GESTION BUDGETAIRE 2024 :  Le Sénégal sur une bonne trajectoire

GESTION BUDGETAIRE 2024 :  Le Sénégal sur une bonne trajectoire

Moustapha Ba a présidé hier, mardi 16 janvier 2024, l’atelier de lancement de gestion du budget 2024. Cette rencontre marque le lancement officiel de l’exécution budgétaire , au titre de l’année 2024. Le ministre des Finances et du Budget a saisi cette opportunité pour inviter les différents acteurs à s’approprier et à collaborer au mieux avec le Ministère  des Finances et du Budget pour la mise en œuvre de la politique budgétaire et financière de notre pays dans les meilleures conditions avec toute l’efficacité requise.

« L’année 2023 qui vient de s’achever a été marquée par des évènements qui ont fortement affecté les grandes orientations budgétaires retenues dans la loi de finances initiale. En effet, la gestion budgétaire, au titre de l’année 2023, s’est déroulée dans un contexte international caractérisé, notamment par la persistance des incertitudes liées aux tensions géopolitiques avec la poursuite de la guerre russo-ukrainienne et la crise israélo-palestinienne », a d’emblée fait savoir le ministre des Finances et du Budget. Et ce dernier d’embrayer : « cet environnement a beaucoup affecté les circuits d’approvisionnement des marchandises entraînant un ralentissement des échanges commerciaux internationaux, avec comme corollaire, la persistance de la poussée inflationniste, bien que de moindre ampleur par rapport à l’année 2022. Il s’en est suivi une contraction des échanges de marchandises, lesquels devraient connaître, selon l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), une hausse de seulement 0,8% en 2023 contre 5% environ un an plus tôt ».

Conditions financières de mobilisation des crédits

Il indique que « parallèlement, les conditions financières de mobilisation des crédits ont été fortement resserrées, en raison d’une politique monétaire contracyclique. Ces facteurs, soutient-il  qui ont fortement affecté la croissance mondiale qui ressortirait à 3% en 2023 contre 3,5% en 2022, se sont répercutés sur la conjoncture sous régionale déjà en proie à une situation sécuritaire encore déliquescente.

« En effet, l’activité de l’Union économique et monétaire serait à 5,2% en 2023 contre 5,6% en 2022 pendant que l’inflation est projetée à 3,7% en 2023 contre 7,4% en 2022. Au niveau interne, le report de la date de démarrage de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ainsi que les tensions socio-politiques internes se sont greffés à cette conjoncture déjà difficile, entraînant ainsi la révision à la baisse de la croissance de 2023 qui s’établirait finalement à 4,1%, contre 10,1% initialement prévue. Le taux d’inflation annuel moyen en 2023 ressort à +5,9%, contre 9,7% en 2022, soit un repli de 3,8 points », fait-il remarquer avant de relever que : « le déficit budgétaire arrêté à 1045 milliards, soit 5,5 % dans la loi de finances initiale a été revue à la baisse à 917,5 milliards FCFA, 4,9 %, dans la perspective de la consolidation budgétaire, avec l’objectif de la ramener à 3% du PIB en 2025 ».

Nécessaires ajustements

A l’en croire, cela a bien sûr nécessité des ajustements au niveau des dépenses, comme vous avez pu le constater en cours de gestion. Toutefois, reconnaît-il,  l’économie sénégalaise s’inscrit dans une trajectoire de reprise, après trois années de démonstration d’une grande résilience grâce à la bonne tenue des finances publiques.

« Ainsi, à la faveur d’un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94%, porté par une mobilisation très satisfaisantes des ressources internes et externes, les importants projets et programmes de développement du Plan d’Actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A) ont atteint des niveaux de réalisation appréciables », souligne-t-il.  Sans être exhaustif, compte tenu des contraintes de temps, il a mis en relief les travaux de prolongement du TER de Diamniadio à l’Aéroport international Blaise DIAGNE dont la finalisation est prévue durant le premier semestre 2024 ; le démarrage des activités du projet de Bus rapid Transit (BRT), nouvelle dorsale autour de laquelle sera structurée une partie du réseau de transport urbain pour une partie de la banlieue de Dakar. Par ailleurs, il a évoqué la relance du transport ferroviaire engagée avec la réhabilitation de l’axe Dakar-Tamba et des villes de l’intérieur et la mise en service de la première phase du projet Keur Momar SARR 3 (KMS-3), qui a permis d’apporter une production journalière additionnelle de 130 millions de litres d’eau. Le renforcement des capacités de stockage dans le cadre de la politique de souveraineté alimentaire et la

 mise œuvre des marqueurs sociaux, avec le PUDC, le Promovilles, le PUMA, la CMU, les Bourses de sécurité familiales ont été signalés par l’argentier du Sénégal.

Dispositif de soutien au pouvoir d’achat des ménages maintenu

Au plan social, renseigne Moustapha Bâ, en dépit de la détente notée sur les prix des denrées de première nécessité, le dispositif de soutien au pouvoir d’achat des ménages et les autres instruments de la protection sociale ont été maintenus, voire renforcés, notamment pour les ménages les plus vulnérables. Il en est ainsi de la subvention énergétique supportée par l’Etat pour un montant de plus 600 milliards, de celle sur les produits alimentaires pour 100 milliards, sans compter le plein effet des revalorisations salariales prises en fin 2022. L’enveloppe des bourses de sécurité sociales ainsi que le nombre de bénéficiaires ont été également sensiblement augmentés.

Contingences évoquées

« Compte tenu des contingences évoquées supra, il est normal que des contraintes et difficultés aient été rencontrées durant l’exécution budgétaire », révèle Moustapha Bâ.

 « Je voudrais rappeler que le budget de 2024 est arrêté en recettes et en dépenses pour un montant historique de 7003,6 milliards de FCFA », déclare Moustapha Bâ qui précise : « il est bâti sur une stratégie de consolidation et de souveraineté budgétaires, avec comme priorité absolue, le renforcement des secteurs stratégiques afin de maintenir la trajectoire d’émergence économique, la poursuite du soutien à l’agriculture, à l’élevage, à la pêche, pour accroitre la souveraineté alimentaire, renforcer la sécurisation du territoire, des personnes et des biens et la résilience aux effets des changements climatiques ».Pour lui,  la croissance est projetée à 9,2% portée certes par la production des hydrocarbures, mais également adossée sur le dynamisme des autres secteurs de l’économie, capitalisant dix (10) années de mise en œuvre de plans d’actions prioritaires, de réformes et d’investissements physiques et sur le capital humain.

« Le budget repose également sur une consolidation budgétaire assumée avec un déficit qui s’établirait à 3,9% contre 4,9% en 2023 à la faveur d’une mobilisation accrue des ressources internes avec un taux de pression fiscale projeté à 19,4% et la poursuite de la rationalisation des dépenses », note le ministre des finances et du Budget.

De l’avis de Moustapha Bâ : « l’exécution budgétaire 2024 sera marquée par la poursuite de la mise en œuvre de réformes visant à renforcer la transparence budgétaire, l’efficacité de la dépense et la facilitation de la reddition des comptes ».

Cela se traduira à travers par diverses innovations que sont la planification budgétaire infra-annuelle (PBIA). Sous ce rapport, le cadre réglementaire est déjà mis en place à travers l’arrêté n° 037031 du 07 décembre 2022 et l’instruction n° 0002/MFB/DGB/DCB du 23 novembre 2023 y relative.

« La mise en œuvre effective de la PBIA permettra d’assurer une meilleure priorisation des dépenses, tenant compte de leur caractère, urgent, incompressible et leur saisonnalité. En effet, une bonne programmation budgétaire, c’est celle qui anticipe sur les dépenses en tenant compte des contraintes de trésorerie et des objectifs de cible de déficit à chaque période.

Ainsi, le Ministre des Finances et du Budget, qui assure la fonction de régulation du budget, à travers les contrôleurs budgétaires, procèdera, en rapport avec les ministères et institutions constitutionnelles, à la détermination des plafonds d’engagement trimestriels. Ces plafonds, en lien avec le plan de trésorerie, serviront de base à l’élaboration de plans d’engagement cohérents avec les plans de passation des marchés.

Le cadre institutionnel de la planification budgétaire infra-annuelle comprend un comité de pilotage, un comité de suivi de l’exécution budgétaire et de la trésorerie au sein de mon département et un comité interne des plans d’engagement dans chaque ministère et institution constitutionnelle.

A cet égard, je vous invite, chacun en ce qui le concerne, à prendre les dispositions nécessaires pour la mise en place de ces comités mais aussi à une large sensibilisation de vos services compétents pour assurer la mise en œuvre de cette réforme, dans de bonnes conditions ;

Ainsi, l’article 8 dudit décret prévoit que « le Ministère en charge des Finances veille au correct déploiement des dispositifs de contrôle de gestion dans le cadre de l’élaboration et de l’exécution des budgets-programmes ».

« Je ne terminerai pas sans adresser mes vives félicitations à la Direction générale du Budget, maîtresse d’œuvre de cet atelier qui est devenu, au fil des années, un évènement incontournable dans l’agenda budgétaire. Dans la même lancée, je salue la contribution de tous les acteurs au sein des différentes structures de mon département, la DGID, la DGD, la DGCPT, la DCMP, qui ont œuvré dans une belle synergie pour la réussite de cette rencontre », conclut le ministre des Finances et du Budget.

Amadeus

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