Le gouvernement de l’Autorité palestinienne a démissionné
C’est le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh qui l’a annoncé, ce lundi matin, lors d’une conférence de presse, précisant que la démission a été déposée par écrit mais qu’elle avait été annoncée quelques jours plus tôt.
Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh (ici à Ramallah, en Cisjordanie, le 20 février 2019) a présenté la démission de son gouvernement lundi 26 février 2024. REUTERS/Mohamad Torokman
Ce sont les mots de Mohammad Shtayyeh, désormais ex-Premier ministre : c’est une démission « à la lumière des développements liés à l’agression contre Gaza » et liée à « l’escalade » en Cisjordanie occupée….
Lors de son discours, il explique les difficultés des dernières années : l’annexion qui continue, la pandémie de coronavirus, la situation économique, les taxes israéliennes toujours plus grandes et les raids incessants.
Mais elle intervient surtout au moment où la nécessité d’un nouveau gouvernement palestinien se fait sentir. De nombreux pays occidentaux plaident pour une réforme de l’Autorité palestinienne. Ils aimeraient voir une entité en charge à la fois de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, sous la bannière d’un État palestinien indépendant.
Les États-Unis, en premier lieu, mais aussi de nombreux pays européens ainsi que les Émirats arabes unis. Tous faisaient pression depuis un moment pour un limogeage du gouvernement, souhaitant une gestion plus technocrate, exempte de corruption… Une manière aussi de montrer qu’ils ont la main sur le processus politique, pensant à l’après-guerre à Gaza.
À partir d’aujourd’hui donc, conformément à la loi, l’actuel gouvernement se transforme en un gouvernement provisoire, intérimaire, jusqu’à la nomination d’un nouveau Premier ministre. Il y aura des réunions entre les factions palestiniennes, mais les candidats ne sont pas très nombreux. Des rumeurs évoquent déjà un nom : celui l’économiste Mohammad Mustapha, à la tête du Fonds d’investissement palestinien, le conseiller principal de Mahmoud Abbas pour les affaires économiques. Mais tout reste à confirmer.
RFI