Sénégal: les familles des « détenus politiques » évoquent la souffrance des leurs et exigent leur libération
« Entre empêchements, torture psychologique, le calvaire des parents, une parentalité en souffrance ». C’est la situation que disent vivre les parents et leurs enfants détenus dans les prisons au Sénégal, après les manifestations de juin 2023.
Conscients de la situation carcérale de leurs enfants ou proches, les parents des détenus ont lancé samedi ‘’le collectif des familles des détenus politiques’’ pour solliciter la libération immédiate et sans condition de leurs enfants, frère et sœurs détenus depuis près d’un an pour certains.
« Plusieurs de nos frères et sœurs sont en détention juste pour des causes politique. Nous avons longtemps observé la situation, nous avons vu que leur dossier n’avance pas. Et un dossier en instruction ne peut pas être déclenché par un avocat. Donc nous avons jugé utile de nous réunir, trouver un cadre qui nous permettra de mener des actions qui pousseront à la libération de ces jeunes en détention depuis plus de 6 mois pour certain », a déclaré Souleymane Djimé leur coordonnateur.
Poursuivant ses propos, il explique le calvaire des parents et de leurs proches en détention. « Après votre arrestation, on vous amène au Commissariat Central. Après deux ou trois retours de parquet, on cherche quelque motif à vous coller. Le juge vous colle un mandat de dépôt et met le dossier en instruction. Après cela, aucun avocat ne peut agir quand vous n’êtes pas entendu dans le fond. Après cela, les avocats déposent des lettres de LP qui sont rejetées purement et simplement. Au niveau des parents, c’est un calvaire. Ils passent des journées devant la prison de Rebeuss. Le deuxième calvaire, c’est quand-ils apportent de la nourriture pour leurs enfants quittant de loin, le premier calvaire, c’est de faire la queue… Des fois, les détenus ne reçoivent pas ce qu’on leur apporte comme nourriture, soient ils le reçoivent déjà pourri, sans compter la torture psychologique. Pour quelqu’un qui ne dort pas, pour aller aux toilettes, il faut faire la queue, c’est difficile ».
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