Financement de Sonko par des «lobbies» : DÉBAT DES FONDS
Birahim Seck du Forum civil demande au patron du Groupe Avenir communication «de tirer profit de ses relations avec le pouvoir afin d’avoir le fin mot» de l’affaire des financements occultes qu’aurait reçus le «Patriote» en chef, alors que Alioune Tine et Babacar Ba axent leur réaction vers la mise en place d’une loi réglementant le financement des partis politiques. Ainsi, pourraient se résumer les réponses de ces acteurs de la Société civile à l’interpellation faite par Madiambal Diagne dans sa chronique du lundi.
Qui de Madiambal Diagne ou de Birahim Seck apportera la lumière sur les supposés financements occultes qu’aurait reçus Ousmane Sonko «des lobbies intéressés par une remise en cause de contrats sur l’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal ?». Le deuxième nommé préfère renvoyer la balle, dans cette affaire soulevée par le député de Benno bokk yaakaar, Matar Diop, à M. Diagne.
Si le premier nommé, à travers sa chronique du lundi, a appelé la Société civile «à situer les responsabilités et à mettre la lumière sur cette situation», la réponse du coordonnateur du Forum civil ne s’est pas fait attendre. Birahim Seck a ainsi demandé au patron du Groupe Avenir communication «de tirer profit de ses relations avec le pouvoir afin d’avoir le fin mot de cette affaire». Une manière de dire qu’il donne sa langue au chat et que peut-être Madiambal Diagne pourrait en savoir plus au regard de «ses accointances» avec le régime en place. «Monsieur Madiambal Diagne, vous êtes un homme des médias en plus d’être l’ami du président de la République, Macky_Sall. Vous devez être en mesure de nous édifier de l’exactitude ou non des faits rapportés par le député Matar Diop», a dit M. Seck.
De l’avis de Alioune Tine, «ce serait bien d’ouvrir une enquête exhaustive et impartiale sur tous les candidats concernant la transparence et les sources de financements des candidats à la Présidentielle».
Toutefois, le président d’Afrikajom Center pense qu’«aucun partisan de Sonko ne doit avoir de souci pour une enquête exhaustive qui vise tous les candidats à la Présidentielle». Car, d’après lui, Ousmane Sonko «est M. Propre, reconnu aux impôts comme un incorruptible». Mais, n’empêche, il propose l’application de la loi sur le financement de la campagne électorale.
«Nous proposons une loi sur le financement des campagnes électorales depuis 98/2000, les moments forts de la démocratie sénégalaise. Idem pour l’usage des moyens de l’Etat pour faire campagne», a dit Alioune Tine. Il ajoute : «Nous n’avons rien à voir avec ceux qui font de la politique politicienne sur la question alors qu’en tant que député c’était plus pertinent de faire une proposition de loi sur le financement des campagnes électorales.»
Abondant dans le même sens, le président du Forum du justiciable trouve que «la pertinence du financement des partis politiques sur le budget de l’Etat réside dans l’assainissement des finances, l’instauration de mécanismes afin de lutter contre les iniquités et les financements occultes dans le champ politique souvent effectués par des sociétés internationales voire même des personnes physiques au sein d’un lobby».
Pour rappel, c’est le député Matar Diop qui a déclaré à l’Assemblée nationale que Ousmane Sonko aurait reçu des fonds de lobbies intéressés par une remise en cause de contrats sur l’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal. Et qu’une lettre du leader de l’ex-parti Pastef aurait été adressée au Président Macky Sall pour lui demander de protéger sa famille menacée par ces bailleurs véreux.
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