Sytjus – Fonction publique : Un débat de hiérarchie

Sytjus – Fonction publique : Un débat de hiérarchie

Après plusieurs mois d’accalmie, le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) a décidé de reprendre la grève. Après avoir déposé un préavis le 19 octobre 2023, il observe, depuis plusieurs semaines, un mouvement d’humeur pour «mettre le ministre de la Fonction publique devant ses responsabilités, suite à son refus d’harmoniser sa position avec celle de la Garde des sceaux, ministre de la Justice, qui a posé des actes pour corriger un sabotage de la réforme qui consacre le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets». Il a décrété à partir d’aujourd’hui une nouvelle grève de 72 h.

Entre le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) et le ministère de la Fonction publique et de la transformation du service public, c’est le dialogue de sourds. La rencontre, qui s’est tenue la semaine dernière, n’a pas rapproché les positions. Elle a même radicalisé le Sytjust qui a décrété 72 heures de grève courant mercredi, jeudi et vendredi. «Les 24 heures de plus, par rapport aux grèves de 48 heures observées les cinq dernières semaines, est la réponse à l’absence de réaction de M. Gallo Ba, ministre de la Fonction publique, face aux exigences que le Sytjust lui a expressément adressées dans son préavis de grève du 19 octobre 2023», note la structure.
Le Sytjust dénonce «la langue de bois dont M. Gallo Ba et l’un de ses collaborateurs ont fait montre, la semaine dernière, à travers un communiqué et une sortie à travers une chaîne de télé de la place». Le réquisitoire est salé : «Ils ont voulu de cette façon substituer la problématique de la dénaturation d’une délibération du gouvernement à un juridisme qui ne convainc guère. Par des élucubrations juridiques, le ministre de la Fonction publique et son collaborateur ont essayé d’éluder les faits de falsification et de substitution perpétrés par des juristes de la Fonction publique contre des projets de décrets adoptés par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2018 et qui empêchent depuis cinq ans les greffiers d’accéder à la hiérarchie réelle de leur corps et le personnel d’accéder au corps des assistants des greffes et parquets.» Pour le Sytjust, M. Gallo Ba et son collaborateur ont désinformé l’opinion publique lorsqu’ils ont affirmé en ces termes que «la migration de la hiérarchie B2 à la hiérarchie A2 n’entraîne pas un basculement automatique dans le nouveau corps, mais nécessite une mise à niveau professionnelle prévue par la loi n° 61-33 du 15 juin 1961 portant Statut général des fonctionnaires». Il ajoute : «Cette affirmation gratuite n’est soutenue par aucune disposition de la loi visée. Celle-ci ne contient nulle part les termes juridiquement impropres tels que migration, basculement automatique et mise à niveau professionnelle auxquels ils ont eu recours. Les travailleurs de la Justice sont résolus à intensifier davantage la lutte pour empêcher la déstructuration, voire la destruction du corps des greffiers et celle du plan de carrière de tous les fonctionnaires de la Justice. Le président de la République devrait alors reprendre les choses en main pour empêcher le profond dysfonctionnement du service public de la Justice, mais aussi pour faire respecter ses engagements.» Il faut savoir que la réforme consacre le passage des greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement du personnel du ministère de la Justice dans le corps des assistants des greffes et parquets. Ce projet de loi a été examiné et adopté par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 25 juillet 2018. Pour le Sytjust, ce sont 5 ans d’attente. Et cette situation aurait «causé un extrême désordre statutaire avec la coexistence de greffiers de la hiérarchie B2 et de greffiers de la hiérarchie A2 dans les cours et tribunaux, les seconds récemment recrutés étant plus gradés que les premiers qui sont plus anciens».
justin@lequotidien.sn

Amadeus

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