Cap-Vert-Lutte contre l’évasion fiscale: La Cedeao cherche la bonne formule…
Depuis mercredi dernier, les administrations fiscales des pays de la Cedeao et d’autres tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les Maldives, se réunissent à Praia dans le cadre d’un dialogue intense pour trouver le consensus politique nécessaire sur les questions fiscales, en vue d’améliorer la collecte des impôts dans la sous-région.
Selon Liza Vaz, directrice des Recettes nationales du Cap-Vert, Praia a rejoint le Wataf (West African tax administrations forum) en 2015. Surtout que ce pays est considéré comme un modèle en termes de transparence en Afrique de l’Ouest. Ce qui explique pourquoi il a été choisi pour organiser et accueillir le 5ème Dialogue politique de haut niveau du Forum des administrations fiscales. Cette fois-ci, a-t-elle déclaré, le discours du Wataf doit être différent. Pourquoi ? «Nous voulons identifier les défis communs, les meilleures pratiques, et nous aligner dans ce dialogue.
Ensemble, nous voulons créer toutes les conditions et renforcer les mécanismes d’un système fiscal transparent, robuste et capable de répondre aux défis que représentent, entre autres, le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale. Pour ce faire, il est également important que les pays puissent adapter leur législation aux spécificités de leur culture et que nous ayons une capacité renforcée dans ce dialogue au niveau international, en d’autres termes que nous puissions défendre notre position plus fermement», a dit Liza Vaz, qui a assisté la Secrétaire d’Etat au développement des entreprises du Cap-Vert, Adalgisa Vaz, lors de l’événement.
Le Secrétaire exécutif du Wataf, Babatunde Oladapo, qui s’est exprimé lors de l’ouverture du forum, a abondé dans le même sens. Il réaffirme que les pays doivent être de plus en plus prêts à opérer dans le cadre de la transparence et de la coopération en matière de collecte des recettes publiques. «Le Covid-19 a montré l’importance des politiques fiscales et la manière dont elles doivent être définies. Lorsque nous collectons des recettes, nous devons montrer ce que nous en faisons, car cela améliorera la collecte de recettes supplémentaires pour l’Etat», explique Babatunde Oladapo, soulignant l’engagement des pays à faire des efforts pour atteindre cet objectif.
En effet, selon l’Onu, les mouvements illégaux en provenance du continent drainent environ 88 milliards de dollars par an.
C’est pourquoi le renforcement de l’efficacité et de l’efficience de la collecte des impôts, l’échange d’informations fiscales et la collaboration des différentes juridictions et autorités fiscales pour la transparence fiscale, en particulier dans l’espace Cedeao, se sont avérés cruciaux, étant donné qu’il a déjà été démontré que plus les pays africains utilisent l’échange d’informations transfrontalières à des fins fiscales, plus l’impact sur les recettes fiscales est important.
Il faut savoir que le Wataf, l’organisme fiscal international établi le 12 septembre 2011 à Abuja, au Nigeria, a été créé pour encourager une forte collaboration et le partage d’informations entre tous les Etats membres, afin d’améliorer la qualité des administrations fiscales en Afrique de l’Ouest.