UPF – Journalisme en temps de conflit : L’arme de l’information

UPF – Journalisme en temps de conflit : L’arme de l’information

Après la cérémonie officielle des 50èmes Assises de l’Upf qui s’est tenue à Diamniadio, les travaux se sont poursuivis autour de plusieurs problématiques comme le «Rôle et la place des médias en temps de guerre».

«En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges.» C’est par cette phrase de Winston Churchill que le modérateur Loïc Hervouet a ouvert l’atelier autour de la question : «Quel rôle et quelle place des médias en temps de guerre ?» Pour ainsi souligner la sensibilité de l’information et la responsabilité du journaliste en période de conflits. Durant plus trois heures dans l’après-midi, les intervenants ont tenté d’éclairer le panel de participants dans la salle. Pour Anne Laure Bonnel, journaliste indépendante, par ailleurs panéliste du jour, une prise de recul et un attachement aux faits sont nécessaires pour cerner les origines des conflits. «Une guerre ne se déclenche pas de manière hasardeuse, donc il faut instaurer un débat contradictoire afin de permettre aux décideurs et à l’opinion de penser autrement», dit-elle. Forte d’une bonne expérience de la couverture en temps de guerre, le ou la journaliste court deux risques en ces moments. «Le premier consiste en la partialité des informations diffusées, alors que le second concerne le risque d’omission, il y a des guerres dont on ne parle pas», dit-elle.

Poursuivant son intervention, la journaliste affirme que les médias ont un rôle ambivalent. «Le journalisme peut favoriser la paix, le dialogue et le débat. A contrario, il peut causer la révolte et rendre palpable la colère», ajoute la correspondante de guerre.

Dans ce même sillage, Mademba Ndiaye s’interroge sur l’impartialité du journaliste «embarqué». Cette personne peut-elle voir ou ose-t-elle même regarder et rendre compte de ce qu’on ne lui montre pas ? «Des écarts par rapport à l’éthique et à la déontologie, il y en a à foison, surtout lorsqu’il s’agit d’une soudaine mutation d’un ou d’une journaliste de plateau…, en journaliste-reporter de guerre. Des dérapages les transformant en cercles répétiteurs de messages qui sont travaillés par des communicants de l’Armée. Ainsi, que l’on soit du côté russe ou ukrainien, le statut de la Crimée change», déduit-il.

«La première chose à faire pour un reporter en temps de guerre, c’est d’avoir la bonne information et des contacts…», souligne pour sa part Ru­rangwa Jean-Marie Vianney. Le rédacteur en chef à la télévision rwandaise invite les journalistes sur le terrain de guerre à garder l’objectivité, en ne relatant que les faits. Car, dit-il, «tous les belligérants connaissent l’importance des médias… Et il faut jouer le jeu tant que vous êtes sur le terrain».

Après la cérémonie d’ouverture qui s’est tenue ce 9 janvier à Diamniadio, les travaux des 50èmes Assises de l’Upf ont continué autour de la problématique de certaines questions de l’heure. Ainsi, du 9 au 11 janvier, d’intenses travaux de réflexion et de partage autour des tables rondes auront marqué les 50èmes Assises de l’Upf avant la cérémonie de clôture qui sera présidée ce jeudi par le Premier ministre du Sénégal, Amadou Ba.

Amadeus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *