«La Tunisie n’accepte pas la charité» : Le président Kais Saied embarrasse les Européens
La Tunisie est très présente ces derniers mois dans l’actualité liée à l’immigration clandestine. Hier lundi 02 octobre, le pays a encore fait parler de lui. Comme toujours, c’est son président Kais Saied, qui s’est mis en lumière à travers une déclaration qui va probablement déplaire à l’Union européenne. En effet, Kais Saied, a rejeté l’aide que lui proposait « les 27 », arguant que son pays n’avait pas besoin de charité dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine.
Manque de « respect »
« La Tunisie qui accepte la coopération n’accepte rien qui ressemble à de la charité ou à de l’aumône, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l’acceptent pas quand elle est sans respect » a déclaré Kais Saied, hier lundi lors d’un entretien au Palais de Carthage avec son ministre des Affaires étrangères et des migrations Nabil Amimar. L’Union Européenne proposait une aide financière au pays maghrébin dans le cadre du mémorandum d’accord sur la lutte contre la migration irrégulière signé en juillet dernier entre les deux parties.
Cette aide avoisine les 105 millions d’euros. Tunis devrait en plus, bénéficier d’une aide budgétaire directe de 150 millions d’euros en 2023, pour soutenir son économie en difficulté.
« Les trésors du monde ne valent pas un seul grain de notre souveraineté »
Selon un communiqué de la présidence tunisienne, le refus du chef de l’Etat, ne tient pas compte du « petit montant offert car les trésors du monde ne valent pas un seul grain de (sa) souveraineté, mais parce que cette proposition contredit le protocole d’accord sur la migration signé en Tunisie et l’esprit qui a prévalu pendant la Conférence de Rome, en juillet 2022, initiée par la Tunisie et l’Italie ».
Dans le même communiqué, Tunis semble reprocher à l’Europe sa responsabilité historique à l’égard des peuples africains dont elle a exploité les ressources pendant de nombreuses années. « La Tunisie comme beaucoup d’autres pays, a souffert du système mondial actuel et ne veut pas en être à nouveau une victime, pas plus que les pays d’où proviennent ces vagues migratoires. Ils sont victimes d’un système mondial qui manque de justice et de respect de la dignité humaine » lit-on dans le document.
Bernardin Patinvoh