Présidentielle : Ruée de candidats vers les agences de « COM » françaises

Alors que le dépôt de leurs dossiers s’est ouvert le 11 décembre, plusieurs candidats à la présidentielle de février 2024 se sont attachés les services d’agences de relations publiques parisiennes.

La conquête d’un fauteuil présidentiel entraîne toujours une autre bataille, celle de l’image. À moins de trois mois de la présidentielle de 2024, plusieurs candidats ont dont choisi de se faire conseiller dans leur stratégie de communication internationale. Le Premier ministre, Amadou Ba, candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY) et favori de l’élection qui doit se tenir le 25 février, a ainsi finalement choisi de se faire épauler par Concerto, dirigé par François Hurstel, pour une mission précise. En effet, profitant du séjour du chef du gouvernement sénégalais à Paris, en début de mois, l’agence de relations publiques, également active au Bénin, a organisé le 8 décembre un dîner informel avec les patrons d’une dizaine de médias français.

Médiatique international sur les rangs
Concerto a ainsi doublé plusieurs cabinets de communication qui avaient également approché l’ancien ministre des Finances dans le cadre de la campagne. Les agences PB communication de la française Patricia Balme, ainsi que 35°Nord dirigé par Romain Grandjean et Philippe Perdrix, avaient fait différentes propositions à Amadou Ba, longtemps frileux sur sa communication internationale. L’agence Etnium créée par Constant Nemale, PDG de la chaîne panafricaine Africa24, s’était également positionnée, visiblement sans succès.

Dissident de la coalition présidentielle, l’ancien chef de gouvernement de Macky Sall, Mahammed Boun Abdallah Dionne qui s’est lancé également dans la course à la présidentielle, devrait collaborer avec Médiatique international, une agence co-gérée par Marc Bousquet et Raphaël Dembélé, dont il est proche. Cette structure qui conseille le gouvernement tchadien, a travaillé par le passé pour l’ancien chef de l’État Abdoulaye Wade. Les deux communicants ont par ailleurs accompagné l’ancien président de l’Assemblée nationale et maire de Dakar Pape Diop en amont des législatives de juillet 2022, lors de laquelle l’opposition, emmenée par Ousmane Sonko, a fait une percée historique.

Ancienne journaliste du Figaro
Certains candidats, certes de moindre envergure, ont quant à eux décidé de s’appuyer sur leurs cercles d’amis. Babacar Diop, le maire de Thiès, s’est ainsi fait aider lors de son passage à Paris en mai par l’ancienne journaliste du Figaro, Diane Lévy. Alors co-dirigeante de l’agence de communication et d’affaires publiques Virtus influence (un poste qu’elle a quitté depuis), cette dernière a permis au président des Forces démocratiques du Sénégal (FDS-les Guelwaars) de faire le tour de plusieurs médias français, dont TV5 Monde. Elle lui a également facilité des rencontres avec diverses personnalités politiques françaises de gauche, dont Pierre Laurent, membre du Parti communiste, qui était encore vice-président du Sénat.

Aujourd’hui en freelance après avoir tenté de monter sa propre société Kuna Consulting avec l’avocat d’affaires Pierre Masquart, Diane Lévy s’active pour le compte du président de la RDC, Félix Tshisekedi. Elle a coordonné la rédaction du livre bilan du premier mandat du chef de l’État congolais, candidat à sa propre succession, intitulé « Pour un Congo retrouvé ». Par ailleurs, elle fait la promotion d’un sondage publié en septembre dans lequel Tshisekedi arrive largement en tête de la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 43 % des intentions de vote.

Au Sénégal, Diane Lévy a également été approchée par Mary Teuw Niane qui a rompu avec le chef de l’État sénégalais fin juillet. Mais, contactée par JA, elle dit ne pas avoir donné suite aux demandes de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de Macky Sall, en séjour à Paris en juillet. Afin de gérer ses relations avec la presse en France, le candidat s’appuie sur Gilbert Gomis, chef d’entreprise franco-sénégalais et coordonnateur au niveau de la diaspora européenne de sa formation politique, le Mouvement pour la transformation nationale (MTN).

Avec jeune afrique