Grâce aux mesures étatiques : «Baisse» des accidents de la circulation en 2023

Grâce aux mesures étatiques : «Baisse» des accidents de la circulation en 2023

Après le drame de Sikilo, qui avait fait une quarantaine de morts et une centaine de blessés, l’Etat avait pris des mesures restrictives sur le transport comme l’interdiction de voyages nocturnes, le démantèlement de porte-bagages, entre autres. Ce qui a permis de réduire le nombre d’accidents, selon l’Agence de la sécurité routière, mais les mauvais comportements sur les routes persistent toujours.

«Quel plaidoyer pour une sécurité routière durable au Sénégal ?» C’est le thème choisi cette année pour la 18e édition de la Semaine de la prévention routière. D’après Boubacar Diop, le Secrétaire général de l’Agence de sécurité routière, c’est un plaidoyer, mais aussi un appel à l’Etat du Sénégal, aux acteurs, à toutes les parties prenantes telles que les transporteurs, les usagers de la route, au regard des nombreux cas d’accidents routiers. Rien que pour l’année 2022, dit-il, les statistiques varient autour de 600 et 700 personnes tuées par accident de la circulation au Sénégal. Il y a quelques mois, les drames survenus à Sikilo et à Sakal avaient complètement choqué à cause de la gravité des différents chocs, qui avaient fait cumulativement une soixantaine de morts.

Cependant, «on a noté une diminution en 2023», précise Babacar Diop. Comment est-ce possible ? Selon le Secrétaire général de l’Agence de sécurité routière, cette diminution a été obtenue grâce aux instructions, aux directives qui ont été données par le gouvernement du Sénégal lors du Conseil interministériel de janvier dernier. «L’accident de Sikilo a été une alerte. C’était une situation dramatique qui a poussé l’Etat du Sénégal à demander à ce que des mesures soient prises pour faire face à la recrudescence des accidents, surtout au nombre de morts qui sont constatés sur les routes», a-t-il déclaré. Et des mesures fortes ont été prises. «89% des accidents se déroulent la nuit. C’est une mesure importante qui a été prise au mois de janvier 2023 pour faire face. Un arrêté a été pris pour éviter le transport des personnes de minuit à 5h du matin. Cette mesure principale n’a engendré que de bons résultats en réduisant les accidents», a-t-il dit.

Mais, au niveau mondial, a indiqué madame Oumou Niang Touré, des milliers de personnes perdent la vie tous les jours sur les routes. «Des millions d’autres en conservent des handicaps définitifs ou des blessures émotionnelles qui les hantent toute leur vie. Dans d’autres pays, pas moins de 600 personnes sont tuées chaque année sur les routes», a dit la présidente de l’Association des assureurs du Sénégal (Aas). D’après Oumou Niang Touré, les causes des accidents de la circulation s’expliquent par des facteurs récurrents tels que «le non-respect du Code de la route et le défaut de maîtrise des véhicules». Pour lutter contre l’insécurité routière, «nous proposons, en partenariat avec l’Etat du Sénégal, la construction d’un centre national pour les chauffeurs professionnels». Pourquoi ? «Cette formation nous permettra non seulement de renforcer l’acquisition des connaissances, mais également d’élever le niveau de professionnalisation des chauffeurs. Nous allons ériger des aires de repos sur les grands axes routiers pour inciter les chauffeurs de tout type de véhicule à s’y arrêter après 2 heures de conduite ou en cas de fatigue. Les chauffeurs de véhicules de transport de tout type de voyageurs sont d’avis que suivre une formation leur permettrait d’avoir plus de connaissances sur les accidents de la circulation et interagir avec l’espace routier», assure la présidente de l’Association des assureurs du Sénégal.

Ce qui semble agréer les autorités. «Une stratégie sera élaborée et nous permettra de décliner toutes les stratégies qu’il faudra mettre en place pour faire face à ces accidents. Il y aura un programme d’investissements qui sera réalisé à l’horizon 2030, qui se fera par séquence. Cela ne se fera pas sans la présence des acteurs dans le cadre d’un comité technique», avance Babacar Diop. Les recommandations qui sortiront de cette semaine seront versées dans les projections qui sont prévues dans la Stratégie nationale de sécurité routière.
justin@leaquotidien.sn

Amadeus

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