Il était une fois Pape Ibrahima Gueye Papitot Kara… Par Me Cheikh Khouresi Ba

Il était une fois Pape Ibrahima Gueye Papitot Kara… Par Me Cheikh Khouresi Ba

Ce jeune Sénégalais a vécu le temps d’une rose. Mais sa vie a été si utile…

Jeune marié, sans même avoir goûté au fruit du mariage, il a été privé de liberté. Arrêté parce qu’il lui était reproché d’animer sur LERAL une revue de presse atypique parce que basée sur l’humour…

Tailleur, éleveur, il animait également sa propre chaîne YouTube, sa page Facebook « Papitot Kara l’Officiel » suivie par un grand nombre de fans. Ce qui n’avait pas l’heur de plaire à tout le monde…

Papa Ibra GUÈYE a été présenté au juge le 3 Août 2022 après une garde à vue sommaire et une enquête bâclée. Le Parquet avait demandé de l’inculper et de le placer sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles, d’une part, et, d’autre part pour effacement, modification, fabrication et introduction de données informatiques.

Il lui a fallu patienter 4 mois et 10 jours dans les geôles fétides et putrides de Reubeuss avant d’être entendu sur le fond, le 13 Décembre 2022. En compagnie de OUTHMAN DIAGNE le jeune virtuose de la MAFFIA KACC KACC poursuivi des mêmes chefs et qui l’avait rejoint en prison le 8 Août 2022.

Le 16 Janvier 2023, considérant la faiblesse du niveau de preuve de l’accusation, il est enfin libéré par le juge d’instruction, avec un placement sous contrôle judiciaire allégé l’astreignant à se présenter tous les mois au greffe du cabinet pour émarger au registre. OUTHMAN DIAGNE bénéficiera du même traitement.

PAPITOT KARA n’a pas vécu pour rien. Les circonstances de son décès sont une puissante invite adressée aux hommes et aux femmes qui ambitionnent de diriger le Sénégal. L’humour à travers lequel il a tenu à éduquer ses frères et sœurs ayant fini par avoir un goût amer, il a été contraint de prendre lui-même la mer. L’océan a eu la décence de ne pas l’avaler, façon de marquer son profond respect pour cette belle âme. D’où cette traversée paisible et son arrivée sans encombre sur les côtes espagnoles… Mais c’est le froid qui a eu raison de lui. Il n’a même pas pensé une seconde à emporter des habits pour s’en protéger. C’est que cet ange s’est toujours contenté du strict minimum, distribuant autour de lui tout ce qu’il possédait…

Paix éternelle à l’âme de PAPE IBRA GUÈYE PAPITOT KARA. Nos condoléances attristées à sa toute jeune et tendre épouse, à sa famille qui l’a merveilleusement soutenu dans les épreuves, enfin à son ami et frère OUTHMAN DIAGNE.

Voici le message posthume qu’il laisse à la postérité, transmis tel quel.

En ce début du 21e siècle, en ce 3e millénaire commençant qui est l’ère du Verseau, donc l’ère de l’ouverture des esprits, le moment est venu d’écouter, de comprendre, d’intégrer et de respecter les 60% de la société sénégalaise que sont les jeunes…et surtout de les aider à comprendre les paradoxes majeurs auxquels ils n’ont pas encore trouvé de réponse :

°pourquoi nos richesses sont gérées par les autres, ceux-là mêmes auprès desquels nous allons solliciter de l’aide ?

°pourquoi nos jeunes se tournent les pouces, dorment et boivent du thé à longueur d’année alors que tout est à faire dans le pays ?

°pourquoi notre pays qui est capable de donner un morceau de pain tous les jours à chacun de ses enfants n’arrive pas à le faire ?

°est-il normal qu’un malade meure pour 1000 francs, qu’une femme accouche dans la rue, qu’un enfant mendie au lieu d’aller à l’école, que les forces vives se livrent à la prostitution ?

Le moment est venu de respecter enfin la dignité humaine de cette jeunesse qui doit prendre une part active à la définition et à la construction de notre destin commun. Le moment est venu de dégager le sens solaire et philosophique de ces mouvements de révolte récurrente de la jeunesse : l’échec, publiquement avoué, de politiques anti-vie qui ont sécrété une société injuste et à deux vitesses, une société si nauséeuse que les jeunes préfèrent la mort en défiant l’océan, la mort étant préférable à cette société sans espoir sortie de l’âme, du cœur et de l’intelligence de ceux-là mêmes qui s’étaient engagés à abréger leurs souffrances.

Ceux-là, ayant échoué, ont été déchus à jamais du droit de gouverner la société sénégalaise. Leur devoir n’est-il pas de demander pardon à la jeunesse sénégalaise ? Pardon d’avoir gauchi son destin, raté son éducation avec des principes anachroniques, périmés et inopérants, trahi ses espérances légitimes…

Le grand chantier du 5e Président consiste, justement, à assurer l’éducation spirituelle, morale, civique, artistique et la formation intellectuelle de la jeunesse, en sorte que notre pays ne compte plus que des Sénégalais vénérant la vie, aimant par-dessus tout la patrie, des Sénégalais probes, honnêtes, doux, solidaires, prévenants, travailleurs et ayant une haute conception du métier d’homme. Ce grand chantier de restauration de l’espoir n’est nullement au-dessus des forces du Président attendu.

S’insérant dans un programme de gouvernement clair, il a pour support un projet de société encore plus visible : rendre le pouvoir aux Sénégalais et aux Sénégalaises. Rendre le pouvoir aux Sénégalaises et aux Sénégalais, c’est les inviter à être eux-mêmes les agents, les garants et les instruments de leur propre destinée, de leur bonheur et de leur bien-être.

Désormais les Sénégalais, les jeunes notamment, seront les leaders du développement de leur pays, capables de se prendre en charge et enfin libres d’assumer leurs choix de société, de donner le sens voulu à leur vie, de maîtriser leur destinée en tant que citoyens à part entière d’une nation souveraine.

Amouradis

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *