PRESIDENTIELLE 2024: Anta Babacar Ngom face à « l’opposant » Ndengeler
La candidate de l’Alliance pour la relève citoyenne (ARC) n’a pas fini le saut d’obstacles qui l’attend dans cette présidentielle. Anta Babacar Ngom savoure sûrement son succès au contrôle des parrainages, mais le litige foncier ayant éclaté à Ndengeler pourrait se dresser contre elle. Et on attend de savoir si elle va camper sur ses convictions portées vers le monde rural ou si elle fera profil bas.
La candidate de l’Alliance pour la relève citoyenne (ARC) a franchi, haut la main, le cap du contrôle des parrainages. Une prouesse qui a laissé pantois nombre d’observateurs et même de leaders politiques. C’est, en effet, au premier coup, que le leader d’ARC réussi son examen de passage. Elle a ravi la vedette à des ténors comme Idrissa Seck, Mamadou Lamine Diallo ou encore Aminata Touré et Aïda Mbodji. Naturellement le succès d’Anta Babacar Ngom a suscité une grande surprise. D’aucuns y ont vu la main du pouvoir, décidé à leurs yeux, d’affaiblir l’opposition. Des leaders rompus à l’exercice de la collecte des parrainages ont étalé leur stupéfaction devant la réussite de certains néophytes. En attendant que le Conseil constitutionnel valide définitivement sa candidature, Anta Babacar Ngom doit se préparer à une autre bataille.
En effet, fille de l’homme d’affaires Babacar Ngom, patron de SEDIMA, Anta Babacar Ngom devra réussir à démêler son image de celle né du litige foncier ayant opposé son père aux populations de Ndengeler. Dans cette partie du pays située dans le département de Mbour, Babacar Ngom qui exploite d’une valeur de 300 ha s’est heurté à l’opposition des populations qui se sont estimées spoliées de leurs terres. Le 4 mai 2020, une rixe particulièrement violente a opposé paysans de la zone et agents chargés de sécurité le domaine dont s’est approprié Babacar Ngom. Il y a eu des blessés dont quelques-uns graves.
Dans cette affaire, il est difficile de trancher, car Babacar Ngom, détenteur d’un titre foncier, a eu les terres à l’issue d’une délibération votée par 45 conseillers sur 46. « Toutes les deux parties sont des victimes de cet État irresponsable. En conférence de presse, des ressortissants de Djilakh, réunis au sein du Collectif pour la défense des intérêts de leur village, récusaient le titre foncier (TF) de Babacar Ngom, obtenu sur leurs terres. « Il est impossible d’obtenir un TF dans cette localité qui est une zone agricole. Babacar Ngom a obtenu ce TF de manière frauduleuse. La volonté de Djilakh est d’être rétablie dans ses droits. Il faut que ce TF soit cassé », a déclaré le président du Collectif, Djibril Sène. Pour lui, la surface de près de 300 hectares obtenue par le patron de SEDIMA devrait rester dans le domaine national.
C’est sous la hantise de cette affaire encore brûlante sous la cendre que le leader d’ARC devra tenter de convaincre les populations de cette zone. Quel discours va-t-elle tenir ? Fera-t-elle la dichotomie entre elle et son père, exploitant des 300 ha litigieux ? Autant d’interrogations qui risquent d’affecter la campagne d’Anta Babacar Ngom, d’autant qu’elle met en avant les questions agricoles dans son plaidoyer pour une « relève citoyenne ».
A Matam, le 18 décembre dernier, Anta Babacar Ngom mettait en relief l’importance des terres cultivables de la région, sa richesse en eau et son potentiel environnemental. Elle a, ainsi, fait part de sa volonté d’augmenter les aménagements agricoles et de relever les productions, de revaloriser l’élevage et la pêche en implantant de nouvelles technologies pour cristalliser la sécurité alimentaire et rompre de l’importation.