Création après Yaw et F24 : L’opposition à la recherche d’une locomotive

Création après Yaw et F24 : L’opposition à la recherche d’une locomotive

Après Yewwi askan wi et F24, c’est au tour du Front pour l’inclusivité et la transparence de l’élection présidentielle du 25 février 2024 (Fite). 35 candidats déclarés y sont déjà membres. Taxawu Senegaal et Wallu sont pour l’heure absents. Et le parti Pastef exclu d’office. Que peut alors être la plus-value que Fite va apporter ? Qui va en profiter ?

C’est devenu presque une tradition. Au Sénégal, à chaque période de la vie politique, l’opposition adopte un slogan ou une dynamique unitaire. La dernière en date est le Front pour l’inclusivité et la trans­parence de l’élection présidentielle du 25 février 2024 (Fite). Acronyme qui, au passage, signifie courage en wolof. Le Fite présente un impair. En effet, Taxawu Senegaal et Wallu n’en sont pas encore membres.

Ils sont, pour le moment, 35 candidats déclarés à la Pré­sidentielle à avoir signé la charte du Fite. Comme son nom l’indique, le Fite veut une élection inclusive. Un terme générique et contradictoire au regard de la loi sur le par­rainage. Et qui pousse à s’inter­roger sur sa plus-value par rapport à Yewwi askan wi (Yaw).

Bien que le contexte soit différent, cette coalition, qui a failli imposer la cohabitation, se vante d’avoir obtenu la non-participation de Macky Sall à la Présidentielle de 2024. Elle a fini par se disloquer du fait d’un choc des ambitions. Taxawu en a été exclu pour avoir répondu au dialogue convoqué par le Président Macky Sall. Et Sonko, la figure dominante de cette coalition, a vu son parti dissous et lui-même est en prison depuis plusieurs mois. Par conséquent, comment Fite va-t-il obtenir gain de cause là où Yewwi askan wi a échoué ? C’est une question dont Taxawu Sene­gaal et Wallu Senegaal ne vont certainement pas attendre la réponse. En effet, à moins de 4 mois de la Présidentielle, les candidats qui convoitent la place de Macky Sall vont se battre pour maximiser leurs chances. C’est bien de cela qu’il s’agit. En effet, mathé­matiquement, plus de can­didats équivaut à plus de choix pour les électeurs et moins de chances pour les prétendants. Jusqu’ici, rien ne permet de se douter de la bonne foi des membres du Fite.

Après la victoire de Yewwi askan wi aux dernières Légis­latives, le F24 fait son appa­rition. Bien qu’étant présenté comme une orga­nisation de la Société civile, le F24 ne s’est pas gêné pour mener un combat politique, qui a abouti à l’arrestation de son coor­donnateur adjoint. Son objectif déclaré a été la libération de Ousmane Sonko. Ce dernier vient d’être trans­féré de l’hôpital Principal de Dakar à la prison du Cap Ma­nuel.

Le F24 avait plus de chance de réussite car il avait en son sein presque tous les membres de l’opposition, ce qui n’est pas encore le cas de Fite. Dès lors, l’on se peut demander en quoi cette coalition se distingue de Yaw. Ainsi, les membres les plus influents du Fite n’ont jamais gagné d’élection. Ne sont-ils pas en train de préparer une réponse au tamis qu’est le parrainage ? «C’est parce que je suis membre du Fite qu’on m’a recalé au parrainage» risque d’être un refrain viral au mois de décembre prochain. Car il y a plus de chances de voir des candidats non membres de cette coalition aller à la course aux suffrages.
mgaye@lequotidien.sn

Amadeus

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