Au Liberia, le bilan économique du président George Weah a déçu ses partisans

Au Liberia, le bilan économique du président George Weah a déçu ses partisans

Au Liberia George Weah, l’ancienne star du ballon rond et actuellement président en exercice, va tenter aujourd’hui d’obtenir un deuxième mandat. Le second tour qui l’oppose à l’ancien vice-président Joseph Boakai promet d’être serré. Parmi les griefs qui lui sont adressés, un bilan économique jugé décevant.

Comme en 2022, la croissance du Liberia dépassera cette année la barre des 4 %. Une bonne performance après des années de stagnation, mais avec des déficits du commerce extérieur et des comptes publics, une inflation qui galope toujours au-dessus de 10 %, cette amélioration macro-économique passe totalement inaperçue au sein de la population. Ce petit pays d’Afrique de l’Ouest est l’un des plus pauvres au monde, avec un PIB par habitant de l’ordre de 800 dollars annuel. Ce pays panse toujours les plaies des deux guerres civiles qui l’ont dévasté à la fin du 20ᵉ siècle et qui lui ont fait perdre des décennies de développement. Son produit intérieur brut est toujours inférieur d’un tiers au niveau de 1989, l’année où les troubles ont commencé.

George Weah avait promis de gouverner en faveur des plus pauvres, et de faire de son pays une économie à revenu intermédiaire

Mais les évènements extérieurs ont contrarié ses ambitions. À peine remis de l’épidémie d’Ebola, le Liberia a été balayé par le Covid, puis est survenue la guerre en Ukraine, deux évènements qui ont déchainé l’inflation. Réduisant à néant les efforts entrepris pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages. En revanche, son programme d’infrastructures, avec la construction de routes et d’hôpitaux, a rendu la vie quotidienne plus facile. Tout comme la gratuité pour l’enseignement secondaire. Des efforts qu’il a fallu financer par l’emprunt. Car les revenus miniers tirés de l’exploitation des richesses minières, le fer et l’or, ne suffisent pas à remplir les caisses de l’État. Le poids de la dette du Liberia par rapport au PIB a doublé pendant le mandat de George Weah. C’est à la fois une nécessité pour financer le développement, grâce surtout aux prêts des bailleurs internationaux, mais c’est aussi un fardeau qui fragilise les finances publiques et donc les marges de manœuvre du gouvernement.

On lui reproche aussi son échec dans la lutte contre la corruption

La corruption demeure un mal endémique, elle a même légèrement progressé selon Transparency International. L’an dernier, le Liberia a été rétrogradé à la 142ᵉ place sur 180 pays examiné. Cette criminalité délétère pour le développement éclabousse l’entourage de l’ancienne gloire du football. L’an dernier son chef de cabinet, Nathaniel Mac Gill, a été suspendu de ses fonctions suite à des sanctions prononcées par l’administration américaine pour des soupçons de corruption.

Aujourd’hui, le département d’État s’intéresse de près à un accord passé juste avant le début de la campagne entre le gouvernement et le groupe Arcelor Mittal. Grâce à un transfert de permis minier en sa faveur, le sidérurgiste indien est en situation de quasi-monopole sur l’extraction du fer, selon Africa Intelligence, au détriment entre autres d’une compagnie américaine.

Amadeus

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