États-Unis: fusillade à Kansas City lors de la parade du Super Bowl
Au moins une personne est morte et 21 autres ont été blessées suite à des tirs ce mercredi 14 février lors de la parade à Kansas City célébrant la victoire des Chiefs au Super Bowl, ont indiqué les pompiers de cette ville du Missouri, dans le centre des États-Unis.
Des dizaines de milliers de personnes s’étaient réunies dans les rues de Kansas City pour la parade des Kansas Chiefs, vainqueurs dimanche du Super Bowl, la grand-messe annuelle du football américain. La traditionnelle file d’autobus à impériale a remonté le Grand Boulevard vers l’ancienne gare de Union Station, où des tirs ont éclaté alors que la parade touchait à sa fin. « Je pensais que c’étaient des feux d’artifice », a témoigné John O’Connor auprès du quotidien The Kansas City Star, expliquant avoir entendu « entre 15 et 20 tirs dans un bref laps de temps ».
Deux personnes ont été interpellées dans un premier temps. Plus tard dans la journée, la cheffe de la police de Kansas City a affirmé qu’un troisième individu a été interpellé en lien avec les tirs.
L’hôpital Children’s Mercy a déclaré traiter 12 blessés venant du rassemblement, dont 11 enfants âgés de 6 à 15 ans. Neuf ont été touchés par arme à feu, mais tous devraient se remettre de leurs blessures, a détaillé auprès de l’AFP une porte-parole de cet établissement pédiatrique.
« Avec Jill, nous prions pour ceux tués et blessés aujourd’hui à Kansas City, et pour notre pays afin qu’il trouve la détermination de mettre fin à cette épidémie insensée de violence par arme à feu qui nous déchire », a déclaré Joe Biden dans un communiqué de la Maison Blanche. Déplorant une « tragédie », le président américain a appelé de nouveau le Congrès à légiférer pour endiguer la violence par arme à feu dans le pays.
Cette fusillade de masse est déjà la 7e depuis le début de l’année aux Etats-Unis, signale notre correspondant à Miami, David Thomson.
Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme. La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux États-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés. Environ 49 000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45 000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.
Face à cela, le Congrès des États-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes. De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’arme.