Alioune Tine : « Le dialogue et la concertation sont les meilleurs moyens de sortir de l’incertitude… »
Promouvoir par-dessus tout l’intérêt général, l’intérêt supérieur de la Nation, sa stabilité, la concorde et la paix civile. Cela semble abstrait et tautologique mais ça fait sens dans le contexte dans ce contexte ou ce pays le Sénégal éprouve toutes les peines du monde à décliner la définition la plus élémentaire de la démocratie changer de régime par une élection transparente, crédible, apaisée en respectant des règles du jeu démocratiques claires qui s’appliquent à tous les candidats qui les acceptent.
Nous avons toujours alerté depuis le début du processus présidentiel sur la nécessité de dialoguer pour un consensus sur les règles du jeu et l’impartialité des régulateurs: qu’avons nous pas dit sur ce parrainage inique, le tirage au sort, le fichier électoral. Nous avons dénoncé les interdictions de manifestations, les arrestations, le gazage des opposants, les bureaux de partis assiégés.
Les hommes politiques du pouvoir comme de l’opposition, quelques soient les intérêts du moment et la nature des enjeux de pouvoir doivent respecter les acteurs de la société civile dans leurs actions de promotion et de protection des droits humains, de la démocratie , de l’état de droit et la gouvernance démocratique. Quand la situation s’emballe dans des phases critiques du processus comme c’est le cas actuellement les initiatives consistant à promouvoir le dialogue doivent susciter écoute et intérêt. Nous traversons une phase sensible du processus électoral dont les conséquences post électorales sont imprévisibles.
Nous restons toujours fidèle à notre crédo, toujours conforme à la démocratie délibérative, faite en Afrique et de palabres quand surgissent les malentendus, les pertes de sens. Dialoguer , par exemple sur le fichier électoral au moment même où la Cena déclare ne pas avoir la bonne version n’est pas une absurdité.
Le dialogue et la concertation sont les meilleurs moyens de sortir de l’incertitude, des malentendus, incompréhensions et transgressions de toutes sortes qui ont été la marque d’un processus électoral en crise structurelle. Le temps est venu pour tous les acteurs de mettre l’intérêt du pays au-dessus de tout.
Ça passe par se parler dans un contexte de basculement géopolitique marqué par les tensions et violences politiques, les autoritarismes, les coups d’état militaires et les conflits armés sur le continent du fait de la bataille pour le pouvoir.
Alioune Tine*