Après les perturbations du Ter : La Seter met la justice sur les rails
Ce mercredi, le Ter a connu des perturbations avant que la situation ne revienne à la normale vers 7h. Les travailleurs protestaient contre le licenciement de Maty Gningue que conteste la Direction de la Seter qui parle d’une non-transformation d’un Cdd à son terme en Cdi. Elle a décidé d’ouvrir une enquête et a porté plainte pour tirer «ces actes de sabotage» et de «malveillance» au clair en dénonçant que des clefs de démarrage des rames soient cachées. Au plus haut sommet de l’Etat, l’on essaie de pacifier les relations tendues entre le personnel et la Direction de la Seter.
Il y a l’affaire du contrat de Mme Maty Gningue. Mais, il y aura des suites judiciaires aussi liées à l’évolution de ce dossier. Hier, le Train express régional (Ter) a connu des perturbations : ceux qui se sont levés aux aurores s’en sont rendu compte. Vers 5h du matin, il n’y avait que trois trains sur 15 qui roulaient. Très vite, les gares étaient bondées de passagers qui ont été rapidement excédés par cette situation de blocage, surtout que le mouvement d’humeur au niveau de la Société d’exploitation du Train express régional (Seter) n’avait pas été révélé. Quelques heures plus tard, les trains ont repris normalement leurs rotations.
Cette situation inédite découle du «licenciement» ou de la non-reconduction du contrat de Maty Gningue, une assistante secrétaire dans la maintenance dont le deuxième contrat de Cdd (Contrat à durée déterminée) devait prendre fin hier. La Direction de la Seter n’a pas voulu le renouveler, provoquant cette colère des travailleurs. Au plus haut niveau de la Seter, «on parle d’actes de sabotage» et de malveillance sur le Ter. «Ce matin, vers 4h 30 (hier), nous avons constaté que les conducteurs ne pouvaient pas démarrer les 11 rames stockées pour la nuit au Smr pour des opérations de maintenance. Nous avons néanmoins démarré et mis en circulation 4 rames (stationnées en ligne), puis 5. Nous avons constaté l’absence de clefs permettant de démarrer les rames (11 clefs/rame). Celles-ci ont certainement été retirées et cachées par du personnel de maintenance de la Seter (service de nuit)», a expliqué le Directeur général de la Seter, qui a tenu hier une conférence de presse au niveau du site de Maintenance du matériel roulant du Ter. Les gens étaient pris de court. Il a fallu trouver un moyen de remettre les locomotives en marche. «A 7h 30 (hier), la situation dans les gares a été maîtrisée et nous avons constaté peu de perturbations. En effet, nous avons trouvé une solution pour démarrer les rames sans les clefs, et la situation a été totalement maîtrisée avant 9h 00 et tous les trains circulent», explique Patrick Tranzer.
«Actes de sabotage et de malveillance»
Aujourd’hui, l’affaire a pris une nouvelle tournure… judiciaire. Surtout qu’au niveau de la Seter, filiale de la Société nationale des chemins de fer (Sncf) de la France, qui va opérer un transfert de compétences dans quelques années, il est interdit au personnel d’aller en grève dans leurs contrats. «L’enquête interne est en cours, la gendarmerie et des huissiers de Justice ont été mobilisés pour enquêter et faire les constats. La Seter a déjà déposé une plainte. Les responsabilités seront situées et les fautifs sanctionnés à la hauteur de leur implication», assure le Directeur général de la Seter. Il est aussi au cœur des accusations qui sont à l’origine de ce mouvement spontané. «Cet acte de sabotage fait suite à la fin du Cdd de Mme Maty Gningue, assistante et déléguée du personnel. Il ne s’agit pas d’un licenciement, mais d’une non-transformation d’un Cdd à son terme en Cdi. La Seter a été motivée à prendre cette décision pour des raisons de comportement inadapté de cette personne et de réorganisation interne des services», précise la Seter.
Ouverture d’une enquête
En tout cas, la contestation est sur les rails depuis plusieurs mois. Déjà, le 2 août dernier, un mouvement d’humeur, qui n’a rien à avoir avec celui-ci, avait eu lieu au niveau du personnel. Les travailleurs avaient arboré des brassards et foulards rouges… pour protester contre leurs «mauvaises conditions de travail», le harcèlement moral, la précarité, la «différence» de traitement entre les nationaux et le personnel expatrié. Et un homme cristallise la colère des délégués du personnel de la Société d’exploitation du Train express régional (Seter) : Patrick Tranzer. A l’époque, les revendications tournaient aussi autour du non-aboutissement de 2 Cdd consécutifs en Cdi de certains travailleurs. Abdou Ndéné Sall, Directeur général de la Senter, avait annoncé que la situation sera évaluée avec l’envoi d’un inspecteur du travail qui «va vérifier tout ça».
D’un coût de 730 milliards francs, le Ter relie Dakar à Diamniadio et dessert 14 gares sur un tracé de 36 km. La deuxième phase, qui va relier Diamniadio à l’Aibd sur un linéaire de 19 km, a été lancée le 6 février 2022. 207 milliards F Cfa vont y être investis. Il s’agit de faire une extension, qui sera au total de 56 km, en deux voies. En plus de la gare de l’aéroport Blaise Diagne, la passerelle piétonne de Sébikotane et les ponts pour faciliter la mobilité, une commande additionnelle de 7 trains sera faite. Les travaux vont durer 17 mois tout au plus.
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