Présidentielle – Organisation du scrutin sans couac : Les assurances de Macky
Le chef de l’Etat annonce que l’élection présidentielle du 25 février 2024 se tiendra dans «les meilleures conditions d’organisation». Il a ainsi invité les futurs candidats à aller «aux urnes dans le calme, la sérénité et le fair-play».
Par Mamadou T. DIATTA – Le chef de l’Etat est déterminé à organiser dans les «meilleures conditions», le scrutin présidentiel. Le Président Macky Sall a affiché cette position, ce dimanche 31 décembre 2023, à l’occasion de son traditionnel message de fin d’année. A moins de deux mois de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Macky Sall n’a, donc, pas fait mystère de sa volonté de laisser une belle image à la postérité en quittant la tête de l’Etat. «(…) Je ferai en sorte que l’élection présidentielle du 25 février 2024 se déroule, comme les précédentes, de façon paisible et dans les meilleures conditions d’organisation», a indiqué le Président Sall.
Ce dernier n’a pas manqué de lancer cet appel à tous les futurs prétendants du fauteuil présidentiel : «J’invite tous les candidats à œuvrer dans le même esprit. Tous, ensemble, allons aux urnes dans le calme, la sérénité et le fair-play. Et le 2 avril 2024, s’il plait à Dieu, je transmettrai le pouvoir à mon successeur.»
Cette posture adoptée par le président de la République, Macky Sall l’explique par sa «rencontre» avec ses compatriotes-électeurs, qui l’ont porté à la Magistrature suprême par leurs suffrages, et auprès de qui il a «appris à mieux connaître et mieux aimer notre pays, d’un amour inconditionnel et inépuisable».
Violences : «L’Etat a tenu bon, la Justice suit son cours»
Sur une autre séquence de son adresse à la Nation, le chef de l’Etat n’a pas manqué de revenir sur les violences qui ont secoué, cette année, le pays. Il dira en substance : «Cette année, notre pays a connu de graves violences, ayant causé des morts et des blessés, la destruction de biens publics et privés dont des lieux de culte, des consulats et ambassades, des établissements scolaires et universitaires ; en plus d’une cyber attaque contre des sites stratégiques de l’Etat et de services vitaux, tels que l’eau et l’électricité, et un attentat mortel au cocktail Molotov contre un bus.»
Malgré cette situation, le président de la République indique que «l’Etat a tenu bon, la Justice suit son cours et nous gardons le cap dans l’œuvre de construction nationale et de développement économique et social». Plusieurs centaines de personnes ont été interpellées au cours des violences de cette année, avant d’être placées en détention provisoire pour divers délits et chefs d’inculpation. Certaines d’entre elles ont été élargies après avoir été jugées, alors que d’autres sont sous bracelet électronique ou sous contrôle judiciaire. A leur tête, le leader de l’ex-parti Pastef, actuellement incarcéré à la prison du Cap Manuel pour huit chefs d’inculpation allant de «l’appel à l’insurrection» au «vol de téléphone portable» d’une femme gendarme.
«C’est l’occasion pour moi de saluer la contribution précieuse que mes illustres prédécesseurs, les présidents Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, y ont apportée», souligne le Président Sall, faisant référence à la consolidation de l’Etat.
Remerciant ses compatriotes pour leur confiance en sa personne depuis 2012, le Président Macky Sall déclare à leur attention : «Quand je sollicitais vos suffrages en février 2012, je n’avais plus aucun mandat électif. Par deux fois et à une majorité confortable, vous m’avez investi de votre confiance. C’est un honneur suprême en démocratie. Cet honneur, je l’ai toujours considéré non comme une source de privilèges, mais comme une éminente responsabilité et un devoir sacré d’être à votre service, de travailler jour et nuit pour mériter votre confiance.»
«Toute œuvre humaine est imparfaite. Mais quels que soient les critères d’évaluation, le Sénégal de 2023 est sans commune mesure avec le Sénégal de 2012. Je suis fier d’avoir réalisé avec vous cette séquence de notre histoire ; un legs qui témoignera pour nous demain», dira encore le premier des Sénégalais.
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