La Birmanie a extradé plus de 40 000 suspects d’escroqueries vers la Chine en 2023

La Birmanie a extradé plus de 40 000 suspects d’escroqueries vers la Chine en 2023

Ces personnes sont suspectées d’avoir participé à des fraudes en ligne ou par téléphone, a indiqué vendredi 5 janvier un média officiel chinois. Beaucoup opéraient de force dans d’énormes centres d’escroquerie à la frontière entre les deux pays, contre lesquels Pékin a décidé de lutter.

En septembre dernier, la télévision chinoise avait médiatisé ce géant coup de filet, avec des dizaines de personnes sont filmées mains sur la tête devant leur ordinateur : environ 1 200 escrocs présumés sont arrêtés dans le nord de la Birmanie.

Située à la frontière avec la Chine, cette zone considérée de non-droit abrite de vastes centres d’arnaques en ligne. Des trafics en tous genres y prolifèrent également, allant de la drogue aux casinos. Attirés par de fausses offres d’emploi, des Chinois y sont emprisonnés, puis contraints de participer à des escroqueries sur Internet ou par téléphone. Le marché générerait chaque année plusieurs milliards d’euros.

Pour la Chine, démanteler ses réseaux d’escrocs est devenu une priorité : Pékin a mis la pression à la fois sur la junte au pouvoir et sur les groupes armés actifs dans le nord du pays. La Chine, l’un des principaux fournisseurs d’armes de la junte birmane, mais qui entretient également des liens avec les groupes rebelles locaux, a demandé à plusieurs reprises aux autorités en Birmanie de mettre fin à ce marché, selon des experts.

« Depuis août, le nombre d’affaires d’escroqueries par téléphone ou internet a progressivement diminué », a indiqué vendredi la télévision publique chinoise CCTV. « Grâce à la forte coopération de toutes les parties en Birmanie, un total de 41 000 personnes suspectées d’être impliquées (dans ces arnaques) ont été remises à la Chine en 2023 », a souligné la chaîne.

Ces extraditions de la Birmanie vers la Chine ne sont qu’une petite avancée : en août, l’ONU estimait qu’au moins 120 000 personnes seraient ainsi retenues de force dans ces centres d’arnaques en Birmanie. En novembre, la junte birmane avait déclaré avoir arrêté deux dirigeants présumés de centres d’escroquerie en ligne opérant à partir de Laukkai, dans le nord de l’État Shan (nord de la Birmanie), tout proche de la frontière chinoise.

(Avec AFP

Amadeus

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