Le premier ministre Amadou Bâ a levé tout équivoque pouvant empêcher une victoire à la présidentielle du 25 février 2024. Face à Dakaractu le candidat de la mouvance présidentielle prône ainsi le rassemblement et le retour des dissidents autour de lui pour perpétuer le legs du président de la République, Macky Sall. Il a également parlé de la commission d’enquête parlementaire sur le cas Karim Wade et récusé tout report de l’élection. Non sans évoquer la situation politique du pays avec comme exemple le cas spécifique de Touba où le régime en place n’a jamais gagné une élection.

Sans langue de bois, le candidat de la coalition Benno Bokk yakaar, dissipent les zones d’ombres sur certaines questions d’actualité qui l’interpellent à l’heure de la précampagne. Amadou Bâ se veut d’abord rassembleur et invite les candidats dissidents de Benno, comme Aly Ngouille Ndiaye, Mohamad Boun Abdalah Dione, Mame Boye Diao, de retourner chez eux. « La place de ces dissidents c’est dans la mouvance présidentielles. Nous regrettons leurs départs. Mais nous allons continuer de négocier avec eux pour qu’ils retournent chez eux. Travailler avec nous pour que nous puissions gagner ensemble et gouverner ensemble. Nous avions tous donné carte blanche au président de la République. Quand on choisit quelqu’un, cela ne doit pas entrainer des frustrations. Il faut aussi dire que seule la coalition Benno ne peut pas gouverner. Je parle à tous ceux qui sont de Benno certes mais aussi à tous ceux qui croient à la philosophie de Benno qui a permis au Président de la République de gouverner depuis des années. Donc, sur le terrain, poursuit le premier ministre « nous parlons avec tous les Sénégalais. Nous sommes toujours en discussion pour les amener autour de la coalition. C’est vrai que c’est moi qui ai été désigné candidat de la majorité. Mais nous pensons que le dialogue peut régler toute sorte de conflit. Mais je tiens à préciser que nous n’écartons personne dans nos discussions. Le choix de Macky Sall porté signifie que je dois rassembler tout le monde. Je pense avoir les capacités et les compétences pour diriger ce pays. Comme tout chacun peut être convaincu de pouvoir le faire. Mais qu’on évite les insanités et les insultés. Mon devoir est de parler avec tout le monde, avec eux, avec ceux qui ne sont pas ni avec eux ni avec moi. »

Enquête parlementaire, sur le cas Karim Wade

C’est un objet de débat public qui emballe les acteurs politiques. Karim Wade accusait Amadou Ba d’être derrière le rejet de sa candidature par le conseil constitutionnel et réclame une enquête parlementaire par les députés du groupe parlementaire Liberté -démocratie et changement. Amadou rétorque : « tout ce que le peut dire est que la décision du conseil constitutionnel est irréversible. Ainsi est la charte de notre pays. Personne n’y pense. Ni le président de la République, no le gouvernement. Nous, nous sommes en train de préparer les élections. Comment les organiser, l’administration y travaille. Et les élections vont avoir lieu dimanche 25 février 2024. Inchalla. Maintenant ces genres de rencontres entre acteurs politiques_ (Ndlr les candidats recalés avaient rencontré le chef de l’Etat Macky Sall dans ce sens) – ont toujours eu lieu. Chaque fois on a toujours vu des acteurs politiques contester des décisions et saisir des institutions. C’est dans l’ordre normal de la démocratie. Mais tout repose au finish sur la charte du pays dans le respect de la séparation des pouvoir. Chaque pouvoir restera à sa place. Une ingérence pourrait instaurer une instabilité dans le pays. Ainsi marche le Sénégal. Nous avons une administration républicaine. »

