour ambition de faire des Forces démocratiques du Sénégal, la première force politique du pays. «Notre ambition est de faire de notre parti la première force politique du Sénégal. Je veux construire une nouvelle majorité politique et sociale porteuse d’une ambition, d’une alternative radicale», a déclaré Babacar Diop, qui a souligné dans la foulée que c’est pour cette raison qu’il est à Saint-Louis, où il dit avoir rencontré les populations, pêcheurs, mareyeurs et femmes, avec qui il a échangé surtout sur leurs problèmes. Des problèmes qui, pour Babacar Diop, ont pour noms les difficultés rencontrées au niveau de l’embouchure, la réhabilitation du quai de pêche en passe de s’effondrer, mais aussi l’épineuse question de l’émigration clandestine, qui fait que le Sénégal perd des centaines, voire des milliers de ses jeunes dans la mer.
«Elu Président, je vais revoir ces accords»
Le candidat déclaré des Fds, qui a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles de Guet-Ndar et de Fass Boye, qui ont perdu beaucoup de leurs enfants en mer, a fait savoir que les véritables causes de l’émigration clandestine sont d’abord la pêche industrielle, qui menace dangereusement la pêche artisanale qui fait vivre plus de 600 mille familles sénégalaises. Cette pêche est sérieusement menacée par la pêche industrielle à cause des accords de pêche qui, à son avis, doivent être revus par l’Etat. A ce sujet, Babacar Diop a fait aux Saint-Louisiens la promesse de revoir ces accords de pêche une fois qu’il sera élu. «Une fois élu président de la République, je me suis engagé auprès de ces populations à revoir ces accords de pêche fondés sur l’inégalité», a fait savoir le futur candidat des Fds-Les Guelwaars, qui s’est présenté aux Saint-Louisiens comme le candidat des pauvres. «Je suis le candidat des pauvres. Et quand je parle des pauvres, je pense aux pêcheurs, je pense au monde rural, à ceux qui sont dans l’extrême précarité, et comment prendre en charge leurs préoccupations est une question.»
Pour le maire de Thiès, l’autre cause principale de l’émigration clandestine demeure «la mal gouvernance endémique, cette corruption qui ronge nos institutions et qui est basée sur l’accaparement des deniers publics». «Le problème du Sénégal, c’est que les riches sont favorisés, les politiques qui volent l’argent du contribuable sont privilégiés, là où les pauvres sont laissés en rade et marginalisés», déplore-t-il. Il est temps, selon Babacar Diop, de refonder l’espoir dans notre pays où c’est surtout le désespoir qui favorise l’émigration clandestine.
Réaffirmant son engagement à lutter contre l’émigration clandestine qui demeure un fléau pour le Sénégal, Babacar Diop a fait savoir que certes il est le maire de Thiès, mais son projet est un projet pour le Sénégal et pour l’Afrique, c’est pourquoi, souligne-t-il, il a fermé son bureau pour parcourir le Sénégal, contre vents et marées, bravant la poussière et la chaleur, pour vendre le projet des Guelwaars.
Le chef de file des Guelwaars, qui dit avoir rencontré de vrais Guelwaares à Saint-Louis, des femmes travailleuses qui ne comptent que sur leurs forces pour assurer leur autonomie, a fait savoir qu’il compte beaucoup sur ces dernières. Pour lui, la plus petite localité du Sénégal compte. «Je suis allé dans un village où il n’y a qu’une seule case, parce que ma conviction, c’est que tous ceux qui sont convaincus par mon projet s’engageront dans le projet Guelwaars», a martelé le chef de file des Fds, qui n’a pas manqué de se prononcer sur l’affaire Ousmane Sonko, au sujet duquel il a invité le Président Macky Sall à le faire libérer. Pour lui, en effet, Ousmane Sonko a fait l’objet d’une grande injustice, à l’image de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall à l’époque, et doit par conséquent être libre.
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