Oumar Ba, président de l’Ams sur le 3ème mandat : «Nous imposerons sa candidature à Macky»

Oumar Ba, président de l’Ams sur le 3ème mandat : «Nous imposerons sa candidature à Macky»

Oumar Ba, président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), a réaffirmé dans cet entretien leur soutien total à la candidature du chef de l’Etat à la Présidentielle de 2024, avant d’annoncer qu’au sein de la Coalition Bby, ils sont prêts à tordre le bras au Président Sall pour un second quinquennat. Il condamne l’incendie de la maison, sise à Ngor, du député-maire des Agnam, Farba Ngom. Il souhaite que la Justice fasse preuve de diligence pour sanctionner les auteurs de cet acte «odieux». M. Ba magnifie la sortie du Président Macky Sall sur le départ de Idrissa Seck de la coalition qu’il considère comme un non-événement, et que sans Idy, la Coalition Bby reste toujours forte et le restera.

A quelques mois de l’élection présidentielle de 2024, Idrissa Seck décide de quitter la Coalition Bby. Une grosse perte pour la mouvance présidentielle ou pas ?  
Oui j’ai appris le départ du président Idrissa Seck comme tout le monde. Il a annoncé son départ du Cese et de la Coalition Bby. Si vous vous rappelez bien, quand Idrissa Seck venait rejoindre le président de la République, il justifiait cela par des menaces de déstabilisation du Sénégal. La question que je voulais lui poser, lui Idrissa Seck, s’il m’avait donné l’occasion de le voir, c’est qu’est ce qui a changé ? Est-ce que ces risques et menaces ont disparu ? Est-ce que véritablement c’est cela qui l’avait amené à rejoindre le président de la République ? Parce que si tel était le cas, je pense que le contexte socio-économique et politique national et international est le même.
La Coalition Bby est une coalition forte, qui a l’habitude de gagner sans le compagnonnage avec Idrissa Seck. Et je pense que le départ de Idrissa Seck de la coalition ainsi que du Cese est un non-événement, et que les prochaines élections le démontreront.

Le domicile du responsable politique  Farba Ngom attaqué par des personnes non identifiées. Quelle lecture faites-vous de cet acte qualifié de barbare par certains observateurs ? 
Nous ne pouvons que condamner cet acte criminel. De quelque bord que l’on soit, on doit dénoncer cet acte odieux. C’est de la lâcheté. Farba Ngom est actuellement à La Mecque. Absent du pays, on s’attaque à sa famille, on brûle sa maison ; ce n’est pas vraiment joli. Nous faisons confiance à notre Justice pour que cette affaire soit élucidée dans les plus brefs délais. Le Sénégal est un pays de démocratie, la démocratie y fonctionne normalement. Ceux qui se sont aventurés à ce jeu seront identifiés et condamnés.

Comment jugez-vous la sortie du président de la République à travers les ondes de la Rfm ? 
Le président de la République a fait une excellente communication, il est revenu sur son bilan, ses grandes réalisations, il a dégagé des perspectives. Et tout ceci avec une maîtrise parfaite des chiffres, comme on a eu à constater qu’il n’avait pas un conseiller qui lui formulait des réponses, sans prise de notes, il a été très précis dans sa communication. Il s’est même prononcé sur des dossiers en cours, ce qui n’était pas censé être abordé. Il a répondu à toutes les questions. C’est également un démenti à tous ceux-là qui disaient que le président de la République accorde l’essentiel de ses grandes interviews à la presse étrangère.