Report des élections, Amadou Bâ se veut clair…

« Il n’y a aucune raison de ne pas aller à l’élection. » C’est la conviction d’Amadou Bâ qui se veut clair : « Je ne pense même pas à un report. » Amadou Bâ estime que le Sénégal n’est pas pour le moment dans une situation où il faut penser à un report d’élection. Il faut respecter la charte fondamentale du pays : « Nous voyons certes, que des acteurs politiques peuvent se prononcer sur une décision de justice donnée. Mais la charte fondamentale du pays doit être respectée dans toute son essence. Un possible report est agité ces derniers jours, mais même le chef de l’État a été catégorique sur le respect du calendrier républicain. Le chef de l’État comme le gouvernement sont pour le respect du calendrier électoral. » Même s’il préconise une révision de certaines dispositions qu’il faudra parfaire à l’avenir. Cependant, « on ne peut qu’après l’élection, revoir certaines dispositions. Mais nous devons nous mettre d’accord sur le fait qu’aujourd’hui, il n’y a aucune raison de ne pas aller à l’élection. Quand le président a reçu les recalés c’est ce qu’il les a dits. Nous devons respecter le calendrier républicain. »

Situation politique, le cas spécifique de Touba…

C’est une ville où le régime en place n’a jamais gagné d’élection. Le Candidat Bâ en est conscient et s’engage : « moi je vais faire mon devoir. Je retournerai à Mbacké et discuter avec tout le monde. Voir les programmes à réaliser pour ce département. C’est pourquoi j’ai dit qu’il ne s’agit tout simplement pas de Benno. On va s’en rendre compte le jour des élections. On verra que ce ne sont pas seulement les militants de Benno qui vont voter. Alors nous irons parler à tout le monde. Nous sommes sur le terrain en affrontant toutes les difficultés et les tiraillements. Cela demande une organisation. Je parle avec beaucoup de responsables à Mbacké. » Autre point que le leader de Benno n’a pas esquivé. La rumeur qui fuse et répand un manque de soutien du président de la République à l’égard du candidat du camp du pouvoir. Mais le premier ministre bat en brèche cette thèse « impopulaire » : « le président qui a déjà tout fait pour moi en faisant de moi directeur Général, puis premier Ministre me soutien depuis. Il est à 100% avec moi pour ces élections présidentielles. Ce que manque de soutien que l’on répand dans le paysage politique ne tient pas. Parfois la situation peut être difficile pour certains. Mais tout ce qu’il devait faire pour son candidat, il a fait pour moi. Franchement. » Quid du cas Mame Mbaye Niang ?« Mettons dans le cadre politique. Nous devons discuter avec tout le monde. Mame Mbaye Niang a son opinion, il a dit. Je ne souhaiterais pas trop m’épancher sa déclaration. Il faut dissocier la politique des autres affaires. Quand l’Apr m’investissait comme candidat tous les responsables de toutes les entités ont parlé ce jour-là après concertation avec les leurs. Maintenant s’il y a quelques dissidents, cela montre que nous devons encore travailler pour rassembler tout le monde. Notre objectif est de perpétuer le legs du président de la République Macky Sall. »

Can 2023, « gagner dans la sportivité… »

L’ex-ministre des sports a aussi galvanisé l’équipe nationale du Sénégal qui s’est qualifiée avec brio en huitième de finale de la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire. Ici, à cette étape de la compétition, le Sénégal doit affronter le pays organisateur. Un éléphant blessé qui s’est qualifié difficilement par le statut de meilleur troisième de son groupe. Amadou Bâ veut faire comprendre d’abord aux protagonistes de ce lundi 29 janvier à Yamoussoukro que ce n’est que du sport. A la sélection sénégalaise, il dit : « Nous devons affronter la Côte d’Ivoire. Ils doivent savoir que ce n’st que du sport. J’encourage l’équipe. Nous avons fait notre devoir. Ils sont dans de très bonnes conditions. Ils ont réalisé vraiment une bonne performance jusque-là. Le gouvernement a fait son devoir. Nous avons constaté aussi l’équipe s’est bien engagée. Ce sont des jeunes engagés et déterminés vraiment. Nous prions que le Sénégal gagne la Côte d’Ivoire. Mais tout dans la sportivité. Nous sommes deux pays voisins. Maintenant, que la Côte d’Ivoire nous rend la pièce de la monnaie. Elle nous avait gagnés en 1992 nous cède la victoire cette fois-ci. Qu’on gagne cette coupe d’Afrique. Que nos joueurs sachent rendre honneur à notre pays. Je constate que le sport réunis toujours même s’il y a des problèmes parfois. Mais nous devons travailler pour devenir meilleur partout. Nous allons encore tout faire pour soutenir le ministère du sport. »