Report des élections : Les leaders de Yewwi Askan Wi en ordre de bataille !
Déthié Fall et Cie sont bien déterminés à faire reculer le président Macky Sall sur sa décision de reporter l’élection présidentielle. Face à la presse, hier, mardi 13 février 2024, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi s’érigent en boucliers et invitent le Chef de l’Etat à préparer son départ. Car disent-ils « qu’à partir du 2 avril, il ne sera plus considéré comme le président de la République ».
Le bras de fer continue entre le Macky Sall et une frange de l’opposition qui marque fermement leur désaccord suite au report de l’élection présidentielle désormais fixée le 15 décembre prochain. Parmi eux, la coalition Yewwi Askan Wi. A ce titre, les leaders de YAW, face à la presse ce mardi 13 février, maintiennent toujours la pression pour le respect du calendrier électoral. « On a organisé cette conférence pour s’adresser à la population. Ces derniers jours, nous n’avons pas eu l’occasion de nous exprimer publiquement, mais individuellement, chacun d’entre nous mène un combat au sein de sa coalition. Au cours des trois dernières années, nous avons porté le combat pour la liberté et la démocratie, et YAW ne faillira jamais à cette cause. En ce qui concerne le report de l’élection, YAW est l’une des raisons de ce retard. Tout cela semble être une tentative de nous mettre des bâtons dans les roues et de s’assurer que YAW ne participe pas à cette élection. Malheureusement pour Macky Sall, six (6) candidats de notre coalition font partie de la sélection des candidats. Ce qu’il ignore, c’est que nous avons une grande expérience et il est conscient que si des élections sont organisées, YAW sera inévitablement le gagnant. Il sait également que son candidat ne parviendra pas au deuxième tour. C’est la réalité, et c’est pourquoi, brusquement, il a interrompu le processus électoral. Cependant, c’est une cause perdue », a martelé le leader du PRP, Déthié Fall.
Poursuivant ses propos, il a appelé tous les Sénégalais à maintenir leur position et exige de Macky Sall d’organiser proprement son départ le 2 avril.
Fermeture de la porte de l’histoire*
« Ce report est un défi pour tous les Sénégalais. Macky Sall a fermé la porte de l’histoire en choisissant la sortie par la petite porte. Il a décidé de prolonger le pays dans une situation indescriptible. Il n’a pas le droit de paralyser le pays pour ses propres intérêts. À cause de lui, le respect que le Sénégal avait acquis dans le monde entier a été bafoué, et nous sommes aujourd’hui critiqués partout. À Macky Sall, nous disons qu’il doit organiser proprement son départ le 2 avril, car à partir de ce jour, il ne sera plus considéré comme le président du Sénégal. YAW mènera la lutte pour la liberté et la démocratie et vaincra. Nous ferons tout ce qui est nécessaire jusqu’au 2 avril. Passée cette date, il ne le sera plus. Qu’il organise les élections afin que YAW prenne le pouvoir, car c’est nous que la population a choisis », lâche Déthié Fall .
Aux militants, il les invite à rester unis. » il faut resserrer les rangs et ne pas prêter attention aux rumeurs ni laisser place aux tentatives de division. Depuis 3 ans, on essaie de me diviser avec Ousmane Sonko, mais cela ne réussira jamais. Restez unis. Parfois, ils nous infiltrent, et il ne faut pas leur permettre d’atteindre leur objectif. Yaw dévoilera un plan d’action qui forcera Macky Sall à respecter le calendrier électoral », a-t-il laissé entendre. A Déthié Fall d’ajouter : « Nous allons nous ouvrir à toutes les associations qui se sont prononcées sur la situation du Sénégal. Nous demandons la mobilisation, car YAW continuera le combat. Macky Sall a décidé, par le biais de son stylo, de s’octroyer un mandat que nous ne lui accordons plus ».
Choisir entre l’honneur et le déshonneur
Dr Cheikh Tidiane Dièye, en ce qui lui concerne, a tenu à prévenir Macky Sall. « Il appartient au Chef de l’Etat de choisir entre l’honneur et le déshonneur. Nous lui souhaitons une sortie encore honorable si cela est aujourd’hui possible. Il faut dire que Macky a fait tellement de mal, j’ai en pensé ces trois derniers jeunes tombés, il y a quelques jours, fauchés à la fleur de l’âge parce que simplement ils étaient sortis le drapeau à la main pour scander « un peuple un but une fois », soutient le leader d’Avenir Senegal Bignu Beug. Avant de peindre en tableau noir le règne du régime en place. « Pendant les 12 ans de son règne, Macky Sall s’est attelé à démanteler la Constitution, à torpiller nos lois et règlements, à bafouer nos valeurs, à pervertir les mœurs politiques. Macky Sall a créé un sous-système qui n’a rien avoir avec le nôtre où plus rien n’est interdit, où on fait ce qu’on veut pour rester au pouvoir. C’est cela qu’il faut arrêter ». « Pour moins que ce que le président Macky Sall a fait, en 2012 le peuple sénégalais s’était dressé comme un seul homme pour dire :’’Touche pas à ma Constitution’’. Ce peuple est encore là et ne donnera pas à Macky Sall ce qu’il a refusé à son prédécesseur. Le Chef de l’Etat n’a pas seulement violé la Constitution, il l’a simplement détruite », se désole-t-il.
Il interpelle ainsi la communauté internationale. En sus de l’Union Africaine, qui prépare son sommet qui tiendra la semaine prochaine, il demande à la CEDEAO d’aller encore plus loin pour être dans l’esprit de la démocratie et la bonne gouvernance. Mais, également l’Union Européenne pour « taper sur la table » et se faire réellement entendre par les autorités sénégalaises.
Pour sa part, Aida Mbodji exige le respect du calendrier électoral. Mieux, elle balaie toute diversion dont le but est de nuire à leur combat. « Tout autre sujet différent de la tenue de cette élection n’est que futilité », lance-t-elle.
A. FAYE