Départ – Après 7 mois à la tête du ministère des Sports : Yankhoba Diatara : un petit tour puis s’en va?
Il n’aura pas duré au ministère des Sports. Après 7 mois seulement, Yankhoba Diatara quitte la tête du sport sénégalais. Une courte durée qui rappelle celle de Abdoulaye Makhtar Diop qui a eu à diriger le Département des sports pour… 6 mois.
Un éminent analyste politique disait : «Il ne faut jamais nommer des alliés à des postes stratégiques.» Une manière d’éviter des départs-surprise en cas de rupture et qui pourraient faire désordre.
Et c’est justement à cette situation qu’on assiste avec le départ officiel hier du gouvernement du ministre des Sports, Yankhoba Diatara, suite à la décision du leader de Rewmi de quitter la présidence du Cese (Conseil économique, social et environnemental) et la Coalition Bby. Une décision prise d’un commun accord avec le président de la République et liée au choix de Idrissa Seck de déclarer sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024. Conséquence : Yankhoba Diatara quitte le Département des sports après seulement 7 mois de magistère. Comme un certain Abdoulaye Makhtar Diop qui, pour un deuxième passage, a eu à diriger le Département des sports pour… 6 mois.
Trop peu pour que celui qui a remplacé le recordman Matar Ba (8 ans), puisse marquer son empreinte ; même si entretemps le désormais ex-patron du sport sénégalais, au niveau des résultats à l’international, a eu la même baraka que son prédécesseur.
Vainqueur avec les Lions d’une Can pour la première fois de l’histoire du foot sénégalais, Matar Ba avait par la suite «fait la passe» à Diatara qui sera lui aussi sacré avec les Locaux au Chan et les Lionceaux à la Can U20.
Trop de com’ tue la com’ !
Qu’en est-il de sa démarche et de son mode de fonctionnement ? Dès sa passation de services, Diatara a lâché cette phrase-choc : «Je serai le ministre de tous les sports.» Des propos comme pour répondre à ceux qui dénonçaient le fait que Matar Ba était «le ministre du foot et de la lutte».
Mais dans les actes posés par rapport à une telle option, Diatara, dans sa volonté de faire plaisir à tout le monde, s’était un peu loupé dans les choix des premiers acteurs ou fédérations rencontrés. Créant du coup un petit cafouillage ou embouteillage lors de ses visites de proximité.
Dans sa communication aussi, certaines de ses sorties posaient un problème d’opportunité. En témoignent les nombreux communiqués liés à ses activités ainsi que les messages balancés aux joueurs pendant le Chan ou la Can U20. Allant même plus loin que les Fédéraux, comme pour marquer son arrivée à la tête du sport sénégalais. Oubliant peut-être que «trop de com’ tue la com’».
Il y a aussi cette visite improvisée faite à Sadio Mané en Allemagne pendant sa convalescence, sans la présence des Fédéraux. Une démarche jugée maladroite.
Un focus sur les infrastructures sportives
Mais le fait marquant de ces 7 mois de Diatara à la tête du sport sénégalais, est le focus mis sur les infrastructures sportives. Dans la continuité du maire de Fatick, le Directeur de cabinet politique de Idrissa Seck a mis le doigt sur les stades départementaux.
En visite à Sédhiou il y a quelques jours, il a annoncé, dans le cadre des grands chantiers du chef de l’Etat, la construction de 26 stades départementaux et 14 Palais de sports dans les 14 régions du pays.
L’objectif visé étant de doter les localités départementales et régionales d’infrastructures dignes de ce nom pour ainsi booster les différentes disciplines sportives.
Aussi, s’est-il engagé, avec les autorités administratives et les mouvements de jeunesse, à achever, dans les meilleurs délais, ce vaste chantier des stades départementaux.
Une manière de baliser le chemin vers une nouvelle candidature du Sénégal pour une Can de football.
Ce qu’il n’a pas manqué de faire lors de sa dernière visite de chantier dans la vieille ville. «Nous avons l’ambition de doter Saint-Louis d’un stade de niveau mondial pour accueillir une poule lors de la Can 2027 à l’organisation de laquelle le Sénégal a postulé», avait-il confié à la presse.
Mais là, avec le cahier des charges volumineux de la Caf, c’est un autre débat, si on sait que le nom du pays-hôte sera dévoilé dans moins de 5 mois. Une vraie patate chaude pour son successeur.
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