Contre le financement du terrorisme : L’Etat durcit les sanctions

Contre le financement du terrorisme : L’Etat durcit les sanctions

Y’a-t-il un lien avec les derniers évènements de juin dont le pic a été l’attentat contre un bus à Yarakh ? En tout cas, le décret 2023-1696 du 3 août 2023 modifiant le décret n°2022-2308 du 30 décembre 2022, portant régime de mise en œuvre des sanctions financières ciblées liées au financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, a été abrogé et va être remplacé.

Au titre des textes législatifs et règlementaires, le Conseil des ministres a examiné et adopté le projet de décret abrogeant et remplaçant le décret 2023-1696 du 3 août 2023 modifiant le décret n°2022-2308 du 30 décembre 2022 portant régime de mise en œuvre des sanctions financières ciblées liées au financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Va-ton vers le durcissement des sanctions alors que la menace ne cesse de grandir. Dernièrement, le Sénégal a été frappé par un attentat considéré comme terroriste, qui a provoqué la mort de deux personnes, après que des gens ont jeté un cocktail Molotov lors des émeutes de juin dernier consécutifs à la condamnation de M. Ousmane Sonko dans le dossier Adji Sarr pour corruption de la jeunesse à deux ans de prison ferme.

En tout cas, l’ancien décret portant régime de mise en œuvre des sanctions financières ciblées liées au financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive, était assez dissuasif. Par exemple, son article 13 dit clairement qu’il est décidé par arrêté, sans délai et sans notification préalable, le gel de tout ou partie des fonds et autres ressources économiques et financières appartenant à des terroristes ou à des organisations terroristes, à des personnes ou à des entités sur lesquelles pèsent des soupçons de financement du terrorisme ou de la prolifération des armes de destruction massive. Ensuite, la décision de gel s’applique : à tous les fonds, ressources et autres biens possédés ou contrôlés par les personnes et entités désignées, et pas seulement à ceux susceptibles d’être liés à un acte, un complot ou une menace terroriste ou de prolifération, aux fonds, ressources et aux autres biens possédés ou contrôlés intégralement ou conjointement, directement ou indirectement, par les personnes ou les entités désignées. Bien sûr, ces sanctions mises en œuvre sans délai et sans notification préalable par les assujettis du secteur financier et du secteur non financier sur le territoire national, dès la publication des listes de désignations et des résolutions susvisées.

Diplomatie, cherté de la vie et changement dans l’Administration territoriale
Les Sall décrets
En Conseil des ministres hier, il y a eu des mouvements. Si les postes diplomatiques ont été touchés et l’Administration pénitentiaire a changé de boss avec le limogeage de Colonel Jean-Bertrand Bocandé, remplacé par Colonel Abdoulaye Diagne, précédemment chef de la Chaîne administration logistique à l’Etat-major du Haut-commandement de la Gendarmerie nationale, l’Administration territoriale a été retouchée. Il y a au moins 7 régions qui ont changé de Gouverneur. Oumar Mamadou Baldé quitte Tambacounda pour atterrir à Thiès, Guedj Diouf quitte Ziguinchor pour Tambacounda. Alors que Bouya Amar s’en va de Louga pour aller à Kaffrine. Il est remplacé par Ndèye Nguénare Mbodji, jusqu’ici Préfète de Louga. Comme elle, Mor Talla Tine, puissant Préfet de Dakar, est le nouveau Gouverneur de Ziguinchor. Serigne Babacar Kane, Préfet de Rufisque, devient Gouverneur de Sédhiou, en remplacement de Monsieur Papa Demba Diallo. Dans ce contexte pré-Présidentielle, les suspicions ne manqueront pas, surtout que l’Administration territoriale est considérée comme une béquille du pouvoir.

Au-delà des nominations, le Président Sall a demandé aussi «l’évaluation des mesures de lutte contre la vie chère». D’ici la fin de ce mois, le Premier ministre et le ministre du Commerce devraient lui présenter un rapport exhaustif sur les mesures prises par l’Etat, il y a un an, pour améliorer le pouvoir d’achat des populations et lutter contre la vie chère, notamment avec la fixation des prix des denrées de consommation courante et la régulation des loyers. En outre, il a demandé plus de mesures pour assurer une année scolaire apaisée et l’approfondissement de certaines réformes pour construire «l’école du futur» avec la poursuite des investissements, le renforcement du management global de l’Ecole sénégalaise, afin d’asseoir la transformation, la stabilité sociale et les performances durables du système éducatif, gages de l’atteinte des objectifs du Pse. Il s souligné «l’impératif du renforcement de la vocation républicaine de l’école à former, dès le cycle élémentaire, des citoyens modèles avec la généralisation dans les programmes des cours d’instruction civique et de promotion de la citoyenneté», la transformation digitale intensive du système éducatif national, le plan de réforme des examens et concours (notamment le Baccalauréat et le Bfem) en cohérence avec le calendrier scolaire et universitaire, l’évaluation de la mise en œuvre des onze décisions issues du Conseil présidentiel du 6 août 2015 sur les conclusions des Assises de l’éducation et de la formation.

Amadeus

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