Aboubacar Sédikh Bèye, Dg de l’Ansd : «Notre statistique nationale a la possibilité de jouer en Premier League»

Aboubacar Sédikh Bèye, Dg de l’Ansd : «Notre statistique nationale a la possibilité de jouer en Premier League»

 Aboubacar Sédikh Bèye, Directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ands), salue les performances du système statistique national du Sénégal en convoquant le football.
«Le premier championnat, c’est quoi ? La Premier League. Voilà. On a des joueurs qui sont en Premier League. Notre statistique nationale a la possibilité de jouer en Premier League. Et c’est ça que nous sommes en train de travailler avec la Banque. Avec cet appui financier qui est aussi une volonté des pouvoirs publics de doter notre pays d’un système statistique performant», a souligné hier le patron de l’Ansd, lors du lancement du Projet d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (Phasaoc). Financé par la Banque mondiale à hauteur de 600 millions de dollars, soit environ 360 milliards de francs Cfa, le Phasaoc aidera à «renforcer les avancées notées au niveau du système statistique national, tout en lui permettant de faire sa révolution» et d’évoluer dans la cour des grands après avoir fait ses preuves au niveau du continent africain.
Outre le Sénégal, sept autres pays bénéficient de ce grand projet  d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre. Pour le  Sénégal, le projet vise, véritablement, à renforcer et parachever le système statistique national qui a connu une réforme en 2004 et qui a permis l’érection d’une Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), mais aussi de la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe), qui ont permis au Sénégal aujourd’hui, d’avoir un système statistique national performant qui rivalise avec les meilleurs pays en termes de performance statistique. «L’indice de performance du système statistique du Sénégal est un bon indice qui rivalise avec les grands pays et dans la sous-région», se félicite le Dg de l’Ands. Mais, à son avis, il n’en demeure pas moins qu’il y a un certain nombre de réformes à parfaire, notamment sur les statistiques sectorielles. «L’Ands a été une belle  réussite. Aujourd’hui, tout ce qui concerne les comptes nationaux, les enquêtes, sur les conditions de vie des ménages, des enquêtes sur l’emploi, bref toutes les contraintes imposées par l’adhésion du Sénégal à la norme de diffusion des statistiques sont respectées», soutient-il.
«Par contre, nous avons encore des soucis au niveau des statistiques sectorielles. Qu’il s’agisse de statistiques sur le transport, sur le tourisme, sur la pêche, sur l’agriculture. Aujourd’hui, avec ce grand financement, nous pouvons parfaire cette réforme et véritablement arriver à un système statistique national non seulement moderne, performant, mais qui aussi prend en compte les nouveaux enjeux», renchérit M. Bèye. Les enjeux, selon lui, touchent à tout ce qui est fait dans le domaine de la télécommunication, dans le domaine du mobile-banking. Enormément de statistiques sont produites aujourd’hui, et qui permettent au système statistique national de mettre à la disposition des autorités les indicateurs nécessaires au suivi-évaluation des politiques économiques et sociales.
«Aujourd’hui, le Sénégal dépasse en termes de performance statistique, la première économie de l’Afrique, le Nigeria, mais aussi la première économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), à savoir la Côte d’Ivoire. On n’a pas encore atteint notre potentiel. Pour dire que le Sénégal peut s’enorgueillir d’avoir un appareil statistique performant dû à la bonne compréhension des autorités sénégalaises et des financements qui ont permis à la statistique publique d’atteindre ce niveau», affirme-t-il. Avant de rappeler : «Le Sénégal fait partie des rares pays d’Afrique qui financent entièrement leurs recensements et qui ont mis les statistiques dans les conditions idoines pour atteindre ce niveau-là. Nous sommes prêts aujourd’hui à travailler avec tous les pays. Dans tous les pays de la sous-région, il y a un ou deux Sénégalais qui sont en appoint aux différents systèmes statistiques nationaux.»
ambodji@lequotidien.sn

Amadeus

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