Culture: le 100eme anniversaire de Sembene Ousmane célébré dans l’oubli au Sénégal
Un homme de culture de la trempe de Ousmane Sembene doit être célébré quand l’occasion se présente. Mais le constat est qu’au Sénégal l’anniversaire de ce grand homme est magnifié dans l’oubliette. Et c’est Alioune Tine s’interroge: « comment le 100eme anniversaire de Sembene Ousmane a pu passer inaperçu au Senegal? »
Pour ce défenseur des droits de l’homme, « c’est un peu un effondrement de la politique culturelle au Senegal. » Il regrette: « ça date pas seulement de la période de Macky Sall, le délitement de la culture dans ce pays, le poète Amadou Lamine Sall ne me démentira sur le sujet. On ne cherche pas à lancer non plus pas la pierre à Alioune Sow, un des rares ministres de la culture de ses dernières années qui tente de faire bouger les choses dans ce domaine. »
Ainsi, Alioune Tine exhorte le ministre de la culture avec l’Université et le maire de Dakar « de prendre conjointement une initiative commune pour célébrer le 100 eme anniversaire de Sembene Ousmane, de solliciter le soutien de spécialistes de Sembene comme Samba Gadjigo. Sembene c’est un peu notre Victor Hugo et notre Godard. Donner le nom de Sembene à la Place de la Nation. Nous devons célébrer Ousmane Sembene au Sénégal pour sa contribution exceptionnelle a la promotion de l’art cinématographique sur le Continent. Nos hommes de culture et nos artistes sont d’ailleurs peu honores. Pas de rue Yande Codu Sene , Laba Sosseh, Mariama Ba , Ndiaga Mbaye et j’en passe. »
Le constat que fait le président d’Afrika Jom Center est qu’aucun candidat ne parle de culture dans son programme de la présidence. Et, s’interroge-t-il « faut-il s’étonner que la politique se soucie de moins en moins d’éthique, de valeurs, de principes, qu’il y’ait moins de tolérance, plus de haine de violence et de conflit. Il faut retourner à la culture, à l’humanisme et aux valeurs de la reconnaissance et de la solidarité humaine. Ces valeurs qui prolifèrent dans les fictions cinématographiques et romanesques. Une conception archaïque chez nous fait croire que la culture n’est pas rentable. Il faut demander aux Américains ce que Hollywood représente dans leur économie nationale, demander a la France ce que rapporte la culture a l’économie et surtout en terme de prestige. »
Celui qui se veut aussi culturel est d’avis que « la culture sous Senghor a beaucoup apporter au Senegal, il est temps de réhabiliter la culture trop abîmée depuis quelques années Renforcer et soutenir les jeunes créateurs, innover et mettre en place une vraie économie politique de la culture. »