Mort du jeune Samba Diop : «Le club de football de Le Havre a tué mon enfant»

Mort du jeune Samba Diop : «Le club de football de Le Havre a tué mon enfant»

La victime est décédée le 7 avril 2018, quelques heures après avoir reçu du médecin du club havrais une injection censée calmer une douleur à la hanche. Cinq ans sont passés, mais les circonstances du décès brutal du jeune footballeur ne sont pas élucidées. Quatre juges se sont penchés sur le dossier, sans parvenir à boucler l’instruction. Mère du défunt, Arame Diop interpelle les autorités françaises. Ses propos sont repris par Les Échos. Extraits.

«C’est le cri du cœur d’une maman qui a perdu son fils unique. Cette école de football a tué mon enfant. Cinq années de souffrance, cinq années de pleurs, cinq années de manque. Je veux que la justice, enfin, fasse son travail.

«(Arame Diop raconte les dernières heures de son fils) Dès qu’il a ouvert la porte ce jour-là, il a dit : ‘Maman, le doc m’a piqué et je ne sais pas pourquoi je n’ai plus de jus, je ne sens plus rien’. Vers une heure du matin, je pense, j’entends ‘boum’. Je cours, j’ouvre la porte et je le trouve par terre. Et là, il me dit ‘maman, je ne sens plus rien’. Il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit : ‘maman, je vais mourir’. J’appelle le Samu… Arrivée à l’hôpital, ils me disent : ‘madame, on a tout fait. On a tout fait pour sauver votre fils…’.

«Il n’avait aucune maladie et l’autopsie a révélé une défaillance multiviscérale, c’est que tous les organes de mon enfant étaient détruits. Par quoi ? On ne sait toujours pas. Il a reçu des injections. Quels produits ? Il (le médecin du Havre) a utilisé quels produits ? Il la fait (l’injection) au niveau de la hanche pour anesthésier la douleur pour que le lendemain, il puisse apporter au club ? Mais…, et lui ? Ils font passer les performances au détriment de l’humain.

«(Sur le fait que l’entraîneur de son fils ignorait que son joueur devait prendre une injection) Pourquoi ? Il ne savait pas que Samba allait voir le médecin. (Sur la procédure judiciaire consécutive à la plainte contre le club et le médecin) Rien n’avance alors qu’on a l’autopsie, on a les auditions de tout le monde. Ils ont tous été entendus deux fois. Pourquoi les expertises durent deux ans, j’aimerais comprendre. Quatre juges pour cette affaire. Et quand il change de juge, le nouveau demande encore un délai. Mais ça va durer jusqu’à quand ?

«Depuis que mon fils est parti, je ne connais plus le mot heureux. Ce mot n’existe plus. Perdre un enfant, je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi. J’interpelle le ministre (français) des Sports et la Fédération (française) de football. Quand Samba est parti, il y a eu deux joueurs qui ont eu une péricardite dans ce club-là. C’est inadmissible que des jeunes meurent dans les centres de formation ou meurent de crises cardiaques à cet âge-là.

«Je me bats pour mon enfant et pour tous ces autres joueurs qui sont décédés la même année. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour que la vérité éclate. Je n’abandonnerai jamais.»

Amouradis

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