Au cours de l’entretien accordé à la Rfm, le Président Macky Sall a été également interpellé sur le 3ème mandat dont il maintient toujours le suspense. Pensez-vous qu’il sera le candidat de la Coalition Bby ?
Ce qu’il faut noter par rapport à la candidature du chef de l’Etat, toutes les personnes de bonne foi savent qu’aujourd’hui juridiquement le président de la République a le droit de se présenter pour un second mandat de 5 ans. Et cela, ce sont les opposants radicaux qui l’avaient déjà dit. Y’a beaucoup d’opposants radicaux qui ont reconnu en son temps que le Président a le droit de se présenter à un deuxième mandat de 5 ans. La question juridique étant réglée, maintenant le reste c’est un choix personnel du Président. Il choisira le moment le plus propice pour donner sa position. Et on doit vraiment le laisser choisir sa stratégie de communication. Pour ce qui nous concerne, nous qui sommes du parti, nous lui imposerons sa candidature. Et je pense que c’est une chance pour le Sénégal. Il faut redonner encore la direction du pays au Président Macky Sall, compte tenu de son bilan, des enjeux, du risque de déstabilisation qui entoure le pays. Nous avons la chance d’avoir un homme qui a la compétence, un Président respecté au niveau international, mais qui a aussi expérience de la gestion d’un Etat. Et pour l’intérêt du Sénégal et de l’Afrique, nous de la Coalition Bby et de l’Apr, notre candidat sera Macky Sall et nous travaillerons inlassablement pour permettre à ce dernier de gagner ces élections.

Le chef de l’Etat a fait appel à l’opposition pour un dialogue politique. Quelle lecture faites-vous de cet appel ?  
Le Président a toujours fait appel à l’opposition pour créer les conditions d’un dialogue. Donc, il n’a jamais fermé la porte à l’opposition. C’est un énième appel qu’il fait à toutes les forces vives, pas seulement à l’opposition, pour se mettre autour d’une table, pour qu’on puisse discuter des problèmes du pays. Et nous saluons cette initiative du président de la République.

Il y a un de vos collègues maires, Mohamed Bilal Diatta, qui est actuellement en détention pour le délit d’appel à l’insurrection. Ses collègues maires de l’opposition ont interpellé l’Ams dont vous êtes le président. Alors, quelle est la position de votre structure sur ce dossier ?
Nous avons suivi la conférence de presse. Ce que nous avons constaté aujourd’hui, c’est que ceux-là mêmes qui réclament l’implication de l’Ams, ce sont eux-mêmes qui se démarquent de l’Ams en disant qu’ils ne font pas partie de l’Ams. Et ils ont mis en place  une autre association. Le fait qu’ils interpellent l’Ams montre encore notre reconnaissance, que l’Ams est l’association des maires et l’interlocutrice des pouvoirs publics. Et je fais appel à tous les maires du Sénégal pour qu’on puisse nous regrouper.

Pour en revenir au cas de Mohamed Bilal Diatta, nous souhaitons vivement qu’il soit libre. S’il est innocent, il n’y a pas de doute, nous pensons que la Justice va le libérer une fois que celle-ci aura fini son travail sur les accusations qui sont portées contre lui.

Vous avez pris fonction depuis janvier dernier. Quels sont les grands axes que vous avez mis en œuvre depuis votre arrivée à la tête de l’Ams ?   
Il y a quatre mois que nous sommes installés. Le nouveau bureau a fait l’option d’aller retrouver les maires dans leurs différentes localités sur toute l’étendue du territoire, pour discuter avec eux et écouter leurs doléances.

Nous avons recruté un cabinet de consultance qui nous accompagne dans la rédaction d’un plan stratégique que nous allons réaliser dans les quatre mois à venir. On a pris toutes les dispositions. J’ai été reçu par le chef de l’Etat, et au cours de nos échanges, je lui ai soumis certaines questions qui touchent à la situation des communes. Et très bientôt, nous aurons de bonnes nouvelles dont je ferai part à mes collègues maires.

Au niveau international, nous avons une quinzaine d’ambassadeurs à qui nous avons soumis un certain nombre de propositions et de collaborations qui sont en cours de finalisation.
Propos recueillis par Abdou Latif MANSARAY – latifmansaray@lequotidien.sn

Amadeus

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