Magal 2023 : Quand Touba célèbre Bamba sous les eaux…

Magal 2023 : Quand Touba célèbre Bamba sous les eaux…

Le mouride qui voue soumission et foi indéfectible au fondateur de cette confrérie musulmane au Sénégal, n’a pas cette année célébré l’exil de Bamba dans la quiétude. Les pluies diluviennes ont inondé bon nombre de quartiers et lieux de commerces à Touba. Conséquences : énormes difficultés à accueillir les fidèles, à vaquer à ses occupations et servir les «berndés».  L’édition 2023 du Magal de Touba s’est déroulée sous les eaux. Constat d’un mal endémique qui défie l’engagement du gouvernement Macky Sall pendant 12 ans…

Les habitants de certains quartiers de la ville sainte avaient alerté les autorités étatiques à 48 heures de la célébration de l’exil de Cheikh Amadou Bamba au Gabon en 1895. Dans ces localités, les pluies diluviennes ont impacté le quotidien de ces autochtones. Ils bravent toutes les peines hivernales pour accueillir les disciples et les fidèles, cuisiner le temps du Magal pour les nourrir. A Dianatou, selon des femmes interrogées, les populations vaquent difficilement à leurs occupations et son obligés de recevoir leurs hôtes dans des maisons inondées. Dans ces quartiers, pendant, l’hivernage, l’abondance de la pluie les rend à l’état naturel. Parce que c’est une zone d’inondation qui a été découpée par le regretté Sérigne Saliou Mbacké pour les céder aux démunis et autres ayants droits. La fois mouride consolidant l’attachement du fidèle à tout ce qui provient de Sérigne Touba, ces chefs de familles préfèrent rester chez eux malgré les difficultés que de vendre leurs propriétés au risque de devenir des sans-abris.  N’empêche, ils demandent à l’Etat du Sénégal de redoubler ses efforts pour que cette localité soit assainie. Déjà, le khalife général des Mourides, lors de la visite du Président de la République à la veille du Magal, a salué l’engagement et les réalisations du Gouvernement à coups de milliards dans ce sens. Dans les réseaux sociaux, les plaintes et complaintes fusent. «Quand nous nous sommes réveillés le matin de très bonheur, nous avons tout fait pour évacuer les eaux en vain. Dans cette zone, le sable est argileux. L’eau stagne. Nous demandons les autorités, au nom de Sérigne Touba, de nous assister pour soulager nos souffrances. Nous sommes vraiment fatigués. On n’ose pas vendre nos maisons, ni les quitter, par ce que c’est Sérigne Saliou qui nous avaient cédé les terrains.  Nous ne souhaiterions jamais accueillir les fidèles dans des maisons inondées. Mais nous n’avons pas le choix. Tous viennent ici, au nom de Sérigne Touba. Alors nous allons les accueillir», a confessé une septuagénaire selon qui il faut magnifier l’exil du plus grand érudit mouride, à tout prix, même dans ce fléau endémique

ces dispositions prises pour atténuer les impacts de la pluie…

Pourtant, dès le mois de juillet le Gouvernement avait pris des dispositions pour atténuer les impacts de la pluie sur les populations vivant dans les zones inondables. Issakha Diop, le ministre auprès du ministre de l’eau et de l’assainissement, en charge de la Prévention et de la Gestion des inondations, avait indiqué les grandes lignes de la politique de l’État pour éradiquer le fléau. Mais les milliards investis dans la ville sainte de Bamba pour l’assainissement ne soulagent pas le peuple du quartier Dianatou Mahwa et autres zones avoisinantes. Dans ce fief de Cheikh Béthiou Thioune, des barrières sont érigées pour empêcher la circulation des véhicules. Le lieu où le célèbre cuisinier du guide des Thiantakônes, Khadim Ngom élit domicile est impraticable. Marché Ocass, idem. Dans ce lieu de commerce, charretier et clients bougent dans l’eau. «Les eaux de pluies ne nous empêchent pas de faire nos achats », a lancé un pèlerin. La solution « c’est de trouver des stratégies pour bien gérer sa marchandise et continuer à travailler », a ajouté un vendeur.

Le premier ministre du gouvernement de Macky Sall peiné par les conditions difficiles dans lesquelles les pèlerins ont célébré le Magal a analysé la situation et réitéré les engagements de l’Etat. Amadou Bâ dira que «Touba peut être confronté à un problème d’assainissement. Vue sa configuration géographique. C’est difficile de gérer la situation à Touba. C’est pourquoi nous avions investis 29 milliards dans un premier temps, puis 20 milliards pour continuer le travail. Egalement, nous allons tout faire en attendant pour évacuer les eaux à temps. Nous sommes en train d’explorer des solutions structurelles. Nous allons revenir à Touba après le Magal pour ça. Faire en sorte qu’il n’y ait plus d’eaux stagnantes après les pluies. Tout va rentrer dans les normes d’ici Décembre prochain.» Une énième promesse contre un mal endémique. 

Ameth Seck

Amadeus

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