Oms – Lutte contre le cancer du col de l’utérus : Le dépistage et la vaccination, un combat à gagner
Les progrès réalisés jusqu’ici dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus sont insuffisants. Sur le continent où seuls 31% des filles âgées de 15 ans ont reçu le premier vaccin, 26 pays dont le Sénégal, ont introduit le vaccin contre le papillomavirus humain et 16 autres, y compris le Sénégal, appliquent le dépistage du papillomavirus humain au niveau local.
C’est une révélation de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) : «Environ 70 mille décès dus au cancer du col de l’utérus pourraient être évités chaque année dans la région africaine si les efforts visant à éradiquer la maladie d’ici à 2030 étaient intensifiés de toute urgence afin de garantir un meilleur accès aux services essentiels pour une détection, des soins et une prévention en temps opportun.» Depuis quelques jours, les responsables du secteur de la santé et les donateurs sont réunis à Gaborone à l’occasion de la 73ème session du Comité régional de l’Oms. Ils «ont appelé les pays à agir rapidement pour renforcer les services de santé essentiels afin de lutter efficacement contre le cancer du col de l’utérus dans la Région, qui compte 19 des 20 pays où la charge de morbidité est la plus élevée au monde». Pour l’Oms, les pays «doivent vacciner 90% des femmes et des jeunes filles avec le vaccin contre le papillomavirus humain, parvenir à un taux de dépistage du cancer de 70% et faire en sorte que 90% des femmes et des jeunes filles atteints de cancer bénéficient d’un traitement», conformément aux objectifs mondiaux de l’Oms visant à éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique d’ici à 2030.
Jusqu’ici, on est encore loin des standards : seuls 26 pays en Afrique dont le Sénégal, ont introduit le vaccin contre le papillomavirus humain et seuls 31% des filles âgées de 15 ans ont reçu le premier vaccin dans la Région en 2022. Seuls 16 pays dont le Sénégal, ont introduit le dépistage du papillomavirus humain au niveau local. «Pour atteindre les objectifs mondiaux fixés pour 2030, la couverture vaccinale devrait atteindre 90% des femmes et des filles dans 20 pays d’ici à 2024, dans au moins 10 pays, les taux de dépistage nationaux devraient atteindre 25% des femmes âgées de 30 à 49 ans et le taux de traitement devrait être porté à 25% dans ces pays», note l’Oms. Pourquoi la lutte stagne autant ? «Les ressources financières et humaines allouées aux programmes de lutte contre le cancer du col de l’utérus sont insuffisantes à cause du peu d’importance accordée à la lutte contre cette maladie par les gouvernements. La capacité limitée des travailleurs de la santé à fournir des services complets de prévention et de lutte contre la maladie, le faible niveau de sensibilisation et de connaissance de la maladie, ainsi que le coût élevé des produits et vaccins entravent l’efficacité de la lutte», explique l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Par contre, elle souligne que des progrès ont été faits ces dernières années dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. «Près de 40% des pays qui administrent la première dose de vaccin aux filles ont atteint une couverture de 70%», note-t-elle. «Cette maladie cancéreuse est terriblement dévastatrice et affecte profondément les familles. Cependant, grâce au dépistage précoce, aux soins et à la prévention par la vaccination, les femmes et les jeunes filles de notre Région peuvent être protégées contre le cancer du col de l’utérus», a souligné Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique. «L’intensification des efforts pour améliorer l’accès aux services de lutte contre le cancer est une priorité absolue pour l’Oms. Cette priorité entre dans le cadre de son soutien aux objectifs des pays pour vaincre les maladies et améliorer la santé et le bien-être de la population de la Région.»
Pour y arriver, l’Oms compte aussi sur l’appui de certains partenaires et donateurs pour aider les gouvernements à mettre l’accent sur la lutte contre le cancer du col de l’utérus afin d’assurer un meilleur accès au dépistage, à la vaccination et au traitement.