Collectivités territoriales – Coopération entre le Sénégal et la France : 11 projets financés à travers un dispositif conjoint

Collectivités territoriales – Coopération entre le Sénégal et la France : 11 projets financés à travers un dispositif conjoint

Dans le cadre du dispositif conjoint de la coopération décentralisée, le Sénégal et la France veulent vulgariser cet instrument au niveau des collectivités territoriales. Car il n’est pas connu au niveau des mairies.

Entre les collectivités territoriales sénégalaises et françaises, les partenariats sont solides. Avec le dispositif conjoint, il y a la promotion d’investissements d’utilité publique endossés par les Etats du Sénégal et de la France pour développer les collectivités territoriales. Une rencontre, organisée hier par le Comité de pilotage, a débouché sur la validation de certains projets qui ont été présentés dans les locaux du ministère des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires. «Nous venons de terminer une réunion (hier) extrêmement importante de notre comité de pilotage qui concerne le dispositif conjoint qui lie nos deux pays, en l’occurrence le Sénégal et la France. Aujourd’hui (hier), il fallait tout simplement travailler sur le projet. La dernière fois, nous avions fait un appel à projet et le comité technique a eu à travailler sur ce projet, et le comité de pilotage vient d’étudier à peu près 13 projets. Sur les 13 projets, 11 ont été validés et vont être exécutés à l’intérieur du Sénégal à travers nos collectivités territoriales», expose Mamadou Talla, ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires, qui co-présidait hier la rencontre du comité de pilotage sur le dispositif conjoint avec l’ambassadeur de la France au Sénégal et en Gambie, Philippe Lalliot. Mamadou Talla souligne l’importance de cet instrument de coopération : «Il faut préciser que dans ce dispositif, dans sa forme et dans son organisation, c’est chaque collectivité territoriale au Sénégal et une autre collectivité en France qui acceptent de travailler ensemble sur l’identité des projets. C’est en ce sens que c’est innovant, parce que le Sénégal met exactement le même montant que la France. C’est dire que c’est l’Etat du Sénégal qui met, l’Etat français qui paie. Le Sénégal met 35% et la France 35%. Les collectivités françaises 20% et les collectivités sénégalaises 10%.» Pour le ministre, c’est un partenariat égalitaire. Il explique : «Vous voyez, ce dispositif est innovant dans sa forme et nous avons fait le tour des régions dans ce projet, nous avons validé beaucoup de projets qui sont au Nord, au Sud, à l’Est et partout dans le Sénégal. Nous saluons en tout cas tout ce qui a été fait par le dispositif.» Mamadou Talla estime ce projet à un peu plus d’un million d’euros. «C’est à peu près la somme d’un million d’euros, pratiquement 650 millions F Cfa, qui a été mobilisée par ces deux Etats, compte non tenu des investissements faits par les collectivités, que ce soit au niveau du Sénégal ou de la France», tient-il à préciser.

Instrument de coopération méconnu
Existant depuis longtemps, le dispositif conjoint est pourtant méconnu de certains maires. Le ministre des Collectivités territoriales promet une vulgarisation du document conjoint pour pousser les collectivités à adhérer à cet instrument. «Le brillant président de l’Uael (Oury Baïlo Diallo) disait qu’il est maire depuis des années, mais qu’il ne connaissait pas ce dispositif. Quand il y a eu appel à projet, il n’avait pas postulé. Je pense qu’on va aller vers cette direction, il y a un volet communication extrêmement important. Je sais qu’il y a beaucoup de collectivités qui sont dans ce dispositif qui, quand même, rappelons-nous, depuis 2015, les projets se menaient. Ce sont plus de 2 milliards qui ont été injectés. Donc il n’est pas nouveau ce projet. Le projet, vu sa forme, tel qu’il est défini et organisé, des collectivités ne le connaissaient pas jusque-là. Nous allons monter en puissance, nous allons vers d’autres zones. Nous avons remarqué que l’Est, le Sud et l’Ouest du Sénégal, en tout cas, ont été plus ou moins intéressés, mais que tout le Centre, jusque dans la zone de Ranérou, dans la zone agro-sylvo-pastorale, nous n’avons pas vu des collectivités être intéressées. C’est un travail qu’il faut faire, et nous sommes disposés à le faire, nous et le président de commission», surligne M. Talla.

Innovation
La joie de Youssouf Ben­jelloun, président du Conseil départemental de Kaolack et président de l’Association des départements du Sénégal, est évidemment justifiée. «C’est avec beaucoup de joie que j’ai assisté à cette réunion qui a permis aujourd’hui à beaucoup de collectivités de voir leurs projets financés. En tout cas, c’est une façon de renforcer l’autonomie financière des collectivités territoriales et un peu pour la même occasion la libre administration. C’est une initiative excellente, nous demandons à ce gouvernement de faire davantage pour ces collectivités territoriales pour promouvoir aussi la territorialisation des politiques publi­ques», affirme Ahmed Youssouf Benjelloun. Jean-Paul Guillaumé, délégué français pour l’Action extérieure des collectivités, souligne : «Les nombreux projets que nous avons décidé de soutenir étaient en croissance, mais il y a eu un tassement pendant la période de la pandémie du Covid-19 et c’est derrière nous, les affaires repartent. C’est quelque chose de très encourageant parce que la coopération décentralisée, ce sont les populations, ce sont les élus, ce sont les collectivités territoriales qui sont à l’origine. Ce n’est pas décidé par les gouvernements, le gouvernement du Sénégal, le gouvernement français. On sent une vitalité, on sent une forte volonté de travailler ensemble du côté des collectivités territoriales sénégalaises et du côté des collectivités françaises», soutient Jean-Paul Guillaume. Il soutient que «même en France, il y a des collectivités qui ne connaissent pas ce dispositif». Il demande aux différentes parties de faire «un effort de communication». A ses yeux, les projets déclinés lors de la rencontre d’hier renferment «une dimension exemplaire et auront vocation à être reproduits».

Le dispositif, qui accompagne les collectivités territoriales dans la mise en œuvre de leurs projets, tourne autour de l’appui à la professionnalisation de la filière apicole dans le cadre du partenariat entre la région Grand-Est (France) et l’Entente interdépartementale de Ziguinchor ou la coopération Limoge-Palmarin pour la gestion des déchets, entre autres projets. Un atelier de capitalisation sera consacré au «marketing territorial». Ce seront les 25 et 26 avril prochains à Diamniadio avec le département de Rufisque et la région Île de France.
ambodji@lequotidien.sn

Amadeus

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