Transfèrement de Sonko au Cap Manuel : Controverse entre ses avocats et l’Administration pénitentiaire

Transfèrement de Sonko au Cap Manuel : Controverse entre ses avocats et l’Administration pénitentiaire

Ousmane Sonko avait, un temps, souhaité retourner à la prison de Sébikhotane durant son séjour au Pavillon spécial. Mais c’est à la prison du Cap Manuel que Ousmane Sonko a été finalement transféré depuis hier. C’est à travers Facebook que El Malick Ndiaye, Secrétaire général à la communication de l’ex-parti Pastef, a rendu publique cette information. L’un des avocats de Sonko, Me Clédor Ly, fustige le fait que les conseils du leader de l’ex-parti Pastef «ne soit pas informés» du transfert de leur client au Cap Manuel.  

Par Amadou MBODJI – Ousmane Sonko ne séjourne plus au Pavillon spécial de l’hôpital Principal depuis hier, parce qu’il a été transféré au Cap Manuel. Dans un communiqué, un des conseils de Ousmane Sonko, Me Clédor Ly, dénonce les conditions dans lesquelles le transfèrement de son client s’est déroulé. Selon lui, c’est intervenu «nuitamment», sans que ses avocats «en soient informés». «Malgré les promesses faites aux avocats de les prévenir pour leur éviter des déplacements et recherches du lieu de détention, l’Admi­nistration pénitentiaire et les autorités, qui parasitent la détention de mon client, ont manqué à leur parole et enlevé nuitamment Ous­mane Sonko de la salle de réanimation, sans avertir, ni informer les avocats, le médecin traitant ainsi que son médecin personnel», s’insurge l’avocat.
Il indique : «Personne n’aurait osé imaginer une dégringolade du Sénégal à ce point, une arrogance des autorités ainsi que le mépris, les pratiques et comportements belliqueux et outranciers de l’Administration à l’égard des acteurs de Justice, du corps médical, de la Société civile, de corps de l’Etat restés fidèles à la Constitution, aux lois et simplement à la morale et à l’éthique démocratique.»
«La Communauté internationale», souligne-t-il, «en dehors de l’Union interparlementaire, observe et se tait alors qu’elle dispose», à l’en croire,  «d’indices probants et de mécanismes lui permettant de freiner les dérives d’un groupuscule d’individus qui a installé une dictature aveugle et répressive, et qui s’est préparée à des attaques systématiques et généralisées envers la population civile, dans le cadre d’une politique dont le but est de faire obstacle à une alternance démocratique, comme cela a été exécuté dans un passé récent avec des morts et des centaines de blessés graves».
«Tout est mis en œuvre pour fausser la volonté populaire au soir du 25 février 2024 en privant Ousmane Sonko de ses droits électoraux et, de mon avis, il pourrait ne pas être exclu que l’arrogance affichée ait pour seul but d’excéder un Peuple pacifique pour l’amener à des manifestations démocratiques qui seraient réprimées pour prétexter le report de l’élection et l’installation d’une dictature sanglante», s’insurge la robe noire. «Le Sénégal se retranche sous le drap étriqué de sa souveraineté nationale», estime l’avocat, en «défiant et offensant la souveraineté internationale». «Et ce qui dérange», si l’on se fie aux propos de l’avocat de Sonko, «est que la souveraineté internationale ne s’affiche par le biais de ses organes en dehors de l’Union interparlementaire, a fortiori s’assumer et s’imposer, alors qu’elle se dit garante des valeurs dont la violation est vecteur de troubles menaçant la paix et la sécurité dans les sous-régions, voire dans le monde». «Quelle que soit la prison dans laquelle est enfermé mon client», souligne l’avocat, avant de dire que «je répète que l’exigence populaire de­meure et restera sa mise en liberté dans les délais les plus brefs». «Puisque sa détention», poursuit-il, «est le résultat d’intrigues judiciaires et policières inadmissibles pour le corps social et une Communauté internationale» qui, selon lui, est «restée fidèle aux idéaux proclamés dans la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et celle des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, qui consacre le droit à la résistance à l’oppression».

«Sonko reste un candidat favori arbitrairement détenu et privé de ses droits»
Où qu’il se trouve, selon M. Ndiaye, Ousmane Sonko reste focus sur la prochaine élection présidentielle en annonçant sa candidature, malgré le refus de lui délivrer ses fiches de parrainage arguant qu’il «n’est plus électeur parce qu’exclu des listes électorales». «Qu’ils sa­chent que Cité Keur Gorgui, Sébikotane, hôpital Principal, Cap Manuel, quel que soit son lieu de détention, le résultat est le même : le président Ous­mane Sonko reste un candidat favori à l’élection présidentielle arbitrairement détenu et privé de ses droits par ses adversaires politiques», déclare  le Secrétaire général à la communication de l’ex-parti Pastef.
ambodji@lequotidien.sn

Amadeus

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