Les agriculteurs manifestent à Bruxelles avant une réunion cruciale des 27
Les tracteurs sont de retour à Bruxelles ce lundi 26 février, à l’occasion de la réunion des ministres de l’agriculture dans la capitale européenne pour discuter de mesures de simplification de la Politique agricole commune (PAC). Des centaines de manifestants ont envahi les rues du quartier européen dans la matinée, à l’appel des principaux syndicats belges et de la coordination européenne Via Campesina. Objectif : maintenir la pression sur les institutions.
Des tracteurs postés à proximité du Parlement, du Conseil et de la Commission, mais aussi des pétards, des départs de feu et du foin déversé dans les rues du quartier européen… Les agriculteurs manifestants ce 26 février estiment que Bruxelles n’a, jusqu’ici, pas répondu de manière concrète à leurs revendications. Guillaume, exploitant céréalier de Wallonie, en demande davantage :
« Notamment une revalorisation du prix de la céréale, du lait, de toutes nos matières en fait, parce qu’on est très mal payés par rapport à l’investissement que ça demande, par rapport au temps que ça demande. »
A côté de lui, Cyril, producteur de viande de la région de Ciney, fustige les accords de libre échange, accusés de générer une concurrence déloyale pour les produits européens : « On importe des choses qui n’ont pas les mêmes normes que ce que nous, on nous oblige à produire. C’est vraiment ça le… Alors on ne sait pas être rentables par rapport à eux. »
Autre revendication des manifestants, venus principalement de Belgique, mais aussi d’Italie : l’assouplissement des normes, principalement environnementales. Mathieu est céréalier de grande culture. Il explique : « On est épuisés d’être écroulés sous les normes qui n’ont aucun sens, on a vraiment un ras le bol général, on est fatigués. C’est le burn-out de l’agriculture, on va dire. »
La tension est montée d’un cran dans la matinée quand des manifestants ont tenté de forcer les barrières placées par la police aux abords des institutions européennes. Les forces de l’ordre ont répliqué à l’aide de canons à eau.
Le programme de la réunion des ministres européens de l’agriculture et de la pêche
La Commission propose une série de solutions à court et à moyen terme, sur la base de doléances présentées par les États membres : un assouplissement des conditions imposées aux éleveurs pour recevoir les aides de la PAC d’ici fin mars, la simplification certains contrôles avec l’objectif de réduire de moitié le nombre de visites dans les exploitations, ou encore une meilleure définition des cas de force majeure qui permettent aux agriculteurs d’échapper aux contraintes de la PAC en cas de sécheresse ou d’inondations…
Bruxelles poursuit donc les gestes d’apaisement, après de premières concession fin janvier sur les règles de mise en jachères, les importations ukrainiennes accusées de plomber les prix et les règlementations environnementales. Jusqu’ici, cela n’a pas suffit à désamorcer la colère du monde agricole. Les principaux syndicats belges appellent ainsi à une nouvelle mobilisation dans les rues du quartier européen.
Certaines organisations agricoles exhortent par ailleurs le Parlement européen à amender ou rejeter, mardi 27 février à Strasbourg, un texte-clé du Pacte vert sur la « restauration de la nature », portant sur la réhumidification des tourbières.
RFI