Cusems – Après les menaces de Cheikh Oumar Anne : «Nous campons sur nos positions»

Cusems – Après les menaces de Cheikh Oumar Anne : «Nous campons sur nos positions»

Les menaces du ministère de l’Education nationale, formulées à l’endroit du Saemss et du Cusems qui ont décidé d’observer une journée morte ce mardi, n’ébranlent pas les syndicalistes. C’est du moins ce qu’a fait savoir le Secrétaire général du Cusems, Ndongo Sarr, qui a fustigé l’attitude de la tutelle.

Le ministère de l’Education nationale a menacé de revenir sur les engagements pris par l’Etat, parce qu’il vous reproche d’avoir décrété une journée morte, assimilée à une grève sans préavis. Comment appréciez-vous cette sortie ?

Il faut que les autorités sachent qu’elles ont signé avec des bailleurs des contreparties bien précises, ils n’ont qu’à assumer au grand jour les éléments de cette contrepartie-là. Et ne pas chercher de prétexte s’ils veulent revenir sur l’augmentation des salaires des enseignants. En tout état de cause, nous maintenons le cap et nous aviserons. Nous invitons tous nos camarades et l’ensemble des enseignants de quelque bord que ce soit à observer scrupuleusement ce mot d’ordre.

Dans le document, il est dit que vous avez violé la loi sur le droit de grève.
Nous sommes profondément désolés qu’à ce niveau de responsabilité, on puisse réagir de la sorte. Des organisations majeures comme le Saemss, le Cusems, ce ne sont pas à elles qu’il faut apprendre comment aller en grève. Il y a une méprise de la part de l’autorité qui parle d’un article dans lequel il est dit que quand vous devez aller en grève, il faut déposer un préavis et observer une période franche de 30 jours (…) Nous avions déposé un préavis de grève l’année dernière, le 12 décembre, et il était dit qu’il courrait jusqu’au mois de décembre 2023. Si lors de notre conférence de presse nous avons annoncé le dépôt d’un préavis de grève conjoint avec les camarades du Saemss, c’est pour qu’au-delà de décembre, si l’Etat persistait dans son immobilisme relativement aux questions que nous portons, que nous puissions nous donner les moyens de porter les préoccupations. Encore une fois, nous ne menons pas une grève sans qu’il y ait un préavis pour justifier que nous la menions.

En plus on nous reproche de faire un appel voilé à la grève. Je ne comprends pas en quoi notre appel est voilé. Nous avons tenu une conférence de presse au grand jour pour annoncer un plan d’actions. Il nous est également reproché de porter atteinte à la liberté du travail. Nous n’avons jamais empêché quand nous déclenchons des plans d’actions, à des enseignants qui voulaient aller travailler de le faire. Par contre, nous pouvons dire que ceux qui portent atteinte à la liberté du travail ce sont les autorités qui emprisonnent arbitrairement des collègues.

Il est écrit que nous mettons en péril la vie de l’entreprise, que nous voulons déstabiliser le système pour des motifs non professionnels. Ceux qui veulent déstabiliser et mettre en péril le système éducatif ce sont les autorités élues pour anticiper sur les problèmes, mais qui n’ont pas bien planifié au point qu’en ce début d’année, l’école souffre de déficit criard de personnels, d’infrastructures. Ce sont ces autorités qui prennent des engagements dans des protocoles d’accords qui sont censés mettre fin à des conflits qui ne les honorent pas, au point que des conflits naissent du fait du non-respect, ce sont ces autorités qui déstabilisent le système. D’autant plus que depuis un certain temps, c’est une gestion politicienne que nous notons. Nous le condamnons et nous nous en indignons.

Vous avez appelé à une journée morte pour, entre autres, soutenir des enseignants qui sont détenus. Ces derniers ont-ils été arrêtés dans le cadre de leur fonction ?
Nous les soutenons pour une raison très simple, leur détention nous vaut des crises dans le système. Parce qu’aujourd’hui, des classes ne sont pas tenues, il y a des perturbations dans le système. Nous sommes en même temps une organisation de la Société civile et ce sont nos statuts qui disent de manière claire à l’article 4, qu’il y a entre autres objectifs la défense de la liberté démocratique qui consacre la liberté syndicale. Et aujourd’hui, avec ce communiqué, vous voyez que le ministre s’en prend à la liberté syndicale et c’est contre ça que nous nous mobilisons. Qui nous connaît sait que nous ne faisons pas de la politique. Si les autorités prennent en charge les problèmes que nous posons, elles se rendraient compte que nous ne faisons pas de politique. Mais au lieu de le faire, elles se répandent en menaces qui ne nous émeuvent pas et qui ne nous empêcheront pas de porter les préoccupations des camarades et du système.

le quotidien

Amadeus

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