Sortie des avocats de l’Etat: Macky enterre le «Projet»…

Sortie des avocats de l’Etat: Macky enterre le «Projet»…

Depuis 2014, le Président Macky Sall et Ousmane Sonko se livrent à une guerre sans merci. L’opposant Sonko et le Chef de l’ Etat sont en permanence dans un rapport de force. Les deux protagonistes par des angles différents sont dans un combat que même l’un a qualifié de mortel. Si on interroge l’histoire récente de la politique sénégalaise, on se rend compte que chacun essaie de terrasser l’autre. Après deux ans d’âpres empoignades, le leader de Pastef et ses partisans semblent en mauvaise posture. Ce qui nous conduit à nous interroger.

Le Président Macky Sall et l’opposant le plus radical, ce n’est pas le parfait amour. Depuis qu’il est entré dans l’espace politique suite à la création de son parti  dénommé « Pastef » en 2014 , Ousmane Sonko a conquis de nombreux cœurs par sa nouvelle manière de faire de la politique en dénonçant les tares qui gangrènent la marche du pays et en proposant des solutions. Il a ciblé la jeunesse en usant les réseaux sociaux. Il a ainsi atteint une frange importante de ce segment juvénile. Son discours accroche. Personne ne le voyait venir. A la suite de révélations de scandales dans le régime actuel dans le domaine foncier auquel sa posture d’inspecteur des impôts lui donnait, il sera radié de la Fonction Publique en 2017 pour avoir enfreint à l’obligation de réserve qui lie les fonctionnaires. Ce qui lui a ouvert grandement  les voies de la politique. De jour en jour , son aura grandit. Elu  député en 2017,  il se présente en 2019 à la Présidentielle 2019 et est classé  3ème derrière Idrissa Seck qui a fini par rejoindre le camp présidentiel. Ainsi, Ousmane Sonko devient de facto le chef de l’ opposition. Sous ce manteau , le patriote en chef opte pour une radicalité extrême appelant à chaque occasion la jeunesse à sortir dans la rue pour manifester surtout lorsqu’il est en difficultés ou a maille à partir avec la justice. Cela lui réussissait fort bien. Ce fut le cas en 2021 lorsqu’ il devait répondre au tribunal dans l’affaire Adji Sarr et en juin 2023, ce fut le même scénario.  L’homme entretenait l’illusion de la puissance. Ses lieutenants s’enorgueillissaient de dire qu’aucun juge n’ose l’enfermer. L’ Etat attendait certainement son heure pour aller à l’ultime offensive. Ce fut lorsque Ousmane Sonko a déclaré qu’ il allait quitter Ziguinchor pour terminer sa « révolution » ou « Thiocky Fin » à Dakar.

Descente aux enfers de Ousmane Sonko

C’est sur la base de ses déclarations que le Procureur a réussi à l’envoyer en prison. Ainsi commence la descente aux enfers de l’un des opposants les plus puissants ces dernières années. Lors de ce qu’ il appelle la « caravane de la liberté », il a été arrêté à Kaffrine et conduit manu-militari à Dakar dans son domicile à la cité Gorcui.  Interné pendant 53 jours chez lui sans aucune base légale. Les autorités avaient même de la peine à justifier leur acte. On ne pouvait parler de résidence surveillée. Mais une chose est sûre : l’homme est en « prison’. Après 53 jours sans contact avec le monde extérieur, les autorités ont enlevé les barricades. Les Sénégalais croyaient que c’est l’accalmie. C’était sans compter avec la détermin ation de la Justice qui l’a inculpé un vendredi et placé le lundi sous mandat de dépôt avec à la clé des accusations gravissimes les unes que les autres. Ces dernières l’arrêtent le 30 Juillet 2023.L’arrestation de Sonko et la dissolution de Pastef ont complètement anéanti les forces des hommes de Ousmane Sonko.  A cela viennent se greffer les arrestations tous azimuts de responsables de Pastef et de simples militants. Birame Souley Diop nous apprend qu’ à l’instar de Ngagne Demba Touré, une quarantaine de jeunes recherchés sont en fuite. La «  Rue Publique » dont il est le Président a réagi mollement le 1er jour de son arrestation. Depuis lors , toutes les tentatives de manifester ont reçu le niet catégorique des autorités préfectorales. L’opposition surfe sur les vagues de communiqués qui laissent de marbre le Président Macky Sall. L’opposition  doit avoir la claire conscience qu’ avec le Président Macky Sall tout s’arrache. 

Les partisans de Ousmane Sonko cherchent par  tous les moyens pour le faire participer à l’élection présidentielle de 2024. Mais la tâche est loin d’être facile. Car le maire de Ziguinchor est déjà rayé des listes électorales. Et ses condamnations dans les affaires Sweet Beauté et Prodac compromettent ses chances de faire partie de la course du 25 février 2024L’ex Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) refuse de mourir. Ousmane Sonko et ses Loin de la bataille de la rue, ils sont prêts à tout pour défendre le maire de Ziguinchor qui s’est lancé dans une grève de la faim destructrice.

Les appels à le libérer  n’ont rien donné. L’ Etat ne fait aucune concession malgré la grève de la faim de Sonko et ses camarades. Le président Macky Sall semble laisser la justice faire son travail. Ce qui pousse les soutiens de Sonko a accélérer la cadence.

Le pouvoir a réussi à réduire au silence le plus bruyant des opposants. Mais l’Etat ne compte pas laisser Sonko s’en sortir en si bon compte. Après les actes de défiances et les appels qui ont conduit aux scènes de pillages, l’Etat veut ruiner Sonko. Si on en croit les avocats qui le défendent, l’Etat va réclamer réparation des dommages subis en raison de ces actes illégaux.

Pour y arriver, l’Etat s’est constitué partie civile. Dans un communiqué, les robes noires expliquent ‘qu’un pool d’avocats chargé de défendre les intérêts de l’État du Sénégal a également été mis sur pied pour se constituer dans ces procédures et dans toutes autres concernant les dégradations, pertes et préjudices infligés à l’État du Sénégal dans ce contexte. »

En d’autres termes, l’Etat veut faire payer à Sonko toutes les casses depuis les événements de mars 2021. Ousmane Sonko, s’il est reconnu coupable, va payer jusqu’au dernier centime tout ce que les jeunes ont cassé. Cette conjonction d’actes tous destinés à ce qu’ on pourrait appeler la « Gonos » ou « Grande Offensive de neutralisation de Ousmane Sonko risquent  de l’envoyer à Canossa

Amadeus

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