Procès Mame Mbaye Niang vs Ousmane Sonko : Les patriotes déterminés à résister pour éviter le «syndrome Mamadou Dia»
L’histoire politique du Sénégal est jalonnée de complots politico-judiciaires qui ont conduit les présidents de la République à anéantir ou à vouloir anéantir leurs adversaires politiques dans l’unique but de se maintenir, sans crainte, au pouvoir. Si Léopold Sédar Senghor s’est débarrassé de Mamadou Dia pour installer un règne sans partage de fin 1962 jusqu’à 1970, année de l’instauration du poste de Premier ministre, avec des pouvoirs moindres que ceux du Président du Conseil gouvernemental. Cheikh Anta Diop aura vécu les coups félons du régime senghorien. Abdou Diouf, deuxième Président du Sénégal, a eu la redoutable tâche de combattre l’opposant Abdoulaye Wade mais, jamais, il n’a utilisé l’arme judiciaire pour l’écarter politiquement du chemin présidentiel. Wade, au pouvoir, a utilisé la justice pour combattre certains adversaires politiques surtout ceux étant préalablement ses partisans. Mais jamais, il ne lui est venu à l’esprit de les éliminer judiciairement. Seul son successeur Macky Sall a usé et abusé sans aménités du pouvoir judiciaire pour se défaire de ses adversaires politiques. Après Karim Wade et Khalifa Sall privés arbitrairement de leurs droits civils et politiques, c’est au tour d’Ousmane Sonko de subir les tracasseries judiciaires. Sitôt que l’affaire Adji Sarr a fait pschitt, voilà son succédané, celle de Mame Mbaye Niang, utilisé par le pouvoir pour anéantir le leader du Pastef. Mais en ce jour 17 avril 2023, les Sénégalais sont farouchement déterminés à se battre pour que l’histoire, telle qu’elle est arrivée ce 13 mai 196 3 avec l’alors Président du Conseil gouvernemental, Mamadou Dia, jour de sa condamnation, ne se répète pas.
Par SERIGNE SALIOU GUÈYE.
La fin justifie les moyens en politique. Cette phrase attribuée à tort ou à raison à Machiavel est devenu l’axiome le plus partagé par les générations d’hommes politiciens sénégalais. Pour conquérir ou conserver le pouvoir, l’homme politique ne doit pas trop s’embarrasser des fioritures éthiques pour mener son action politique. « Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu’un pour avoir usé d’un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république. Ce qui est à désirer, c’est que si le fait l’accuse, le résultat l’excuse ; si le résultat est bon, il est acquitté. Ce n’est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu’il faut condamner » dixit Machiavel dans son fameux ouvrage Le Prince. Ce postulat a fait recette depuis le Président Léopold Sédar Senghor jusqu’à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Le binôme Léopold Sédar Senghor/Mamadou Dia a, depuis la création la SFIO jusqu’à la création du Bloc démocratique sénégalais (BDS) le 27 octobre 1948, mené avec d’autres comme Ibrahima Seydou Ndaw, Valdiodio Ndiaye, Lamine Guèye, le Sénégal à l’indépendance. Au sein du parti au pouvoir, l’Union progressiste sénégalais (UPS) certains socialistes ne voyaient pas d’un bon œil Senghor, président de la République et Mamadou Dia chef du Conseil gouvernemental cohabiter. Senghor élimine Mamadou Dia. Alors que le Président du Conseil, Mamadou Dia, incarne le sommet de l’État en conduisant la politique économique et intérieure, Léopold Senghor s’occupait de la politique extérieure. Mamadou Dia, épris du développement du Sénégal, était devenu la cible de ses propres frères socialistes qui pensaient d’abord à fructifier leurs propres affaires avant les intérêts de la Nation. Ses camarades députés s’étaient auto-attribués des augmentations de salaire en son absence du Sénégal alors qu’ils les avaient prévenus de l’inopportunité d’une telle initiative…